Ramasser plus que le grain et la paille

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Ramasser plus que le grain et la paille

BASSE-NORMANDIES'équiper pour récolter les menues paillesUne journée « menues pailles » a été orchestrée le réseau cuma Ouest et Bas-Normand, le 8 septembre à Lison (Calvados).Mêlant communications et démonstrations, elle a convaincu de l'intérêt de ne pas manquer le coche sur des ressources délaissées depuis l'abandon du vannage. Et ouvert la réflexion en terme d'équipements : comment récupérer la menue- paille sans pénaliser le chantier de moisson.

La menue paille peut soit être récupérée par la machine et séparée de l’andain, soit déposée sur l’andain ou dans l’andain selon la technique utilisée, puis pressée avec la paille. Le système peut être intégré par le constructeur d’origine (sur certaines New Holland) mais sans récupération séparée. Il peut aussi fonctionner avec une turbine, ou encore bénéficier d’un caisson autonome.

Différentes solutions
En cas de système à turbine, le plus simple est de joindre une benne comme pour un chantier d’ensilage. Il existe aussi un système à turbine avec remorque pour exporter la menue paille en suivant la moisson, qui n’a pas été essayé dans l’Ouest. Enfin, certains conçoivent eux-mêmes leur adaptateur avec turbine et versent sur l’andain. En Basse-Normandie, le réseau estime le potentiel de récupération des menues-pailles à1t/ha. S’appuyant trois ans d’expérimentations, les techniciens estiment le coût global de l’opération entre 30 à 40 €/t de paille (menues pailles comprises). Soit un coût de la récupération entre 6 à 14 €/ha pour le système dit « turbine » avec mise sur l’andain, et de 20 à 40 €/ha pour le système dit caisson avec récupération à part.

En direct du champ au caisson
Dans une parcelle mise à disposition par Emmanuel Grandin, une démonstration de moisson avec récupération en caisson a été assurée sur 0,5 ha par Jean-Marie Salin. Ce concessionnaire de Mayenne et de la Sarthe l’a mis à disposition du réseau qui l’a fait tourner aux quatre coins du Calvados sur environ 50 ha. Il s’agit d’un caisson récupérateur Thiérart qui s’adapte à presque toutes les moissonneuses-batteuses. Il bénéficie d’une autonomie de 15 à 20 minutes, est équipé d’un entrainement des vis hydrauliques, de détecteurs à la fois de rotation des vis, de caisse pleine et de caisse fermée. L’enjeu est de pouvoir disposer des menues pailles séparées des pailles, sans ralentir le chantier de moisson. D’où la possibilité d’un vidage hydraulique en quatre secondes en bout de champ, sans arrêt au cours du demi-tour.

Récupérées et pressées
Les menues pailles en vrac nécessitent beaucoup de volume en stockage. Selon la place sur l’exploitation, elles peuvent être pressées en balle ronde ou carrée. Le largage en bout de champs a permis d’assister à la démonstration d’un système innovant, le Goodet (Thierart). Il est composé d’un godet à fixer à l’avant du tracteur, d’un tablier articulé par vérin équipé d’un rotor à palettes avec vis de transfert et turbine à moteurs hydrauliques. Un système de patins au sol évite la remontée de terre ou de cailloux. Le tracteur monte sur le tas, récupère les menues pailles. Dans le prolongement direct, un big baler normal a assuré le pressage, et la sortie des balles à l’arrière. Mais le godet aurait aussi bien pu être associé à une simple benne.