Quand le tracteur symbolise les valeurs de la cuma

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Quand le tracteur symbolise les valeurs de la cuma

François Ziésaire et Maxime Dubuisson, trésorier et président de la cuma Pel-et-Der, soulignent l’impact du premier tracteur partagé sur le groupe. (©Entraid Médias)

Dans l’Aube, à côté de Brienne-le-Château, la cuma de Pel-et-Der a investi dans son premier tracteur partagé. Au-delà de la rapidité de réalisation, ce projet symbolise aussi les valeurs du groupe. Récit avec Maxime Dubuisson et François Ziésaire, président et trésorier de la cuma.

Avant l’achat de son tracteur, l’histoire de la cuma de Pel-et-Der commence il y a 50 ans près de Brienne-le-Château dans l’Aube. Il s’agissait alors de la cuma de la commune qui regroupait trois exploitations autour d’une moissonneuse-batteuse. Si le groupe se développe au fil de l’eau avec la création de nouvelles activités, tout s’accélère en 1997 avec l’essor du chanvre. Dix exploitations se partagent alors le matériel relatif à cette culture, notamment un andaineur et une presse. Aujourd’hui, les activités de la cuma Pel-et-Der vont du travail du sol à la récolte, en passant par le transport et la fertilisation. La cuma compte 25 exploitations adhérentes pour un chiffre d’affaires de 110 000 €.

“Faciliter le partage des outils de la cuma”

La réflexion de créer une section de traction partagée débute après l’essai d’un tracteur Massey Ferguson 7S de 180 ch dans le cadre d’un reportage à destination d’Entraid Magazine. “Les petites exploitations de la cuma avaient des tracteurs vieillissants, explique Maxime Dubuisson, président de la cuma Pel-et-Der. Elles rencontraient des difficultés pour les renouveler, notamment avec la hausse des prix des matériels agricoles. L’essai avec Entraid a déclenché la réflexion. »

“Le tracteur commun est un bon moyen pour faciliter le partage des outils de la cuma, notamment pour les petites structures avec moins de puissance disponible”, complète François Ziésaire, trésorier de la cuma. In fine, “cela simplifie aussi le renouvellement des outils de la cuma”.

Bien gérer la question de l’engagement

Une première réunion a lieu en décembre 2024 pour définir précisément le besoin : puissance, pneumatiques, travaux que devra réaliser le tracteur, etc. “Nous voulions un tracteur accessible qui ne soit pas trop gros”, précise François Ziésaire. La priorité était de respecter un prix de l’heure raisonnable.” Seule option cochée : le guidage GPS, un équipement qui facilite le partage du tracteur.

La question de l’engagement est rapidement abordée ensuite. “L’engagement sur un nombre d’heures est l’étape la plus difficile du projet, retient Maxime Dubuisson. Nous avons évalué qu’il nous fallait un minimum de 500 heures d’engagement.”

La location pour “se tester”

Autre point de blocage à lever retenu par le président de la cuma, les 10 à 15 % de parts sociales nécessaires à l’achat du tracteur. “Les petites exploitations ne pouvaient pas se permettre cet investissement après la moisson 2024.” La cuma a donc choisi une location du tracteur sur trois ans ou 1 500 heures. “C’est aussi une bonne façon de se tester, si ça ne marche pas. Cela permet de limiter l’engagement”, souligne Maxime Dubuisson.

Ensuite, pour choisir le tracteur, la cuma a sollicité tous les concessionnaires locaux. “Il n’y a pas eu d’objection sur le choix de la couleur au sein du groupe”, observe le président. “Le coût restait le critère prioritaire, ainsi que la disponibilité”, ajoute François Ziésaire.

Le choix se porte sur un New Holland T7.210 AutoCommand fourni par les Etablissements Ravillon. Argument supplémentaire dans la balance, le concessionnaire s’était engagé à mettre à disposition de la cuma un tracteur équivalent en attendant la livraison du tracteur commandé.

Le tracteur de la cuma de Pel-et-Der coûte 30 €/h hors GNR

Au final, huit exploitations s’engagent dans la section traction et le tracteur réalise déjà 300 heures de travail entre mars et fin juillet. Tous les adhérents connaissaient déjà plus ou moins la marque New Holland. Aussi, l’adaptation au poste de conduite du T7 n’a pas posé de problème. L’heure est facturée 30 € (hors GNR).

Par ailleurs, pour organiser le partage du tracteur, la cuma utilise Mycuma planning et un groupe WhatsApp spécifique. Deux outils qui “facilitent les choses”, selon le trésorier. Il reste encore à traverser une période intense de superpositions de travaux pour que le groupe finisse de s’organiser. “Il s’agit de la dernière difficulté importante, car quand le tracteur sera chaussé en roues étroites jumelées pour les semis, il faudra que les adhérents fassent preuve de souplesse”, prévoit Maxime Dubuisson. Le président reste toutefois optimiste : “En anticipant bien les choses, ce sera plus facilement acceptable par tous.” En outre, la cuma pourrait alors s’appuyer également sur les tracteurs des adhérents pour faciliter les travaux chez les différents utilisateurs des outils de la cuma.

À refaire sans hésiter

Dans tous les cas, si c’était aujourd’hui à refaire, les deux responsables recommenceraient sans hésiter. “J’ai été surpris par la vitesse d’avancement du projet. Je pensais que ça aurait été plus long”, confie Maxime Dubuisson. De plus, “vu le prix des matériels, c’est l’avenir de partager plus, il faut optimiser », complète le trésorier.

En conclusion, ce tracteur partagé a apporté de nouvelles solutions dans la cuma, aidé les exploitations en difficulté à continuer d’utiliser les outils du groupe, et resserré les liens entre les adhérents utilisateurs. Un symbole des valeurs des cuma.

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