Quelles alternatives au paillage classique ?

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Quelles alternatives au paillage classique ?

Le sursemis des prairies suscite des questions en termes agronomiques et d'équipement chez les adhérents des cuma de Corrèze. (©Entraid)

En Corrèze, on cultive le blé autant pour sa paille que pour ses grains, si ce n’est plus. Or les rendements en paille sont aléatoires et la rentabilité pas toujours au rendez-vous explique Maxime Lepeytre, animateur à la fédération des cuma de Corrèze.

Certes, matériel et agronomie sont liés. Mais pour Maxime Lepeytre, animateur à la fédération des cuma de Corrèze, le matériel est un moyen, non une fin. La ferraille doit avant tout être utile, un investissement raisonné par rapport au travail dont la ferme a besoin. Dans cet entretien, Maxime revient aussi sur l’étude en cours sur les alternatives à la paille pour pailler les bâtiments d’élevage.

Qu’attendent les cuma de Corrèze de l’animateur et de la fédération ?

Les cuma de Corrèze attendent surtout du support administratif et des conseils pour la gestion de leurs ressources financières et humaines. Cela se manifeste par des contacts au quotidien comme lors des assemblées générales que nous animons. Cela consiste également à les aider dans leurs demandes de financement de matériel dans le cadre du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE).

Toutefois, les animations liées à l’agronomie intéressent. Parfois cela commence par une poignée d’agriculteurs, pour rassembler ensuite davantage.

Le semis direct et le sur-semis de prairies suscitent des interrogations chez les agriculteurs corréziens. Quel rôle joue la Fdcuma19 en la matière ?

Il y a une dizaine d’années, des groupes avaient acheté des semoirs pour « semis direct » avant de les reléguer au fond du hangar. La plupart du temps, les outils ne correspondaient pas tout à fait aux attentes.

Il s’avère que les exploitants du département recherchent surtout des équipements pour entretenir et recharger les prairies. Ce sont des outils avec des caractéristiques et des modes d’utilisation bien précis.

Comme les semoirs directs, les outils pour régénérer les prairies exigent un raisonnement agronomique plus large que le simple choix du matériel. La fdcuma apporte des conseils en ce sens.

Pourquoi la Fdcuma19 étudie-t-elle des alternatives au paillage classique ?

En Corrèze, on cultive le blé autant pour sa paille que pour ses grains, si ce n’est plus. Or les rendements en paille sont aléatoires et la rentabilité pas toujours au rendez-vous.

De plus, importer la paille des départements limitrophes coûte cher, parfois plus de 100 €/t. Nous avons donc commencé un travail pour trouver des alternatives à la paille. Elles doivent être simples, efficaces et économes.

Quelles sont les alternatives intéressantes ?

Le switchgrass, culture restant 15 à 20 ans dans une parcelle, donne des résultats satisfaisants. Il s’implante facilement. S’il ne produit pas la première année, il donne ensuite un matériau de qualité, en quantité intéressante. Il se sème, se presse, se stocke et se distribue avec du matériel standard.

À l’échelle d’un élevage moyen corrézien, dédier 5 ha au switchgrass apporte un bon appoint. Les plaquettes de bois constituent une autre solution avantageuse compte tenu de la ressource en Corrèze.

Avec l’Ademe et la chambre d’agriculture, nous étudions le développement d’une prestation complète en cuma. L’objectif est que le tarif du déchiquetage n’excède pas les économies de paillage réalisées pour donner un mètre cube de plaquette à zéro euro.

Comment caractérises-tu les systèmes agronomiques corréziens ?

Je suis parfois sollicité sur l’agriculture de conservation, dans une optique de séquestration du carbone. En la matière, la Corrèze est déjà bien placée, et les agriculteurs sensibilisés. Le système majoritaire affiche des bilans carbone et azote équilibrés.

Les pratiques sont résilientes : prairies pâturées et fauchées, rotations longues, peu d’intrants, épandage de déjections organiques… Les élevages proches du 100 % herbe utilisent très peu d’intrants.

En matière d’agronomie, les marges d’amélioration concernent surtout les systèmes productivistes, avec des chargements voisins de 1,5 UGB/ha et une plus forte part de cultures annuelles, la plupart destinées à l’alimentation des troupeaux.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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