Les bons comptes des semoirs à dents

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Les bons comptes des semoirs à dents

Economes à l’achat et à l’usage, les semoirs à dents de nos interlocuteurs n’ont qu’un défaut : un châssis rigide. Dans le Gers, les adeptes de ces outils « à pointes » expliquent comment ils travaillent, et surtout combien ils s’y retrouvent au niveau technique et économique.

A la cuma de Peyrecave, dans le Gers, les adhérents ont commencé à fabriquer leur semoir à dents il y a une dizaine d’années. « Nous sommes dans des argiles collantes, avec des pierres, précise Sébastien Biasiolo, responsable de ce matériel. Nous avons beaucoup de plantations d’oignons au moment du semis de blé. Nous nous retrouvions à semer quand la terre était humide, ça ‘bourrait’. Le vibro nous paraissait idéal, et autant semer en même temps. Un semoir à pointes, ça passe même sous la pluie. Il y a aussi tout l’intérêt de la dent, qui dégage pailles et pierres du sillon, alors que le disque va souvent casser sur les pierres. On a fabriqué notre prototype et on a tourné avec pendant 5 ou 6 ans, ça fonctionnait très bien. Le groupe s’est étoffé et on est passé sur un outil de constructeur (le VibroSeeder de Kongskilde)  pour améliorer la fiabilité. »

Le semoir à dents, c’est l’efficacité de la simplicité

Le salarié sème aujourd’hui 800 ha de blé avec deux semoirs, le Kongskilde (6 m) mais également un Kverneland TS (4,80 m), travaillant entre 10 et 14 km/h. La barre Kongskilde est attelée à une trémie traînée Becker de 4 t de capacité. « Notre contrainte, c’est la surface à emblaver. On sème entre 50 et 100 ha en moyenne par jour. » L’autonomie permise par cette trémie, combinée à la robustesse des dents, fait l’attrait du système. « On déchaume sitôt moissonné, pour faire un faux-semis et ré-homogénéiser le sol, un coup de glyphosate et on sème. Le rendement (60 q en moyenne) est  déterminé plus par les conditions climatiques et la préparation du sol que par l’outil. Pour nous, le semoir à pointes, c’est l’efficacité de la simplicité, à un coût d’entretien minime : il n’y a aucune usure à part le soc au carbure, qui a 6 ans et que nous n’avons pas encore changé. » Le seul inconvénient, poursuit Sébastien Biasiolo, un châssis rigide. « Notre vibro semeur est en deux éléments; donc ce sont des ‘planches’ de 3 m. Chaque élément est porté par deux roues à l’avant et deux à l’arrière, pour la stabilité. Mais s’il y a un creux, la pointe ne peut pas descendre, puisqu’elle n’est pas indépendante, c’est la même problématique pour tous les semoirs de type vibro. Il vaut mieux que la surface soit plate et rappuyée. Notre déchaumeur est donc muni d’un rouleau à l’arrière. »

Rapide et sobre

Michel Touron, président de la cuma de Monferran-Savès (également dans le Gers), possède en individuel un VibroSeeder de 5 m. « Je sème des céréales, mais aussi des prairies et couverts végétaux, parfois en direct. Il n’y a quasiment pas d’entretien, puisque pas de pièce en mouvement, et je tire les 5 m avec un tracteur de 145 cv. Je travaille à 12 km/h et j’atteins en général 3,5 ha/h pour une consommation d’à peine 5 l/ha. Bien sûr la régularité du semis est un tout petit peu moins précise qu’avec un combiné. Mais avec un déchaumage soigné et en étant attentif aux réglages de la profondeur, on arrive à un résultat très correct. Le rendement est le même à la sortie de la moissonneuse. On peut même ajouter un soc en V de 15 cm et détruire les adventives en semant. »

Points fortsPoints faibles
• coût d’entretien minimal
• moins coûteux à l’achat qu’un combiné classique
• dégage pailles et pierres du sillon
• interventions possibles en conditions humides
• rapidité
• économe en carburant
• polyvalence (céréales, prairies, couverts, semis direct possible)
• nécessite une préparation soignée
pour ‘aplanir’ le sol
• profondeur de semis
un peu moins précise
qu’avec un combiné herse rotative/semoir
si châssis rigide