Biodiversité: des candidats unanimes sur le péril, pas sur les moyens

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Biodiversité: des candidats unanimes sur le péril, pas sur les moyens

Présentation des programmes concernant la biodiversité et ses menaces des cinq principaux candidats aux élections présidentielles 2017.

Agriculture, urbanisation, espèces menacées... Les représentants des cinq principaux candidats à la présidentielle ont présenté jeudi leurs projets pour la biodiversité, unanimes pour reconnaître les menaces pesant sur ce fondement de nos économies.

Ce « grand oral » organisé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a été l’occasion d’apprendre que François Fillon ne comptait plus supprimer le principe de précaution, mesure qui figurait dans son programme à la primaire.

« Il y a eu un changement après des discussions avec l’équipe Fillon », a expliqué le député UDI Bertrand Pancher, son conseiller développement durable. Le levier principal sera de « verdir la fiscalité », même si cela devra être discuté notamment avec les agriculteurs, a ajouté M. Pancher.

Pour Benoît Hamon (PS), Yannick Jadot a évoqué l’inscription des biens communs (eau, air, sol) dans la Constitution, la volonté d’augmenter le budget de la recherche à 3% du PIB (contre 2,2%).

Dans un échange avec la présidente par intérim de la FNSEA Christiane Lambert, il a prôné « des processus de transition vers le bio à accompagner » mais aussi « une redevance plus dissuasive quand les agriculteurs n’atteignent pas les objectifs de réduction des pesticides ».

Le député PS Arnaud Leroy, pour Emmanuel Macron, a souligné que le candidat d’En Marche! « a travaillé, et évolué sur la question de la transition » écologique. Sur les pesticides, il interdirait le cumul des fonctions de conseil et vente aux agriculteurs. Mais côté budget, « il faudra essayer de faire mieux avec un peu moins. On s’est engagé à faire des économies, je mentirais en disant que c’est open bar », a-t-il ajouté.

« L’urgence écologique est au sommet des normes », a dit Eric Coquerel au nom de Jean-Luc Mélenchon. « Révolution fiscale », « grand ministère de la Mer », sanctuarisation de l’Arctique, 3% du PIB à la recherche sont au programme de la France insoumise.

Le FN, enfin, est « pour moins de pêche industrielle » et une réforme de la politique agricole, selon le conseiller de Marine Le Pen, Philippe Murer. Le FN pourrait taxer les détergents classiques si les industriels ne se mettaient pas au « bio ».

« Tous les candidats ont compris que la biodiversité, ce ne sont pas les petites fleurs, mais la question de l’agriculture, l’alimentation, la santé, que c’est une question économique », a conclu la directrice de la fondation Humanité et biodiversité Sandrine Bélier, à moitié soulagée. Mais « aucun n’a pu donner de chiffrage des mesures », (…) « on attend de voir », a-t-elle souligné.