Quand des animateurs de Cuma visitent le salon Agritechnica à Hanovre, tout le monde est curieux de savoir ce qui les a marqués. Nous avons interrogé Manon Lebrun, chargée d’études agriculture numérique & agroécologie à la Fédération Régionale des Cuma de l’Ouest. Mais aussi, Damien Labrouche, chargé de mission agroéquipements à la Fédération des Cuma du Béarn – Landes – Pays Basque, et Gauthier Savalle, animateur agroéquipement à la Fédération Des Cuma Seine-Normande. Retour sur l’avis des animateurs de cuma sur les nouveautés d’Agritechnica 2025.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué cette année ?

Manon Lebrun et Gauthier Savalle ont vu de nombreux acteurs travaillant à des solutions de désherbage laser. (©Entraid Médias)
Damien Labrouche : « Toutes ces entreprises chinoises qui présentent des technologies qui tiennent la route. Leurs automoteurs ne sont pas homologués pour l’Europe, mais lorsqu’ils le seront, ils risquent de bouleverser le marché. Moins spectaculaire, mais déjà disponible pour les agriculteurs français, les systèmes d’autoguidage asiatiques à 2000 € sont nombreux et commencent à faire leurs preuves. D’autant plus qu’ils peuvent s’accompagner de modules pour gérer de la coupure de tronçons et des régulations. »
Gauthier Savalle : « Tout à fait d’accord sur cette profusion des fournisseurs asiatiques d’équipements de guidage. J’ai aussi été étonné par les nombreux acteurs qui travaillent sur le désherbage laser. Ils présentaient des « petits Ara Ecorobotix », pour sentir la réaction du marché. »
Manon Lebrun : » Je rejoins Gauthier sur la quantité d’exposants montrant des solutions de désherbage laser. Travaillant sur le sujet, nous ne nous attendions pas à en voir autant. »
Que rapportez-vous comme informations aux adhérents de Cuma ?

Pour Damien Labrouche, des outils comme ce déchaumeur turc Özdöken rattrappent les standards occidentaux, pour des prix inférieurs. (Crédit Damien Labrouche)
Manon Lebrun : « Nous avons trouvé de quoi approfondir certains travaux de la FR Cuma ouest. Le projet « Robot des champs » bénéficiera de notre visite, grâce aux échanges que nous avons eus avec les exposants. Agritechnica est un salon idéal pour dialoguer avec des interlocuteurs spécialisés ».
Gauthier Savalle : « Nous avons repéré des sujets et des personnes-ressources, sur la traction autonome (par exemple chez Kubota) et le désherbage laser. Les discussions entamées à Hanovre nous font avancer dans nos réflexions. Peut-être aboutiront-elles à des essais et des démonstrations » !
Damien Labrouche : « D’abord, je leur dirai que l’on peut raisonnablement sortir du triptyque « Horsch – Kuhn – Amazone ». Pour des outils n’embarquant pas trop de haute technologie, le rapport qualité / prix de marques un peu exotiques semble pertinent. Par exemple, des outils de travail du sol ou de désherbage mécanique italiens, polonais ou turcs pourraient présenter des performances technico-économiques proches de ceux des marques habituelles ».
Qu’avez-vous le plus apprécié ?

Gauthuer Savalle et les animateurs de cuma notent sur Agritechnica 2025 l’apparition prochaine d’un AgXeed de 250 ch. Ce dernier augmente les capacités de la gamme actuelle. (©Entraid Médias)
Manon Lebrun : « Le nombre de robots exposés, et les nouveautés en termes de dialogue entre les outils et les tracteurs. Je pense par exemple au capteur qui détecte une dent cassée sur un outil de travail du sol et qui en informe le robot chez Kuhn. »
Gauthier Savalle : « Nous travaillons depuis plusieurs mois sur le robot porte-outils AgXeed. Ce constructeur présentait un nouveau modèle de 250 ch, qui conviendra là où les 150 ch du modèle actuel sont insuffisants, par exemple en sols lourds ».

Manon Lebrun note des progrès dans la liaison tracteur – outil. Ce cultivateur Kuhn sait détecter la perte d’une dent et alerter à ce sujet. (Crédit Manon Lebrun)
Damien Labrouche : « C’est un sacré salon, dans le sens où il y a une très grande diversité d’exposants et de matériels, du premier travail du sol au stockage. De plus, c’est très cosmopolite, on voit des acteurs inconnus en France ».
Qu’avez-vous le moins apprécié ?

Les épandeurs de lisier avec tonnes et rampes énormes ont laissé perplexes les animateurs de Cuma. (Crédit Manon Lebrun)
Damien Labrouche : « La démesure. Je sais bien que les constructeurs veulent faire le show pour un certain public, mais pour moi, c’est trop. On voit des matériels bien trop gros pour l’Europe, y compris pour l’Europe de l’Est ».
Manon Lebrun : « Pareil que Damien ! En épandage, c’est un peu la foire aux mastodontes. Quand je vois un Vredo de 32 m³ que l’on peut ravitailler en marche, je me demande si tout cela est vraiment nécessaire ».
Ouverture d’esprit
Les trois animateurs de Cuma affirment que, malgré la distance pour rallier Hanovre, passer deux jours au salon Agritechnica enrichira leurs futures animations. Le travail de veille technologique et de prises de contact renforcent la qualité et la proactivité de leur conseil.
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