L’humeur morose, voire la colère, des agriculteurs en cette fin d’année n’est pas injustifiée. Au delà des crises sanitaires et des prix en berne de toutes les production, leur revenu, qui en dépend est lui aussi au plus bas. En effet, la valeur des produits agricoles sont quasiment tous en berne en 2024. « Les prix des produits agricoles sont en berne ainsi que les volumes », annonce l’Insee dans une note. Toutefois, les coûts des intrants se situent dans le même sillage mais les niveaux ne compensent pas.
Valeurs des produits agricoles encore en berne
La valeur ajoutée brute des exploitations est en baisse de 6,6% avec des prix en repli de 7,4 % . « En valeur, le résultat brut de la branche agricole diminuerait de 9,6 % en 2024 (après – 10,5 % en 2023) », poursuit l’Insee. Par ailleurs, le revenu 2024 des agriculteurs est attendu en baisse de 20 %.
Pourtant, les impôts sont eux, en hausse de 4,4 % avec plus d’1,3 milliard d’euros supplémentaires de fonds récoltés. La progression de 5% des impôts fonciers en est une principale cause. Enfin, les subventions continuent d’augmenter. Avec plus 100 millions d’euros versés en 2024, soit un montant total de 8,6 milliards d’euros. Les aides agroenvironnementales et de gestion de crises restent les deux grands postes de dépenses.
Productions végétales en diminution depuis trois ans
Le repli est marquant et ce, dans de nombreuses productions. Pour les productions végétales, la baisse se cumule sur trois ans avec un recul de la valeur de 20,4 %, « sous l’effet combiné d’une forte baisse des volumes (- 16,3 %) et d’une baisse des prix (- 4,9 %) », précise la note. La météo peu favorable aux cultures cette année-là plombe la production. Cependant, les surfaces moindre ne rendent pas les grains plus attrayants puisque sur le planisphère, la récolte a été abondante.
Dans le détail, la valeur des protéines est en baisse de 10 %, en oléagineux, de -9,2 % tout comme pour les betteraves. Les céréales, elles se réduisent de 4,9 %. Seuls les valeurs des fruits, légumes et pommes de terre progressent de respectivement 3,9 %, 9,8% et 4,5 %. Pour ces filières, ce sont les volumes et les prix en augmentation qui leur sont favorables. Pour les vins, la baisse se poursuit, avec un repli de la production de 21,7 %.
Les valeurs des productions animales plus mitigées
Pour la production animale, le constat est plus mitigé. Toutefois, après deux ans de hausse, la valeur est en repli de 1,8 %. « Le prix moyen est tiré à la baisse, explique la note. Tandis que les volumes décroissent tendanciellement (- 1,2 %). Pour tous les animaux, la baisse des coûts de leur alimentation entraîne une détente sur les prix à la production. »
En détail, la valeur de la production de bovin recule de 0,4 %, avec des volumes en baisse et le coût des intrants dans le même sillage. Pour les porcins, cette valeur est de -6,3 % expliquée par une chute des prix et une hausse minime de la production. En volaille, la valeur est quant à elle, en hausse de 4,1 % avec des volume en hausse malgré une chute des prix (-8,5%). Enfin, pour le lait, la valeur reste quasiment identique à 2023.
Valeur des produits agricoles : des denrées en repli
Concernant la consommation de produits par les exploitations, les prix des intrants sont en chute de 10,2 % mais les volumes progressent de 2,6%, tirés par les achats d’aliments du bétail. Le prix de l’énergie reste en hausse mais celle-ci est modérée tandis que les frais vétérinaires progressent.
Toutefois, en valeur, la consommation de ces denrées reste en repli de 8%. L’emploi en agriculture continue de reculer de 0,1 % avec des emplois salariés en hausse de 2,2 %. Il y a davantage d’effectifs combiné à une hausse du tarif horaire.
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