Des dégâts localement importants après les orages de grêle en Normandie

Partager sur

Des dégâts localement importants après les orages de grêle en Normandie

Un des orages qui a traversé la Normandie le vendredi 13 juin 2025, immortalisé par Benjamin Porée. (© Benjamin Porée, photographe chasseur d'orages)

Vendredi 13 juin 2025, la grêle a frappé la Normandie. Dans les zones les plus sévèrement touchées, la moisson ou la récolte de lin n’auront pas lieu. Témoignages.

Les orages de grêle de mi-juin 2025 ont fait des dégâts dans les champs de Normandie. « L’évaluation des impacts est en cours », explique, Didier Montier (Chambre d’agriculture) en Seine-Maritime. « Sur quelques communes, ils sont très importants ! », souligne-t-il d’après la cinquantaine de premières déclarations dans le département. Après des pluies violentes, « notamment à l’est de Rouen », le responsable consulaire observe des cas de verse. Dans ces situations où les cultures ont été plaquées au sol, « la moisson sera plus difficile, mais elle restera possible. » Sous la grêle, toutes les céréales n’ont pas eu cette chance.

Des parcelles non récoltées après les orages de grêle 2025 en Normandie

En blé, « la moisson s’orientait bien », partage par exemple Daniel Champion. L’agriculteur à Cauville-sur-Mer estimait obtenir environ 10 t/ha. Avec « jusqu’à 80 % de grains mis au sol dans certaines parcelles », le rendement ne pourra être au rendez-vous.

« Nous passerons tout de même la moissonneuse », assure l’agriculteur dont la moitié de la sole de lin a aussi été endommagée, plus ou moins sévèrement. « Cette semaine, nous broyons une parcelle qu’il nous aurait couté plus cher de récolter et teiller que ce que nous aurions gagné. »

Dégât de grêle sur les cultures

La moitié des 26 ha de lin de printemps que cultive Didier Champion a été endommagée par les orages de grêle du 13 juin 2025 en Normandie. (©Didier Champion).

À la place, l’éleveur laitier prévoit un maïs. « C’est la seule culture que l’on peut espérer faire en semant à cette époque. De plus, nous en avons besoin pour le troupeau. 90 % de ce que nous avions semé ayant été grêlés. » Outre les pertes de rendement, l’agriculteur craint une dégradation de la qualité sanitaire du fourrage exposé au développement probable de charbon en fin de cycle.

Phénomènes localisés


Responsable d’une cuma avec une activité d’arrachage de lin dans le même secteur, Nicolas Banville se montre relativement peu inquiet pour la campagne qui s’ouvre. « Nous avons bien deux parcelles concernées, avec du lin couché ou cassé. Mais cela représente à peine 10 % de notre surface. »

Le calcul du président de la cuma de la Mare souligne le caractère localisé des pertes. Daniel Champion confirme : « La grêle est vraiment tombée sur une bande d’environ 500 m sur 7 km, à partir de la sortie du Havre. »

orages de grêle 2025 en Normandie

Les pommes de terre auront un besoin accru de protection face au mildiou (© Didier Champion).

Après les orages de grêle 2025, ressemer ou laisser ?

À l’extrême sud de la région aussi, des grêlons, « quasiment la taille d’un œuf », ont douché des espoirs de récoltes honorables. « Les conditions de semis avaient été compliquées. Mais le printemps avait bien rattrapé le coup pour le blé », narre encore Manfred James. Sur un îlot d’une soixantaine d’hectares à Madré (53), « il reste de la paille debout, tout seule, sans épi. Le maïs n’a plus de feuilles. Les pieds les moins vigoureux sont même totalement détruits. »

Après la visite de sa conseillère culture, l’agriculteur sur la limite de l’Orne et de la Mayenne a pris sa décision. Il laissera en place sa culture fourragère. « Ce ne sera pas formidable. Mais avec ne serait ce que 6 tMS/ha, nous n’aurons pas beaucoup mieux dans le secteur en semant de nouveau maintenant. »

Répartition des risques

« En colza, 70% à 80% des siliques sont par terre. On va battre au moins une première parcelle et voir si ça vaut le coup. » L’agriculteur ne se montre pas pour autant catastropher. « Cela fait onze ans que je suis installé, c’est la deuxième fois que cela arrive. Jusqu’ici, on sauve les meubles.

De plus, nous avions six mois de stock fourrager d’avance pour les laitières et les taurillons. » La diversité des ateliers et des sites répartit les risques. « Ce n’est pas comme un voisin à qui je pense en particulier qui a 100 % de ses terres touchées et chez qui, il n’y aura pas de moisson cette année. »

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Merci à Benjamin Porée photographie chasseur d’orages pour la photo en Une de cet article. Retrouvez ses clichés sur son compte Instagram et sur X.

Séries Évenement

Lance la vidéo !
Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer