En quelques années, le prix du film d’enrubannage a sérieusement augmenté, même si la tendance actuelle est vers une certaine baisse. Des prix relevés dans une cuma montre cette augmentation. Pour un rouleau de film 25 µ de 1 500 m de longueur, le prix était de 64 € en 2020, 94 en 2023 et est retombé à 72 € en 2024. Pour diminuer le prix de la botte, il est tentant de changer de fournisseur et de s’orienter vers des films moins chers. Retour sur les méthodes pour réussir son enrubannage.
Nombre de couches et composition des films
Le film d’enrubannage peut être constitué de 5, 7 ou 9 couches.
Le film standard le plus utilisé a une épaisseur de 25 µ et est composé de cinq couches. La première contient des agents permettant de résister aux UV. La seconde est une couche de structure. Vient ensuite une couche pour la résistance mécanique, suivie d’une autre pour l’élasticité et la résistance à l’étirement. La dernière couche est composée de colle pour rendre le film adhésif.
Réussir son enrubannage : choisir entre une épaisseur de film de 25 ou 20 µ
Même si le film de 25 µ est le plus utilisé, les films de 20 µ présentent des avantages, mais aussi des inconvénients. Ils sont généralement composés de 7 ou 9 couches. Les couches supplémentaires permettent selon les fabricants de rajouter une couche de colle, de résistance aux UV ou d’élasticité et de résistance à l’étirement.
Des films plus fins donc des bobines plus longues jusqu’à 2 000 m pour une meilleure autonomie. Ces films vont souvent avoir un pouvoir de rétractation plus fort qui va permettre de mieux chasser l’air de la botte, ce qui améliore la conservation. L’inconvénient de ces films est qu’ils supportent mal une mise en œuvre approximative. L’enrubanneuse doit être bien réglée, sans défaut de tension et avec des rouleaux en bon état. Des films plus techniques qui demandent de la précision.
Différentes couleurs de film au choix

Le film de couleur noire est à l’origine fabriqué pour les pays nordiques en manque de chaleur. Pour la France, il est préférable d’opter pour des couleurs claires.
Les couleurs les plus visibles sur le terrain sont le noir, le blanc et généralement deux tons de vert, soit foncé, soit clair.
La couleur blanche permet au fourrage de moins chauffer. Dans les régions avec de fortes chaleurs estivales, les films de couleurs claires seront à privilégier. Ils absorbent peu les rayons du soleil et le fourrage chauffe moins par rapport à un film de couleur sombre. En revanche, les films de couleur blanche sont réputés pour attirer les insectes. Ces derniers attirent les oiseaux qui peuvent provoquer des trous dans les balles.

Les bottes enrubannées restent fragiles. Les couleurs claires attirent les oiseaux qui peuvent provoquer des déchirures. Stocké à l’extérieur, le film ne résiste pas à de forts orages de grêle.
Les films noirs absorbent la chaleur. La circonférence de la balle peut avoir tendance à chauffer sur plusieurs centimètres d’épaisseur. Il en résulte une perte de la valeur alimentaire, même si la partie dite caramélisée est plus appétante pour les animaux.
Le vert clair, ou foncé, a l’avantage de bien s’intégrer dans le paysage. Dans certaines communes, l’enrubannage avec du film blanc est parfois interdit. Le film de couleur vert est de loin le plus vendu en France.
Concernant le prix du film d’enrubannage, il est le même pour les différentes couleurs. Pourtant, le film de couleur noire est moins cher à produire, mais les fabricants n’appliquent plus cette différence sur le prix final.
Aussitôt enrubanné, aussitôt stocké

C’est souvent lors de la manipulation des bottes que des déchirures peuvent apparaitre dans le film d’enrubannage.
Pour une botte enrubannée au champ, le ramassage doit s’effectuer dans les 36 h. Au-delà, la fermentation a déjà débuté. Lors du ramassage avec la pince, il se crée une poche d’air à l’endroit du serrage par un étirement du film. À cet endroit, la fermentation est stoppée, et lors de la distribution, on peut remarquer des taches blanches.
Aussi, une manipulation durant les heures chaudes de la journée augmente la température du film et les risques de rétractation, diminuant l’étanchéité à l’air de la botte. Si le ramassage ne peut être effectué moins de 48 h après l’enrubannage, il est préconisé d’attendre quatre semaines pour ne pas interrompre la fermentation.
Réussir son enrubannage : bien empiler pour bien conserver

Stockage en quinconce ou à plat : tout dépend du poids et de la densité de la balle.
De bonnes conditions de stockage sont les premiers pas pour une bonne conservation de l’enrubannage. L’entreposage des bottes près des haies ou sous des arbres entraîne des risques de perforation par des oiseaux ou des rongeurs. Le stockage doit se faire sur une surface plane et de préférence à l’ombre. On évite ainsi les différences de températures trop importantes entre le jour et la nuit. Cela limite le phénomène de condensation sous le plastique, source de dégradation de la conservation du fourrage.
Les professionnels préconisent souvent d’empiler les bottes en quinconce. Cela donne un tas plus stable et plus sécurisé. On peut empiler les bottes légères et d’une bonne densité homogène de cette façon sur trois hauteurs. On ne conseille pas le stockage en quinconce pour les bottes lourdes, dont la densité est plus importante au cœur qu’en périphérie. Le cœur de la botte se retrouve dans le vide et le poids repose sur la périphérie moins dense qui s’affaisse. Le film se détend et peut laisser pénétrer l’air, provoquant le développement de moisissures. Pour ce type de bottes, un stockage l’une sur l’autre est préférable.
Petites vérifications sur l’enrubanneuse

Une enrubanneuse en bon état et bien réglée est la porte d’entrée pour la réussir l’enrubannage.
Assurer une bonne pose du film d’enrubannage débute par un bon réglage du matériel permet de réussir son enrubannage. En premier lieu, il faut connaître le diamètre de la botte et vérifier que le milieu du film passe bien par son centre. Cela concerne particulièrement les enrubanneuses neuves. L’opérateur règle généralement pour un diamètre de 125 cm. Sur le terrain, on se rend compte que les bottes ont un diamètre plus important. Avec un liage filet, moins avec un liage film, la botte se détend et le diamètre peut augmenter de 5 à 10 cm. Cela s’observe surtout dans les chantiers décomposés et moins dans les combinés.
Les rouleaux de pré-étirage doivent être propres. Au fur et à mesure, le film dépose un peu de colle sur les rouleaux. Cette couche de colle devient de plus en plus épaisse et modifie le diamètre des rouleaux. Cela peut entraîner un sur-étirage du film entraînant sa rupture. De plus, lors des déplacements, poussières et petits graviers peuvent se coller sur les rouleaux et entraîner la déchirure du film. Les fabricants de film préconisent un nettoyage toutes les 40 bobines, avec de l’eau chaude, du dégraissant, et une brosse. Il faut aussi contrôler le parallélisme des rouleaux. Ils doivent exercer la même pression sur toute la longueur de la bobine de film pour, là aussi, éviter la casse du film.
Enfin, bien régler l’agressivité du déchargement de la botte même si aucun système miracle n’existe, permet de réussir son enrubannage.
Liage film ou filet : 1 € par botte de différence

La plupart des presses peuvent aujourd’hui faire du liage film.
Le coût freine rapidement l’intérêt suscité par le liage film. En effet, il faut compter 0,60 € par botte pour le liage filet contre 1,60 € pour le liage film.
Pourtant, le liage film présente des intérêts. Il permet d’obtenir une meilleure densité de la botte avec une rétractation moins importante qu’avec le filet. Suivant les presses, le film couvre les arêtes de la botte, ce qui est intéressant par exemple avec la luzerne, très agressive avec les films d’enrubannage. Le liage film améliore aussi l’imperméabilité à l’air et diminue l’apparition de moisissures sur la périphérie de la botte. Les 15 premiers centimètres d’épaisseur de la botte représentent environ 40 % du volume total de cette dernière.
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