« Quand nous avons créé cette cuma en 1994, c’était pour s’entraider. Mais pas seulement en se prêtant du matériel, nous voulions aussi travailler ensemble, se souvient Didier Puget, trésorier de la cuma Les Gravoches, dans le Var. Nous avons fait les premières vendanges collectivement en 1995, et depuis, on ne s’est plus quitté. Tous les ans, nous vendangeons nos 50 hectares. ». Explications sur le modèle de cuma en viticulture en PACA.
La force du collectif
Au-delà des campagnes de vendanges, les cinq adhérents de la cuma se retrouvent régulièrement pour d’autres travaux. « On se connaît tous bien et on apprécie de fonctionner comme cela. Cela nous apporte de la souplesse dans la gestion du matériel, notamment », estime-t-il. Et du matériel, la cuma des Gravoches commence à en avoir pas mal. « Nous avons une machine à vendanger, forcément, une minipelle pour les replantations, un cultivateur, des remorques, un dérouleur de fil de fer… », énumère le trésorier.
Le seul matériel que les membres de la cuma des Gravoches n’ont pas en commun, c’est un tracteur. Un problème qui n’en est pas un puisque même le matériel personnel est mis à contribution. Didier Puget précise néanmoins qu’en raison du contexte économique, une réflexion est lancée pour rétribuer les adhérents qui prêtent leur matériel.
Utiliser le modèle cuma en viticulture pour améliorer la qualité du produit fini
Pour tous les adhérents de la cuma varoise, le travail collectif et coopératif est une valeur forte, un ADN. « Grâce au modèle cuma, nous sommes totalement sortis de notre individualisme, ça nous a énormément apporté humainement parlant », souligne le viticulteur.
À tel point qu’il envisagerait même d’inciter les 300 coopérateurs de la cave Terra Provincia, dans laquelle il est administrateur, à s’y essayer, surtout les 80 professionnels. « La cuma, c’est aussi un formidable outil économique. Mettre en commun du matériel à l’intérieur même de la cave coopérative, comme pour les vendanges, me semble être une bonne idée. Ainsi, nous pourrions améliorer la qualité du matériel et in fine la qualité du vin que nous produirions tous », s’enthousiasme-t-il.
Son objectif : accompagner la montée en gamme des coopérateurs partenaires pour coller au plus près des standards des « Champenois », notamment le groupe LVMH, qui étend progressivement son emprise dans le Var et avec qui Didier Puget travaille déjà. « Être leur partenaire est un vrai plus. Leurs standards nous poussent à aller vers plus de qualité », conclut-il. Ou tout du moins, à court terme, cela les aide à traverser la crise viticole avec plus de sérénité.
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