Quelle rentabilité pour la culture du Paulownia?

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Quelle rentabilité pour la culture du Paulownia?

Quelle rentabilité pour la culture de Paulownia pour les agriculteurs ? (© Entraid)

Face aux défis climatiques et économiques, des agriculteurs testent le paulownia, un arbre à croissance rapide qui repousse sur souche. Mais entre investissements, statut foncier, fiscalité agricole et débouchés bois, cette culture alternative est-elle vraiment rentable ? Décryptage.

Quelle rentabilité pour le Paulownia ? Plébiscité pour son bois léger et imputrescible, le paulownia pousse vite, très vite. En 7 à 8 ans, il peut atteindre 30 à 40 cm de diamètre. Planté à raison de 600 à 825 pieds/ha selon les modèles, il génère entre 150 et 250 m³ de bois par cycle, avec un prix à la revente pouvant dépasser 500 €/m³.

Rentabilité du Paulownia : une promesse de revenus, mais à long terme

Autre avantage : l’arbre repousse sur souche, permettant 3 à 5 coupes sans replantation. Sur 30 ans, certains producteurs évoquent jusqu’à 800 000 € de chiffre d’affaires cumulé par hectare.

Reste un point de vigilance : l’investissement initial (plants, irrigation, entretien) peut grimper à 8 000 €/ha, avec un retour sur investissement uniquement à moyen terme.

Une culture encadrée, aux règles particulières

Considéré comme une essence forestière (réponse ministérielle du 28 novembre 2023), le paulownia relève du régime fiscal agricole.

Si le bois est vendu brut ou sur pied, les recettes sont soumises au forfait forestier, basé sur le revenu cadastral.

Mais en cas de transformation (sciage, façonnage…), le bénéfice agricole s’applique. Côté cotisations sociales, les revenus entrent dans l’assiette MSA.

Une conversion foncière à anticiper pour assurer la rentabilité du Paulownia

Techniquement agricole, mais forestier dans les faits : planter du paulownia peut entraîner un changement de nature cadastrale dès 100 arbres/ha ou 0,5 ha boisé.

Ce basculement exclut la surface de l’assiette PAC, impose une déclaration à la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL). Cela peut aussi avoir des conséquences en matière d’urbanisme.

Tout projet de boisement doit être anticipé localement : vérifier l’absence de restriction au PLU, de réglementation communale, ou encore de zonage environnemental ou patrimonial contraignant.

Si la plantation dépasse 0,5 ha, une demande d’examen au cas par cas auprès de l’autorité environnementale est obligatoire, en amont d’une possible évaluation environnementale.

Cultiver du paulownia, c’est donc aussi réfléchir à un projet global. Diversification durable, valorisation carbone, intégration agroforestière… ou est un simple effet de mode ? À chacun d’y voir son modèle, mais dans tous les cas un accompagnement technique et juridique est indispensable.

le Groupe Cogedis

Entraid Médias et le Groupe Cogedis sont partenaires pour vous accompagner dans la gestion de votre exploitation agricole. (© Adobe Stock)

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