Où s’arrête l’autonomie et où commence l’indépendance des salariés de la cuma ? Chaque cuma a son organisation. Mais pour bien se situer et pour bien comprendre ces enjeux d’encadrement, la frcuma Centre Val-de-Loire a organisé le mardi 21 janvier 2025, à Luçay-le-Mâle, dans l’Indre, une journée pour les responsables et les salariés de cuma. L’objectif : apporter des informations et faciliter les échanges d’expériences, à la fois pour les employeurs et pour les salariés des cuma. Après une présentation sur la prévention des risques et les outils de management, employeurs et salariés ont pu échanger sur les notions d’autonomie et d’indépendance. Car parfois la limite est floue dans les groupes. Et les cuma demandent de l’autonomie aux salariés, il faut veiller à ne pas basculer dans l’indépendance.
Autonomie des salariés de cuma : un responsable du ou des salarié(s) clairement identifié
Le tour de table permet de faire ressortir de bonnes pratiques. Dans toutes les cuma représentées, il y a un responsable clairement identifié pour les salariés. Cela ressort comme impératif. Ainsi, à la cuma Val de Veude, les deux mécaniciens sont sur la même ligne : « on gère notre travail. Mais quand il y a des dépenses, non, c’est une décision de responsable. » Pareil pour leur collègue, chauffeur de désileuse : « je gère mon travail en respect des consignes et j’en réfère à mon responsable. »
À la cuma de la Poussière, le responsable de l’atelier « organise le travail des autres salariés à faire dans la journée, mais quand il y a des problèmes, le président reprend la main ». Il avoue qu’il « n’aime pas trop être commandé » et apprécie avoir de l’autonomie. En revanche, quand il a besoin de décaler son horaire d’embauche, par exemple, il prévient systématiquement le président. À la cuma des Blés Dorés également, les deux salariés « savent qui appeler en cas de problème ». Leur responsable gère le planning et ils s’organisent entre eux pour faire le travail donné.

La table ronde organisée par la Frcuma Centre-Val de Loire a mis au jour les bonnes pratiques dans la gestion des salariés de cuma.
L’autonomie des salariés de cuma s’accroît avec l’ancienneté et l’expérience
Dans les cuma, le niveau d’autonomie peut varier. Ça peut s’expliquer par le type d’activité, mais surtout par l’expérience et l’ancienneté dans le poste. Pour la cuma du Futur, où les trois salariés sont jeunes, le président gère le planning et distribue le travail à chacun au jour le jour. Ils doivent ensuite pouvoir gérer leur mission en autonomie. Mais ils n’hésitent pas à demander conseil, soit à l’adhérent chez qui ils travaillent, soit au président.
À l’inverse, le chauffeur du pulvé à la cuma de la Poussière est très autonome. Les adhérents l’appellent directement et il organise ses journées de travail en respectant les règles de priorité fixées et validées par les adhérents.
Comment éviter les dérives ?
Avoir des salariés autonomes, c’est un gain de temps pour les responsables. Mais où s’arrête l’autonomie et où commence l’indépendance ? Sophie Bidet, conseillère RH à la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, a défini les deux notions. « L’indépendance, c’est le pouvoir de prendre des décisions tout seul, en rupture avec l’environnement de travail. L’autonomie, c’est aussi la capacité de prendre des décisions, mais en lien avec le responsable et/ou les collègues. »
Pour favoriser le bon niveau d’autonomie, il convient de bien rédiger la fiche de poste. Puis, il convient de faire le point chaque année de manière formelle lors de l’entretien annuel individuel d’une heure dans un bureau avec le responsable. Des guides d’entretien sont disponibles sur demande auprès des animateurs de la Frcuma. Des formations pour les employeurs et les salariés de cuma peuvent aussi s’organiser en fonction des besoins et des demandes.
Les règles du jeu
L’objectif de l’outil de management « Les règles du jeu » est de recenser quelques règles, cinq maximums, sur une note à remettre aux salariés ou à afficher dans un lieu où les salariés peuvent la voir régulièrement. Le principe, ce n’est pas de faire une liste de tout ce qui est interdit, mais de recadrer les choses qui agacent le plus, et de les écrire de manière positive. Exemple du téléphone portable : les appels privés sont autorisés pendant les pauses. Pendant la conduite des engins, le chauffeur doit être concentré sur son travail ou sur la route.
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