La cuma Labade se crée en 1983 à Lambesc pour l’achat d’une machine à vendanger. « C’est une cuma essentiellement viticole, indique son président, Sébastien Lezaud. Une cuma qui peu à peu a étoffé son parc matériels. Nous avons toujours une machine à vendanger pour une surface de 170 ha et aussi quatre tracteurs, plus une écimeuse et des bennes à vendange. Les olives, c’est une activité récente et une section à part. » Retour sur la mécanisation de la chaîne de récolte des olives.
Une culture emblématique
Dans ces terrains viticoles, l’olivier a toujours été présent. « On disait même que c’était le treizième mois du viticulteur. Une petite activité de diversification. » Mais depuis 25 ans, changement d’échelle avec le premier hectare planté. Depuis, chaque année, c’est environ un hectare qui vient augmenter la surface des quatre adhérents à cette activité en huile d’olive AOP Aix-en-Provence et AOC Provence. En parallèle, Sébastien Lezaud crée son propre moulin pour la trituration parce que l’huile d’olive, c’est un peu sa passion.
L’activité olives de la cuma s’étend aujourd’hui sur 20 ha, avec une étape critique : la récolte. « Avant, on déployait des filets à la main et on ramassait les olives à l’aide de peignes vibreurs électriques. Ensuite, nous avons investi dans des filets installés sur des dévidoirs. Avec ce système, le débit de chantier était de 1 ha, soit 220 arbres en trois jours avec sept personnes. Trois pour manœuvrer les filets et quatre avec les peignes électriques », souligne Sébastien Lezaud.
Mécanisation de la chaîne de récolte des olives

Une fois l’arbre vibré, 95 % des olives tombent dans la bâche. Les 5 % restants sont ramassés à l’aide des peignes vibreurs. (©Fdcuma13)
Avec le système traditionnel, il fallait pratiquement trois mois pour récolter les 20 ha d’oliviers. « Pellenc venait de présenter une chaîne de récolte pour l’olive. Il annonçait pouvoir multiplier le débit de chantier par deux. Avec une mise en œuvre réalisée par seulement deux personnes. »
La mécanisation de la chaîne de récolte des olives comporte deux matériels. Le premier est la bâche Expand R5090. L’Expand se constitue d’une remorque de 12 m comprenant une bâche. Cette dernière se déroule mécaniquement en quelques secondes autour de l’arbre à récolter. Après le vibrage de l’arbre, la bâche s’enroule et les olives sont dirigées vers le convoyeur. Ce dernier amène les olives vers un système de ventilation qui élimine les feuilles. Les olives tombent ensuite dans un pallox installé à l’arrière. « Nous sommes allés voir cet ensemble fonctionner. Nous avons ensuite sauté le pas et nous avons réalisé l’investissement : 100 000 € pour la bâche Pellenc Expand et 40 000 € pour le vibreur à installer à l’avant du tracteur. » Un investissement important, mais qui comporte quelques avantages à la clé.
Un débit de chantier multiplié par trois avec la mécanisation de la récolte des olives
Après deux années d’utilisation de cette nouvelle chaîne de récolte, les résultats sont là. « Le débit de chantier, avec un hectare par jour, a été multiplié par trois. Cela permet de réaliser les récoltes dans de bonnes conditions et de dégager du temps pour faire autre chose », admet le président.
« Nous avons réduit le poste main-d’œuvre. L’ancien système nécessitait sept personnes. Aujourd’hui, nous sommes quatre. Mais c’est un peu du luxe, car nous pourrions être seulement deux : une personne pour manipuler la bâche et une autre pour le vibreur. Nous avons donc deux personnes en plus qui récoltent les quelques olives qui restent sur les arbres après le passage du vibreur. Réduire la main-d’œuvre n’était pas forcément une volonté, mais je suis lucide. Actuellement, nous avons du personnel qui est qualifié, mais vieillissant. Trouver des jeunes qualifiés et qui restent dans le métier, ce n’est pas évident. On ne peut pas se permettre de manquer de main-d’œuvre pour la récolte. »
Avec un débit de chantier multiplié par trois et 40 % de main-d’œuvre en moins, le coût à l’hectare reste similaire à l’ancien système. Il est de 600 € pour la bâche Pellenc et de 375 € pour le vibreur, soit un tout petit peu moins de 1 000 €/ha.
Un autre avantage est une meilleure qualité de la récolte. « Les olives ne sont plus marquées par les peignes électriques et donc elles s’oxydent moins. Par conséquent, il est possible de les conserver un peu plus longtemps avant trituration. » La bâche Pellenc et le vibreur peuvent aussi ramasser des amandes ou encore des cerises destinées à l’industrie. Des diversifications possibles pour la cuma.
Chiffres clés de la cuma Labade
- 8 adhérents
- Circonscription : communes de Lambesc et Rognes
- Une cuma principalement viticole. 4 tracteurs, une machine à vendanger pour 170 ha
- Une activité ‘olives’ qui rassemble 4 adhérents
- Chiffres d’affaires de la cuma : 96 000 €
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