Antoine Monville, entrepreneur et industriel toulousain expérimenté dans la conduite de projets technologiques et industriels, et Matthias Carrière, directeur commercial historique de Naïo depuis plus de dix ans, viennent de reprendre la direction de Naïo Technologies. Ils souhaitent redonner à l’entreprise une stratégie de développement basée sur celle des PME (petites et moyennes entreprises). Retour sur la stratégie de relance de Naïo Technologies, acteur dans la robotique agricole.
Changement de stratégie
Naïo Technologies est un fleuron dans le monde des start-up et de la « tech » agricole depuis plus de 10 ans. Malgré son rôle de pionnier dans le secteur, les trois dernières années ont été compliquées pour le constructeur. De 6 millions de chiffre d’affaires en 2022, l’entreprise est descendue à 3 millions en 2024 et vise 2 millions en 2025. Les causes sont nombreuses.
Dans le cadre d’un échange avec la rédaction, Matthias Carrière en cite quelques-unes : « une course à la croissance exigée par les investisseurs, des problèmes de fiabilité, et un marché qui s’est replié… ». L’analyse révèle aussi que l’entreprise a « construit des machines pour répondre aux besoins des agriculteurs, mais pas assez construit des machines pour gagner de l’argent » confie le nouveau dirigeant.
Ce nouveau binôme a repris le flambeau début novembre avec le soutien d’actionnaires et d’institutions publiques :
- Mirova ;
- Bpifrance ;
- la Région Occitanie.
Ils accompagnent cette relance à travers un plan de financement global de 6,4 M €, destiné à renforcer la structure industrielle, accélérer la production et consolider les positions commerciales en France et à l’international.
L’objectif financier est clair : atteindre l’équilibre dans 4 ans. La nouvelle stratégie se concentre sur une croissance maîtrisée, précise le dirigeant.
La croissance n’est plus le moteur
Pour atteindre son équilibre, Naïo Technologies se concentre fortement sur ses actifs éprouvés et simplifie sa gamme.
- Réduction de la Gamme : « Les efforts se focalisent sur les deux machines les plus anciennes et les plus utilisées (Oz et Ted) ». La vente et le développement des robots Orio sont suspendus, mais le SAV conservé.
- Dimensionnement de l’Équipe : « L’équipe est réduite à une vingtaine de personnes ». Elle est structurée entre l’ingénierie (une dizaine de personnes dédiées à l’innovation logicielle, la navigation et la sécurité) et les opérations industrielles (une grosse dizaine de personnes). L’équipe SAV (service après-vente) reste forte, passant de cinq à quatre personnes.
- Partenariats Industriels : « Pour améliorer la marge et la qualité, Naïo Technologies va travailler sur la réduction des coûts de construction en s’associant avec des partenaires industriels ». Cette « approche industrielle » marque un changement par rapport à la simple relation d’acheteur-fournisseur antérieure.
Objectifs et Innovation pour la robotique agricole de Naïo Technologies
Naïo Technologies entend retrouver les niveaux de chiffre d’affaires de 2022-2023 « d’ici à 3 ans ». Pour y parvenir, l’entreprise se concentre sur trois axes principaux :
- l’autonomie augmentée (visant par exemple à débloquer le TED à 4,5 km/h sans opérateur) ;
- l’amélioration de l’UX (l’expérience utilisateur) pour rendre les robots plus simples d’utilisation ;
- développer la polyvalence des robots.
« L’innovation reste au cœur de l’ADN de Naïo Technologies, rappelle Matthias Carrière. Un gros projet d’innovation est en cours sur une nouvelle plateforme », orientée « cultures spécialisées ». Le lancement officiel est prévu d’ici à un an environ.
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