Difficile de savoir quand il est judicieux de renouveler son tracteur. Quel est le risque financier de le faire vieillir plus longtemps que prévu ? Faut-il dépasser de quelques années la garantie du tracteur ? Des questions que se posent fréquemment les groupes tracteurs des cuma. Pour tenter de répondre à ces questions, la rédaction d’Entraid a fait quelques calculs sur le renouvellement de tracteur en cuma.
Renouvellement de tracteur en cuma : 5 €/h de surcoût en renouvelant trop tôt
Résultats, la cuma peut estimer un surcoût de 5 €/h pour un tracteur renouvelé tous les trois ans (cf. tableaux ci-dessous). Il serait donc plus économique de changer de tracteur tous les six ans au lieu de trois.
Cependant, lorsque la détention du tracteur est plus longue, les frais d’entretien sont plus élevés (4 620 €/an contre 3 010 €/an dans le cas où le tracteur travaille 700 heures chaque année). D’autant que ces derniers peuvent même être nuls si la cuma souscrit une extension de garantie ou un forfait d’entretien. Là, c’est la négociation qui fait son œuvre. Dans cette hypothèse, le groupe peut faire l’économie de 4,3 €/h. La différence entre les deux stratégies s’établit alors à moins d’un euro.
Toutefois, les frais financiers d’un renouvellement rapide ne sont pas à négliger. En effet, lors d’un renouvellement rapide, les prêts sur cinq ans ne sont pas soldés lors de la revente. Il faut donc imaginer un remboursement anticipé du capital restant dû qui peut être soumis à des frais. Ce qui a tendance à plomber les coûts de revient lors d’un renouvellement plus court, c’est la décote. Bien sûr, celle-ci est plus ou moins atténuée par la marque du tracteur. Il est également bon de regarder la valeur de revente du tracteur.
Une reprise à 108 500€ pour un renouvellement long
En effet, avec un renouvellement tous les trois ans, à l’issue de la période de 12 ans, le tracteur vaut encore 160 000 euros environ. Alors qu’avec un renouvellement plus long, au bout de cette même période, la reprise est estimée à 108 500 euros, soit 50 000 euros de moins. Un détail qui doit soulever une question au sein du groupe.
Enfin, il est important de faire remarquer que dans les deux cas, les coûts de revient de ces deux stratégies restent au-delà de ceux constatés en moyenne. Ils s’établissent autour des 25€/h, soit 10€/h supplémentaires. Cela indique un prix d’achat trop élevé au départ ou une sous utilisation. En effet, de manière générale, pour atteindre des prix de revient corrects, les cuma choisissent de faire travailler leur tracteur environ 1 000 heures chaque année.
Hypothèses de calculs
Dans cet exemple, nous avons simulé deux stratégies de renouvellement d’un même tracteur de 180 chevaux sur l’outil CumaCalc. L’un concerne un renouvellement tous les trois ans et l’autre chaque sixième année. Le tout sur une période de 12 ans. Nous avons établi un volume d’utilisation à 700 heures par an. Le prix d’achat de ce tracteur de 180 chevaux est estimé à 145 000 euros. La valeur de ce tracteur évolue au rythme de 5% par an.
Pour le financer, nous nous sommes basés sur un début d’activité avec, lors du premier achat, un apport de capital social équivalent à 10 % du prix d’achat. Pour le reste, un prêt a été souscrit au taux de 3,7% sur six ans pour le renouvellement long et cinq pour celui plus court. À chaque changement de tracteur, le groupe doit donc rembourser le capital restant dû avant de souscrire un nouvel emprunt.
Enfin, nous avons estimé un coût d’entretien du tracteur à 4,30 €/h pour la stratégie courte contre 6,60 €/h. Ces valeurs sont issues du guide des prix de revient de la zone est.

Planning d’achat et revente sur 12 ans dans le cas d’un tracteur de 180 ch.
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