Annonce d’un plan d’action pour la filière betterave

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Annonce d’un plan d’action pour la filière betterave

Sans néonicotinoïdes, les champs de betteraves risquent d'être atteints de jaunisse. Crédit: CGB

Suite à la mobilisation des agriculteurs à Paris le 8 février, le gouvernement a annoncé un plan d'action pour tenter de soutenir la filière betterave privée de néonicotinoïdes.

Ils étaient plus de 4 000 selon les syndicats, réunis aux Invalides, à Paris le 8 février 2023. Les producteurs de betteraves ont manifesté avec leurs tracteurs pour dénoncer « la liquidation de l’agriculture » française et l’interdiction des néonicotinoïdes.

La grogne monte d’un cran

La décision de la Cour européenne de ne pas autoriser les dérogations d’utilisation des néonicotinoïdes dans l’enrobage des semences de betteraves a mis le feu aux poudres. Si bien que la FNSEA et JA du nord bassin parisien s’est joint au syndicat betteravier.

Les néonicotinoïdes, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Plus largement, « la suppression continue des moyens de production en agriculture », a motivé un grand nombre d’agriculteurs à manifester leur ras-le-bol.

Sans compter la mise en œuvre de contraintes réglementaires intenables avec notamment les zones de non traitement (ZNT) et les “écorégimes” de la nouvelle PAC.

« Ces interdictions répétées et l’inaction du gouvernement pour soutenir de nombreuses filières condamnent la production agricole », dénoncent les syndicats.

Réponse du gouvernement

En réponse à cette grogne, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesnau, a convoqué la filière betteravière dès le lendemain de la manifestation. Il a également tenu à assurer le soutien de l’État à l’agriculture.

Et à rappeler les actions concrètes mises en œuvre jusque là. Loi Égalim, réforme de l’assurance risques climatiques, plan de relance et Varenne agricole de l’eau, notamment.

En fin de journée, le 9 février, la filière betteravière, accompagnée du ministre de l’Agriculture, a annoncé un plan d’action. Il a pour principal objectif de garantir l’équité des productions au niveau européen.

Pour cela, le gouvernement a demandé une clause de sauvegarde à Bruxelles. Tout cela « afin de s’assurer que les produits importés ne peuvent pas être traités avec des néonicotinoïdes. »

Aides financières

Il s’agit également, avec ce plan de déployer le plus vite possible des mesures de protection des cultures.

« De nouveaux itinéraires techniques visant à protéger les betteraves plantées dès la campagne 2023 sont déjà élaborés », annonce le ministère de l’agriculture.

En pratique, « un plan d’action et de surveillance sur la gestion des réservoirs sera finalisé d’ici début mars », précise le ministère. Il prévoit également le déploiement des modèles de prévisions de vols de pucerons.

Les ressources complémentaires nécessaires au plan national de recherche et innovation (PNRI), notamment en moyens humains, sont en cours d’évaluation. Enfin, le gouvernement acte la mise en place d’une aide aux planteurs en cas de pertes de rendements liés à la jaunisse en 2023.

« Grâce à ce “filet de sécurité”, les planteurs peuvent s’engager dès à présent dans les semis de betteraves », assure-t-on au ministère. Cependant, pour le moment, il n’y a pas d’annonces très concrètes, mais la filière continue de se pencher sur le sujet.

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