Robot Agxeed : pourquoi passer d’un tracteur de 300 ch à un robot de 156 ch ?

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Robot Agxeed : pourquoi passer d’un tracteur de 300 ch à un robot de 156 ch ?

Le robot AGXeed de Tanguy et Laure Bidaud a remplacé leurs deux tracteurs de 300 et 400 chevaux. (©Entraid)

Dans l’Eure, Tanguy et Laure Bidaud ont vendu leurs deux tracteurs de tête pour un robot autonome AGXeed. Une décision qui peut interroger, mais qui a été mûrement réfléchie par le couple d’éleveurs. Focus sur ce raisonnement.

Vendre ses deux tracteurs de tête de 300 à 400 chevaux contre un robot AGxeed AgBot 5.115 T2, ça parait fou ? Pourtant, Tanguy et Laure Bidaud ont fait ce choix. “Sur les précédents tracteurs, on avait clairement un problème de fiabilité, ils étaient largement sous-utilisés. On avait envie de sortir de ce schéma-là. Ils étaient lourds, donc il y avait aussi une question agronomique qui est arrivée”, précise Tanguy Bidaud.

L’automatisation, un futur de plus en plus présent

Depuis juillet dernier, ils possèdent l’AGxeed AgBot 5.115 T2. En 3 mois, le robot a déjà réalisé 600 heures de travail. Le couple estime entre 800-1000 heures de travail en un an. Un nombre d’heures possible grâce à l’autonomie du robot

“Il y a aussi une question de main-d’œuvre. Au-delà du fait d’en avoir ou de ne pas en avoir, les tâches de préparation des sols sont importantes. Il faut les faire au bon moment et on n’a pas pléthore de main-d’œuvre pour les faire. On sent que l’automatisation est en train d’arriver sur ces tâches-là, même sur des tracteurs qui ont l’autoguidage. Finalement, c’est appuyé sur un bouton en bout de champ. Et la surveillance, même s’il y a quelqu’un en cabine, n’est pas réalisée de façon plus pertinente que nous on a ici (avec le robot).”

“Le robot d’AGxeed doit être comparé à des tracteurs de 300-400 chevaux”

Pour Tanguy, c’est un non-sens de comparer l’AGxeed à des tracteurs de même puissance (156 ch). Il faudrait comparer avec des machines plus puissantes entre 300 et 400 chevaux. Pourquoi ?

Encore une fois, grâce à son autonomie et son nombre d’heures travaillées : “L’AGXeed doit être comparé à des tracteurs de 300-400 chevaux. Ce qu’il est capable de remplacer. Non pas pour son débit de chantier horaire, mais son débit chantier quotidien. Allant de minuit à minuit ou de huit heures à huit heures”, écrit Tanguy Bidaud.

robot AGXeed

En 3 mois, le robot a travaillé 600 heures. (©Entraid)

Une étude économique nécessaire pour l’achat d’un robot

Comme dit plus haut, cette réflexion n’a pas été sans recherches. La compréhension des besoins de l’exploitation et ce que le robot peut apporter. Pour cela, Laure et Tanguy ont réalisé une étude économique : “L’étude qu’on a faite, on l’a réalisée sur le couple tracteur-outil. Mais, effectivement, le fait de repasser sur des outils portés diminue les coûts. Aujourd’hui, c’est énorme la différence de prix entre un outil-porté et semi-porté. Certes, le robot coûte cher si on le ramène au cheval, mais si on le ramène au débit de chantier quotidien sur 24 heures, on est dans les mêmes ordres de grandeur qu’un tracteur de tête. Par contre, on a divisé le prix des outils par quatre”, explique l’éleveur.

Il ajoute également que la capacité d’un tracteur à tirer, c’est son ratio poids-puissance. Pour l’AGxeed, on est à 51 kg au cheval (8 tonnes pour 156 ch). Et avoir un outil porté permet de bénéficier du report de charge de l’outil. Et, avec un centre de gravité assez bas, le travail en pente n’est pas du tout un sujet.

L’aspect agronomique, un point important avec le robot AGxeed AgBot 5.115 T2

La compaction des sols est un sujet qui pousse à la réflexion, notamment sur l’exploitation. Passé d’un tracteur de 350 chevaux de 12-16t avec un outil semi-porté de 7 à 10t (donc 26t au maximum) à un robot qu’en fait 8 et son outil 3 tonnes (11 tonnes au total), on divise le poids par deux voire plus.

“L’impact, c’est difficile de le caractériser ! On va essayer de le faire. On revient à des poids normaux, même un peu plus faibles, mais c’est ça qu’on cherchait”, argumente l’éleveur.

robot AGXeed

La légèreté du robot comparée à un tracteur de 350 ch permet une compaction des sols moins importante. (©Entraid)

“Un des maîtres-mots qui a guidé nos choix, c’est la polyvalence”

Enfin, la “polyvalence” de l’AGXeed a aidé le couple à prendre leur décision. “Un des maîtres-mots qui a guidé nos choix, c’est la polyvalence. Peut-être, je vais en faire rigoler certains (rires), ils diront ‘“mais c’est pas du tout polyvalent, on ne va pas sur la route. Et puis comment on fait si on est en panne ?”’

Déjà, tous les tracteurs ne vont pas sur la route de façon générale. En tout cas, ce n’était pas le cas dans notre parc. Ça, c’est un premier point. C’est un tracteur qui doit faire entre 800 et 1000 heures. Il va les faire donc il n’a pas besoin d’aller sur la route”.

De plus, le souci de la panne n’est même pas un problème pour Tanguy “Et puis, on a des outils trois mètres et quatre mètres derrière. Si le tracteur tombe en panne, en fait, on décroche l’outil, on repart avec un tracteur conventionnel sans se poser de questions. Et puis des tracteurs, 200 chevaux dans les concessions, il y en a plein qui sont prêts à tourner en dépannage. Des tracteurs de 400 chevaux, il n’y a pas une concession qui en a pour faire face en cas de panne sur les tracteurs détenus sur nos exploitations. Donc oui, malgré le choix du système, on a bien retrouvé quelque chose de polyvalent”, conclut Tanguy Bidaud.

Réflexion sur l’AGxeed AgBot 5.115 T2 en vidéo

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