Semis de maïs : Le strip till sur prairie pour limiter l’érosion

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Semis de maïs : Le strip till sur prairie pour limiter l’érosion

Dans le Puy-de-Dôme, plusieurs éleveurs étaient réunis pour assister à une démonstration de strip till sur prairie.

Toujours dans le Puy-de-Dôme, mais dans le secteur du Livradois en zone montagneuse, le gaec de la Bergeronnette, en production laitière, a fait le pari de semer du maïs après un passage de strip till dans une prairie implantée depuis six ans. Retour d’expérience.

L’essai du strip till visait à répondre à une problématique. « Nous sommes dans des coteaux, et la dernière fois que nous avons fait du maïs pour l’ensilage dans cette parcelle de 3 ha, nous avons eu des problèmes », résume Arnaud Tixier, associé du gaec et initiateur de cet essai. « La préparation de sol s’effectue traditionnellement avec un labour. Ensuite, nous semons avec un combiné de semis. Il y a quelques années, s nous avons eu un gros orage après le labour, et une partie de la terre est sortie de la parcelle et a causé des dégâts. »

Ne plus revivre le phénomène d’érosion

C’est avec le strip till de la cuma des Marais de Saint-André-le-Coq que l’expérience a été menée. Le passage a été réalisé le 03 avril à deux profondeurs de travail, 10 et 20 cm. Ensuite, un passage de glyphosate a été effectué dans la foulée. En revanche, le semis a eu lieu le 20 mais eulement. « Nous avons eu des problèmes pour la disponibilité du semoir. Entre-temps, l’herbe avait repoussé et les bandes travaillées étaient moins visibles. » Une bande témoin avec labour et semis au combiné a aussi été mise en place. Les premières constatations font apparaître un nombre de pieds inférieur dans la partie strip till. « La prairie était pâturée en automne et début d’hiver. Dans les zones avec des bouses, il y a eu un développement de dactyles, qui étaient des niches à limaces, ce qui explique cette perte de nombre de pieds. »

Un passage de strip till sur prairie avant le semis de maïs

En trois-quart d’heure, les 3 ha étaient travaillés avec une qualité qui permettait de semer directement derrière.

Des différences de rendement acceptables

Pour la culture du maïs, l’année 2023 était particulière. « Nous n’avons pas eu de pluie. » Résultat, dans le témoin labouré, le rendement était de 8 tMS/ha. Pour la partie strip till, il était de 7 tMS/ dans les deux profondeurs de travail. « La grande question est : si nous avions eu une année correcte en pluie, est-ce que nous aurions eu un rendement de 14 tMS/ha derrière labour et 12 ou 13 tMS/ha dans la partie strip till ? Avec des rendements corrects, même si on fait 2 tMS/ha en moins avec le strip till, on peut dire que c’est concluant. On gagne en coût et temps de passage avec seulement 3/4 d’heure pour préparer 3 ha. À cette période de l’année, avec la récolte des fourrages en même temps, ce n’est pas négligeable. »

Procéder différemment au semis de maïs

Refaire l’essai cette année n’est pas exclu. « Ce que nous avons observé après le passage du strip till dans nos terres plutôt sableuses, c’est que le sol était prêt à semer, on avait envie de poser les graines dedans. À refaire, il faudrait semer dans la foulée du passage du strip till, puis le passage de glyphosate. » Autres remarques sur cet essai : « Avant le semis, nous avons eu un orage. Le labour et le passage de strip till avaient été réalisés. La partie labourée a subi de l’érosion, mais pas celle travaillée au strip till. En outre, avec cet été très sec, les maïs implantés derrière le strip till sont restés verts plus longtemps. La prairie traitée au glyphosate a créé un feutre protecteur entre les rangs limitant l’évaporation. » Le strip till de la cuma des Marais de Saint-André-le-Coq va peut-être trouver de nouveaux adhérents hors de la période classique d’utilisation de l’outil !

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