Le moral des agriculteurs face aux défis de 2025

Partager sur

Le moral des agriculteurs face aux défis de 2025

Les agriculteurs ont le moral en baisse en 2025 selon l'étude Vox Agri. Crédit: Entraid Médias

Les agriculteurs n’ont pas le moral. C’est le constat sans détour du premier baromètre Vox Agri, mené par le Cevipof, AgroToulouse et le média Réussir, auprès de plus de 1 000 exploitants.

Le baromètre Vox Agri, qui permet de sonder le moral des agriculteurs en 2025, a parlé. Cette année, entre inflation, marges en berne et sentiment d’abandon, le monde paysan exprime une lassitude profonde et une confiance en l’avenir au plus bas.

Un pessimisme durable

Près de 70 % des agriculteurs estiment que le niveau de vie en France s’est dégradé en un an. Et près d’un sur deux, juge que sa propre situation financière a empiré. La viticulture et les éleveurs d’ovins figurent parmi les plus touchés.

Seuls 13 % espèrent une amélioration dans les mois à venir. « C’est une crise de confiance économique et sociale », résume François Purseigle, sociologue des mondes agricoles et co-auteur de l’étude.

Moral des agriculteurs en 2025 : le poids de l’incertitude

L’incapacité à épargner, les coûts de production en hausse, la volatilité des prix : tout concourt à freiner les investissements.

Beaucoup d’exploitants se projettent peu ou pas, préférant le statu quo ou la transmission. « La rentabilité est jugée faible, même dans les grandes cultures », souligne le rapport.

Des institutions peu présentes

Les agriculteurs se sentent de moins en moins écoutés par les pouvoirs publics, les syndicats ou même l’Union européenne. Le contraste est fort : alors que 88 % des Français soutenaient les mobilisations agricoles en 2024, les intéressés, eux, ne perçoivent pas cette solidarité.

L’accord commercial Mercosur, vu comme une menace par plus de 80 % des répondants, alimente aussi la méfiance.

Un métier aimé, mais à bout de souffle

Interrogés sur leur avenir professionnel, plus d’un quart se disent désespérés. Ce sentiment grimpe à près de 30 % chez les viticulteurs et les petits éleveurs. Malgré cela, la plupart restent attachés à leur exploitation et à leur rôle nourricier.

« Les agriculteurs réclament surtout reconnaissance et soutien », conclut le baromètre.

Le Sud-Ouest, entre attachement et fatigue

Dans le Sud-Ouest, région d’agriculture diverse et emblématique, la tendance est similaire : près des trois quarts des exploitants jugent que leur situation s’est dégradée.

Viticulteurs, producteurs de fruits, éleveurs ou céréaliers témoignent d’une même usure face à la pression économique et réglementaire.

Pourtant, le lien au territoire reste fort : beaucoup revendiquent leur fierté de produire, mais attendent une meilleure valorisation de leur travail. Dans cette région, le moral des agriculteurs en 2025 oscille entre désillusion et résilience.

Climat : une inquiétude quotidienne

Le changement climatique s’impose comme une autre source d’anxiété. Plus des deux tiers des répondants estiment que leur activité est déjà touchée par la sécheresse, les épisodes de grêle ou les parasites.

S’ils se disent conscients de la nécessité d’adapter leurs pratiques, beaucoup doutent d’en avoir les moyens. Les marges trop faibles, le manque de visibilité et les contraintes administratives freinent la transition. Le moral des agriculteurs en 2025 se joue aussi là : entre la volonté de s’adapter et la peur de ne pas y parvenir à temps.

Vox Agri dresse un constat clair : le monde agricole traverse une tempête économique et morale.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer