Presque douze tonnes et de l’énergie. Le bilan de campagne que dresse Arvalis le 24 novembre 2025 pose la moyenne nationale du maïs fourrager à 11,8 tMS/ha. Certes, le chiffre est supérieur à la moyenne quinquennale (11,50 tMS/ha), mais de peu. Dans la mesure où cette dernière inclut la mauvaise récolte de 2022, « c’est donc une année assez moyenne en termes de rendement », nuance Anne-Sophie Colart, référente Arvalis pour le maïs fourrage. En revanche, cette collecte s’avère globalement excellente du point de vue de l’apport en énergie. Retour sur le bilan des ensilages de maïs 2025.
Bilan des ensilages de maïs 2025 : 11,8 tMS/ha
En effet, une trentaine d’organismes partenaires ont fourni environ 10 000 échantillons de l’ensilage 2025. Leur analyse révèle des bonnes valeurs alimentaires de l’ingrédient fourrager : « Dans très peu de départements, la moyenne est en dessous de 0,92 UFL » indique tout d’abord Mickaël Venot, Ingénieur agronome Arvalis.
« Nous avons des maïs très riches en UFL sur toute la France. » En particulier dans le Grand-Est et la zone Centre-Ouest. Dans ces secteurs, la valeur UFL moyenne dépasse même 0,96.
Grain et digestibilité pour une meilleure valeur énergétique qu’en 2024
La culture présente une teneur moyenne en amidon (32,9 %) qui s’améliore de 0,2 points par rapport à 2024. La moindre disponibilité en eau sur le début du cycle ayant limité les gabarits des plantes, « le rapport épi/plante entière est très bon là où la fécondation puis le remplissage se sont correctement déroulés », note Mickaël Venot.
Il signale par ailleurs que la durée de cycle assez courte et le stress hydrique ont été des éléments favorables à une bonne digestibilité des fibres observée dans les échantillons.
Enfin, la teneur en protéine moyenne des maïs fourrage, à 7,3% en 2025, améliore de 0,2 points, elle aussi, sa note par rapport au bilan 2024, avec une forte corrélation négative au rendement.

À 1,21 million d’hectares, la sole 2025 de maïs ensilé confirme la baisse lente mais structurelle qu’observe Agreste depuis 2016 (©Entraid).
Ensilages de maïs 2025 : une hétérogénéité
Néanmoins, les ingénieurs d’Arvalis mettent en avant le fait particulièrement marquant de cette campagne d’ensilage du maïs 2025 : l’hétérogénéité. Notamment celle des rendements, qui « traduit les disparités du climat », comme l’indique Anne-Sophie Colart.
Si le mois de mai 2025 s’est conclu par un déficit moyen des pluies de 30 % par rapport à la normale, « c’est allé jusqu’à 75 % par endroit », note-t-elle.
Le datura perce
Alors que la sécheresse s’est ensuite confortée, en particulier des Pays-de-la-Loire jusqu’au nord de l’Auvergne, d’autres régions ont retrouvé des précipitations. Elles ont été parfois violentes. « Par endroit, des parcelles ont totalement détruites par la grêle », reprend l’ingénieure.
« En conséquence, nous avons aussi eu pas mal de questions par rapport au développement de charbon qui a inquiété dans ces secteurs. » Mais l’experte se montre rassurante quant au risque de toxicité induit par ce champignon.

Les semis se sont bien groupés sur le mois d’avril, participant à la pression relativement moindre des corvidés cette année sur le territoire (©Entraid).
Elle signale en revanche « beaucoup de remontées par rapport à la présence de datura. » Outre les facteurs favorables au développement de l’adventice, les agronomes y voient peut-être une meilleure prise de conscience du terrain vis-à-vis de cette problématique.
Mickaël Venot rappelle : « Une densité d’un pied de datura tous les 25 m² dans une parcelle de maïs à 12 tMS/ha, suffit pour avoir une dose toxique pour les bovins dans l’ensilage. »
Vigilance de mise avec ces maïs ensilés tardivement
Les intervenants alertent enfin sur la conservation et l’utilisation des maïs, récoltés tardivement cette année. D’après les échantillons, 4 ha sur 10 ha ont en effet été ensilés au-delà du stade de 35 % de matière sèche. Donc difficiles à tasser et riches en amidons vitreux.
En conséquence, les stocks s’exposent aux risques de pertes et d’échauffement. Avec une forte vitrosité de l’amidon, « attention aussi à bien respecter la période de trois mois avant l’ouverture du silo » pointe enfin Mickaël Venot.
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