Un parcours progressif vers une agriculture régénératrice

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Un parcours progressif vers une agriculture régénératrice

A la cuma de Boussaquine, Olivier Grimaud, défend une agriculture régénératrice, Creuse,

Dans l'objectif de mettre en place une agriculture régénératrice, Olivier Grimaud, le président de la Boussaquine, à Boussac dans le nord de la Creuse, a emprunté très tôt des voies alternatives dans ses pratiques culturales. Meilleures pour l'environnement, ces techniques ont aussi un intérêt économique.

En vue d’aller vers une agriculture régénératrice, Olivier Grimaud, s’installe en 1996, en Gaec, avec son frère en porcs et bovin-viande sur 250 ha. Il expérimente avec audace d’autres façons de cultiver la terre. Ainsi, il a cessé l’usage de la charrue depuis plus de 20 ans désormais. À une époque où ce choix est encore rare ! Jusqu’en 2006–2007, il pratique le semis simplifié avant de passer ensuite au semis direct sur la totalité de l’exploitation. Il réalise aussi des semis sous couvert. Aller vers une agriculture régénératrice meilleure pour l’environnement est aussi intéressant du point de vue économique.

Dernière étape, le passage à l’agriculture régénératrice

Le passage à l’agriculture régénératrice constitue la dernière étape de son parcours. Son principal but est de réactiver la vie biologique dans une perspective d’auto-fertilité des sols. Il a pour cela recours à des pratiques assez inhabituelles comme l’inoculation des sols avec des micro-organismes, l’apport d’extraits de compost ou oligo-éléments, l’homéopathie ou encore le traitement de l’eau de pulvérisation. Des démarches spécifiques peuvent être conduites également. Elles permettent de contenir la pression des graminées dans les cultures. Elles peuvent aussi limiter l’apparition des maladies indésirables. L’emploi d’huiles essentielles, par exemple, peut servir à traiter la rouille.

Une approche nouvelle du travail du sol

C’est donc une approche nouvelle qu’il porte sur le sol. Il diversifie donc les assolements et revoit les rotations. Elles intègrent des légumineuses telles que luzerne, trèfle, féverole… capables de se substituer aux engrais azotés du commerce. Ou des couverts pour éviter les sols nus après les récoltes. Il serait vain de comparer seulement les performances techniques de cette agriculture moins conventionnelle.

L’agriculture régénératrice, bonne pour l’environnement

Car si les rendements peuvent être un peu moins élevés, en revanche elle est moins consommatrice de fertilisation minérale et de produits de synthèse. La comparaison entre les deux formes d’agriculture est plutôt à poser du point de vue de la marge économique. La seconde étant de ce point de vue plus économe. « Il faut comparer aussi la marge ‘environnementale’ », appuie Olivier Grimaud à propos des impacts sur la qualité de l’eau générés par une agriculture dépendante aux produits phytosanitaires. Et in fine, le surcoût induit pour la collectivité, relatif à la non-potabilité de l’eau…

La cuma, un marchepied pour franchir les étapes

La cuma a constitué un marchepied dans son parcours pour s’équiper à bon escient. Très tôt, elle se dote de semoirs adaptés au semis direct : semoir Sulki Undrill, puis un Sulky Easydrill, un Bertini, un Kuhn SD 3000. Aujourd’hui, la Boussaquine dispose d’un semoir Aguirre 6 m acheté dans le cadre du plan de relance, un John Deere 4 m et un semoir Sky Easydrill 3 m. Le coût facturé est de l’ordre de 8 € par mètre linéaire de semoir. Cette large palette d’outils répond à plusieurs types de semis (direct, simplifié, polyvalent, sur-semis de prairies).

Une large palette d’outils

Les différentes trajectoires des exploitations dans la cuma conduisent en parallèle à acheter des outils plus ciblés. Les bios du groupe réfléchissent ainsi à l’acquisition d’une charrue déchaumeuse et d’une faucheuse andaineuse avec un pick-up sur la moissonneuse, pour effectuer la récolte en décomposé de leurs cultures. Enfin, certains besoins, très spécifiques, peuvent difficilement être envisagés à l’échelle de la cuma. Ainsi Olivier Grimaud réfléchit à l’acquisition individuelle d’un outil de type fraise rotative capable en même temps de scalper le sol. Reste que la démarche collective est essentielle pour mutualiser les investissements. Elle l’est aussi pour progresser dans l’acquisition des connaissances. Olivier a eu l’opportunité de rejoindre un groupe d’une douzaine d’agriculteurs creusois dans le cadre d’un Giee pour réfléchir ensemble sur des pratiques de travail du sol plus respectueuses de la préservation de la fertilité biologique.

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