Agir vite et bien
Face à ce constat, le syndicat mixte des eaux de Seille et Moselle a fait le choix d’acquérir du foncier sur la zone de protection prioritaire. L’objectif est d’y imposer progressivement la mise en herbe des parcelles. À noter que les terres du captage sont situées sur un plateau calcaire particulièrement sensible. « Le sol réagit très vite au moindre apport d’intrant, surtout en cas de pluie après l’intervention », précise Étienne Baland.
Aujourd’hui, seuls les mélanges d’espèces prairiales sont autorisés sur les parcelles du périmètre de captage. Ils appartiennent désormais au syndicat. Ce dernier s’engage d’ailleurs depuis de nombreuses années dans l’amélioration de la qualité de l’eau. Dans certains cas, l’herbe est exploitée par d’autres éleveurs selon une convention spécifique.
Solution au problème, ce couvert permanent est peu exigeant en intrants. Un léger apport d’azote suffit en effet à la pousse et à la production de biomasse. Aucune intervention phytosanitaire n’est en revanche nécessaire. « Pour des agriculteurs en système céréalier conventionnel, la mise en herbe sur cette zone était la seule option possible », reconnaît l’agriculteur.
Adapter des pratiques pour une eau de qualité
Dominique Labaye, chargée de mission Protection des ressources en eau au syndicat mixte des eaux de Seille et Moselle livre son analyse.
« Les solutions testées par les exploitants sur la zone de captage se sont révélées peu pérennes. D’où le choix du syndicat d’investir dans le foncier. Ainsi, selon les cas, des baux ruraux à clauses environnementales ou des conventions de mise à disposition (CMD), voire des obligations réelles environnementales (ORE), ont été signés afin d’assurer une protection durable du captage. Aujourd’hui, un analyseur mesure en continu les nitrates contenus dans l’eau. Résultats : leur concentration est inférieure à la norme de 50 mg/l et les métabolites présents sont nettement réduits.
Actuellement, les deux tiers du périmètre de protection rapprochée sont couverts de bois, de cultures biologiques ou d’herbages dont la fauche reste la méthode la plus efficace pour préserver la qualité de l’eau. Malgré les bénéfices d’une telle approche, l’acquisition foncière sur une zone de captage demeure complexe. Elle implique parfois des échanges de parcelles, des compensations (partielles ou totales), voire des montages financiers spécifiques. »
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