Intrusions et vols dans les fermes 14 500 faits délictueux en 2019

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Intrusions et vols dans les fermes 14 500 faits délictueux en 2019

La cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole a recensé depuis le début de l'année "14.498 faits", en augmentation de "1,5% par rapport à l'année précédente". Crédit Gendarmerie Nationale

Face à l'augmentation des agressions et vols contre les agriculteurs, le gouvernement a décidé de créer, au sein de la gendarmerie, une cellule dédiée à leur protection, baptisée Demeter du nom de la déesse de l'agriculture.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner en a fait une présentation vendredi dans le Finistère, manière de montrer au monde agricole en colère que le gouvernement s’engage pour lutter contre le fléau. Signe de ce malaise, des centaines d’agriculteurs ont manifesté en tracteur sur les routes ces derniers mois, jusqu’à bloquer le périphérique parisien le 27 novembre.

En novembre, en plein examen du budget, interpellé sur « l’agribashing » et la « montée des intrusions et agressions dont sont victimes les agriculteurs », Christophe Castaner avait annoncé la création de Demeter. Les paysans, notamment les éleveurs, dénoncent régulièrement cette situation en pointant du doigt des militants antispécistes.

A lire : Vols, contrer les auteurs d’intrusions chez les agriculteurs

14500 faits depuis le début de l’année

La cellule Demeter, « cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole », a recensé depuis le début de l’année « 14.498 faits », en augmentation de « 1,5% par rapport à l’année précédente », a relevé auprès de l’AFP Maddy Scheurer, porte-parole de la gendarmerie nationale. « Deux-tiers de ces faits ont été des vols simples; le reste: des dégradations et destructions (+23,3% par rapport à 2018), vols par ruse etc… », a-t-elle poursuivi. Ce phénomène, qui représente « en zone gendarmerie, 133 faits par an et par département », explique la décision de mettre en place un « dispositif spécifique », a fait valoir la porte-parole.

La France compte 437.000 exploitations agricoles, et 97% d’entre elles se trouvent en zone gendarmerie.

Il s’agit, a ajouté Maddy Scheurer, « d’apporter une réponse globale et coordonnée, une méthode de travail en lien avec le terrain », face à la menace multiforme dont est victime le monde agricole. La cellule a « trois grands domaines d’action »: « la prévention », « la recherche et l’analyse du renseignement », et « le traitement judiciaire ».

Concernant la prévention, des gendarmes « référents sécurité » offrent depuis l’année dernière déjà leurs services aux agriculteurs. Ils effectuent des audits des exploitations à la demande des agriculteurs, afin de leur prodiguer des « conseils de prévention et les aider à sécuriser » leur domaine. Ce dispositif est appelé à monter en puissance et nécessite d’être davantage connu par les agriculteurs.

C’est pourquoi une convention de partenariat a été signée vendredi avec la FNSEA et les jeunes agriculteurs. La gendarmerie compte sur les syndicats agricoles pour sensibiliser aux actions de prévention. Dans cette optique, certaines chambres d’agriculture ont d’ores et déjà mis en place des dispositifs d’alerte par SMS en collaboration avec les gendarmes. Pour la recherche et l’analyse du renseignement, l’objectif est de réaliser « une cartographie de la menace contre le monde agricole », a expliqué la porte-parole. Enfin, s’agissant du traitement judiciaire, « l’idée est d’avoir une vision large de la menace et de leurs auteurs afin d’apporter une réponse ciblée et efficace », a-t-elle ajouté. Demeter est placée sous l’autorité du numéro 3 de la gendarmerie, le général François Gieré, directeur des opérations et de l’emploi.