Motoristes et constructeurs d’automoteurs continuent de réfléchir aux motorisations alternatives au 100 % Diesel. L’hybridation est la grande tendance constatée lors du salon Agritechnica de 2025. Plusieurs constructeurs présentent des prototypes de tracteurs et de robots combinant moteur Diesel et moteur électrique. Le bloc thermique délivre la majeure partie de la puissance nécessaire. Selon les concepts, le bloc électrique assure une ou plusieurs fonctions : optimisation de la transmission, aide au moteur thermique au ralenti ou boost pour les pics de charge… Bien que des constructeurs connus en Europe y travaillent (New Holland avec son robot R4 Hybrid Power), des acteurs plus exotiques (l’indien Tafe, le chinois Zoomlion) présentent de tels montages dans des tracteurs de 100 à 350 ch.
Électricité associée au GNR ou au biométhane
New Holland montre aussi une hybridation entre un moteur thermique au gaz GNC et un moteur électrique dans son prototype de chargeur télescopique TH Hybrid Power. Un bloc thermique carbure au méthane pour prolonger l’autonomie de la batterie.
Pour des opérations plus énergivores, il complète la puissance du système électrique. Une telle association s’inscrit dans une démarche d’autonomie énergétique. Il serait par exemple possible de recharger un automoteur avec du biogaz comprimé issu d’un méthaniseur agricole ou avec l’électricité issue de la toiture photovoltaïque.

Le prototype TH Hybrid Power de New Holland combine moteur à gaz GNC et bloc électrique. (©Entraid Médias)
Motorisations alternatives : le 100 % électrique tient encore la corde
Constructeurs et équipementiers travaillent aussi à des solutions « mono-énergie » alternatives au Diesel. En matière d’entraînement électrique, Bosch présente un ensemble moteur électrique et transmission de puissance maxi 250 ch et de couple max 550 Nm.
John Deere reste plus modeste en termes de puissance, avec son prototype E-Power. Il annonce une journée d’autonomie pour ce tracteur dédié aux filières viticoles, arboricoles, et à l’élevage. L’électrique paraît plus avancé sur les chargeurs télescopiques.
Plusieurs acteurs commercialisent des modèles compacts roulant à l’électricité. Claas veut faire sa place dans ce secteur, en annonçant la commercialisation de sa chargeuse électrique Torion 537e Sinus en 2026.
Bien que les engins de manutention de plus grande capacité demeurent thermiques, des constructeurs disent tester des solutions pour les électrifier.

En traction, le 100 % électrique reste à l’étude chez les constructeurs et les équipementiers. (©Entraid Médias)
Ces motorisations alternatives disponibles aujourd’hui
Des solutions concrètes pour décarboner le parc matériel, il y en a tout de même. Le constructeur New Holland le prouve, lui qui a vendu ses premiers T7 roulant à 100 % au biométhane. Citons aussi le carburant huile végétale hydrotraitée, ou « HVO100 ». Des autocollants combinant ce sigle et une petite feuille verte fleurissent sur beaucoup d’engins exposés, notamment en manutention.
Ce biocarburant, issu d’huiles végétales, d’huiles usagées ou de déchets réduirait de 60 à 90 % les émissions de gaz à effet de serre des moteurs thermiques. Nombreux sont les constructeurs affirmant la compatibilité de leurs moteurs thermiques Diesel à la norme EN 15940 avec le HVO100.
Reste à lever les contraintes d’un prix supérieur à celui du GNR et une disponibilité encore rare.

De nombreux moteurs thermiques sont annoncés compatibles au HVO100. (©Entraid Médias)
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