Recycler les tuyaux d’irrigation

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Recycler les tuyaux d’irrigation

Des centaines de kilomètres de tuyaux d'irrigation usagés s'accumulent dans les fermes du Loiret. Les tas s'amoncellent dans les granges, les cours et même dans les jachères. Mais que faire de tous ces déchets, sources de pollution paysagère, en l'absence d'une filière de récupération ? Les recycler !

La Fdcuma, forte de son réseau de 60 cuma d’irrigation, s’est saisie de cette problématique dès 2008. Mais peu de temps après avoir mise en route une opération de collecte, l’entreprise de recyclage partenaire mettait la clé sous la porte.
Retrouver un industriel prêt à s’impliquer était difficile, d’autant plus que les entreprises en capacité de traiter ce genre de déchets sont assez éloignées de la zone. Ce qui entraîne des coûts logistiques importants. Après plusieurs mois de recherche, la Fdcuma, appuyée dans cette démarche par la Chambre d’Agriculture à travers sa commission « déchets », a enfin retrouvé une entreprise fiable, les Ets. Muller Partner dans l’Eure.

Collecte groupée
Le principe de l’opération de collecte groupée qu’elle vient de relancer se déroule en trois étapes. Les agriculteurs proches d’une cuma d’irrigation sont invités pendant une période donnée à venir déposer leurs tuyaux usagés (débarrassés de tout élément ferreux ou plastique), sur un site désigné. La Fdcuma intervient ensuite avec une ETA d’Eure et Loir pour broyer ces tuyaux. L’entrepreneur a modifié spécialement un broyeur forestier pour la circonstance. Le polyéthylène réduit en particules circulaires de 3 cm est mis en tas sur plateforme. Enfin, l’entreprise de recyclage assure la reprise par semi–remorque entier. Le matériau récupéré est ensuite refaçonné pour être utilisé à nouveau dans l’industrie plasturgique.

90 km de tuyaux !
Lors de l’étape de collecte organisée par la cuma de Préfontaines (près de Montargis), le volume récupéré a représenté environ 90 km de tuyaux de 30 mm (un type utilisé dans les premières installations d’irrigation en couverture intégrale). Une des difficultés a été d’enlever les constituants métalliques fixés régulièrement sur ce genre de conduits. Les tuyaux de plus gros diamètres (type 120 mm) ne présentent pas ce type d’inconvénients, et leur débit de broyage devrait être plus rapide… « Notre objectif est de réunir suffisamment de matière à broyer pour pouvoir charger à chaque fois sur site un ou deux semi–remorque entiers » explique Mathieu Teixeira, animateur de la Fdcuma et cheville ouvrière de l’opération. A Préfontaines, pas moins de 16,5 t ont été broyés au total. Sachant, qu’un semi ne peut emporter que 15 t de ce matériau volumineux, il a été décidé de donner le reliquat à une association caritative de Montargis appelée « Bouchon d’amour ».

Opération blanche
Financièrement, l’objectif est que la vente du plastique, 100 €/t, couvre la facture de l’ETA (90 €/h de broyage), le temps passé par la Fdcuma et ne coûte rien à l’agriculteur. La Fdcuma est consciente de l’ampleur de la tâche compte–tenu de l’abondant gisement récupérable chez les céréalièrs du Loiret et aussi chez les arboriculteurs et pépiniéristes du Val de Loir.

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