Filières de PACA : état des lieux

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Filières de PACA : état des lieux

L'arrachage des vignes: une solution pour faire face à la crise.

Bien qu'emblématiques, certaines filières de PACA comme la viticulture, le lavandin ou la viande, ont du mal à s'en sortir… L'oléiculture, elle, se porte plutôt bien.

Quelles sont les filières agricoles en PACA qui vont bien et celles qui connaissent des difficultés ? Tour d’horizon des principales productions de la Région.

Filière viticole en PACA : quid de l’arrachage des vignes ?

Parmi les filières agricoles en PACA en souffrance figure la filière viticole. Elle représente 94 500 ha de surfaces cultivées (*) en PACA. Mais elle fait face à une importante baisse du prix de vente du produit fini. Elle connaît aussi un phénomène de surproduction. Les premiers à trinquer sont les viticulteurs.

Alors, pour endiguer le problème et relancer le marché, arrive un vaste plan d’arrachage en 2024. Où en est-on aujourd’hui ? Au 7 mai 2025, en France, un peu plus de 27 474 hectares de surfaces entrent dans le cadre du dispositif de réduction définitive du potentiel de production viticole.

Dans la vallée du Rhône et en Provence, ce sont 1 085 dossiers qui ont été déposés et un peu plus de 4 644 hectares octroyés.

Le lavandin, une des filières de PACA en souffrance

La filière lavandin en PACA poursuit aussi son inexorable descente aux enfers. « La lavande continue de subir les désagréments liés au climat, aux chenilles et à la concurrence bulgare et turque. Or, le lavandin reste en surproduction », constate Alain Aubanel, le président du Comité interprofessionnel des huiles essentielles françaises (Cihef).

Si la situation n’évolue pas, une majorité de lavandiculteurs pourraient en effet mettre la clé sous la porte d’ici à 2-3 ans. « Il faut que les acheteurs et les producteurs se mettent autour de la table. Il faut surtout que les acheteurs comprennent qu’ils tuent progressivement la production.

Le lavandin, une filière de PACA en crise.

La culture du lavandin reste en surproduction, avec des prix de vente largement en dessous des coûts de production. (© Entraid)

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, il s’est vendu, lors de la dernière campagne, une dizaine de tonnes de lavandin à 9 € le kg. Alors que le prix de revient se situe entre 20 et 23 € le kg », déplore-t-il.

Subissant la pression des huissiers, certains lavandiculteurs seraient contraints à ce type de deal pour payer les factures les plus urgentes. Le président du Cihef prône une contractualisation entre acheteurs et producteurs. Les problèmes de surproduction du lavandin se déclinent aujourd’hui sur plusieurs types de production, notamment la viticulture. « C’est le symptôme d’une agriculture qui va mal, ajoute-t-il. Tout le monde se jette sur un marché pour arriver à dégager des marges. Cela finit par le déstabiliser. »

Olives : une culture prisée pour la diversification

La production oléicole de PACA représente les 2/3 de, la filière. Cette filière PACA se porte bien, selon France Olive. Pour peu que les oléiculteurs suivent scrupuleusement les consignes sanitaires pour lutter, notamment, contre la mouche de l’olive.

« Les oléiculteurs qui réalisent entre 500 et 600 l de production à l’hectare et qui maîtrisent l’ensemble de la chaîne de production jusqu’à la commercialisation arrivent, généralement, à s’en sortir correctement », souligne Yves Guillaumin, le directeur de France Olive à Aix-en-Provence.

40 % de la production seraient réalisés dans les Bouches-du-Rhône. Selon lui, la culture de l’olivier pourrait prochainement remplacer l’activité viticole dans certains territoires fortement soumis à l’arrachage des vignes. Sur le volet technique, il constate également la généralisation de la mécanisation dans la récolte de l’olive, plantée à l’image d’une haie fruitière.

L'oléiculture est une filière typique de PACA qui se développe.

La filière oléicole se développe et devient une culture prisée pour la diversification. (© Entraid)

Filières agricoles de PACA : la viande en recul

IGP et AOP : quelles protections pour les élevages emblématiques de PACA ?

Portée par l’élevage ovin (750 030) et l’élevage bovin (69 200 bêtes**), la filière viande de PACA n’est pas toujours protégée par les labels. Pour preuve, le taureau de Camargue (AOP), comme l’ensemble de la filière bovine dans les Bouches-du-Rhône, est en perte de vitesse. L’association AOP Taureau de Camargue estime qu’il s’agit d’un ralentissement lié à des choix de société. Elle constate conjointement que le nombre de fermetures de manades augmente et que le cheptel diminue. Aujourd’hui, l’AOP Taureau de Camargue représente 25 150 hectares pâturés, 1 750 bêtes et 79 éleveurs.

L’association espère que l’AOP et la structuration de la filière permettront d’amortir la crise. A contrario, l’IGP Agneau de Sisteron semble préserver la filière même si elle connaît sa première année de baisse depuis au moins 6 ans. L’association César assure que la filière historique des Alpes-de-Haute-Provence, qui réunit 250 éleveurs, deux organisations de producteurs, un abattoir à Sisteron, trois sociétés commerciales et 200 points de vente, est sécurisée par les importants moyens de traçabilité et un cahier des charges strict.

Pour l’heure, les éleveurs qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont ceux qui arrivent à profiter des périodes de désaisonnalité, c’est-à-dire ceux qui vendent leurs agneaux de 120 jours entre avril et décembre.

(*) Source : Agreste nov. 2024

(**) viennent ensuite les élevages de porcs (17 730) et de volailles (0.9 million).

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