Un exemplaire de pré-série du Loadix de ManuRob charrie ses premières tonnes de matières sur le site de production de biogaz de la famille Boursault, à Noyal-Châtillon-sur-Vilaine (35). Le 10 septembre 2025, le fabricant ManuRob organisait une présentation de l’automate de manutention apporteur de perspectives pour l’agriculteur. Sur notre élevage d’engraissement de taurillons, « la pailleuse est autonome. Et nous avons un robot d’alimentation qui fonctionne depuis plus de 7 ans, et ça marche ! » détaille Patrick Boursault un des associés. « Il n’y a pas de raison que celui-ci ne fonctionne pas. » Premier avis d’utilisateur du Loadix ManuRob.
Avis Loadix ManuRob : productivité et polyvalence
Pour l’heure, le Loadix assurera l’approvisionnement de la trémie d’incorporation des matières solides de la méthanisation. Le premier employeur du modèle estime gagner au moins 1 h/j de manutention.
« À terme, nous espérons lui confier plusieurs de missions différentes », prolonge Patrick Boursault en évoquant jusqu’au balayage du site et des silos.
Le système adapte sa vitesse à son environnement. Sans obstacle proche, il circule jusqu’à 7 km/h (© Entraid).
2 à 2,5 €/t
Franck Mailleux, le président du groupe M-Extend qui est à l’origine de la startup, justifie que le robot de manutention fasse ses premiers pas « dans un contexte de production de biogaz, parce que c’est le plus simple. »
Le chariot autonome Loadix lève jusqu’à 2 t à une hauteur de 4,10 m (© Entraid).
Le chariot noir, blanc et bleu arrive ici sur un site de méthanisation en fonctionnement début 2020, qui vient de doubler sa capacité de production. « Nous n’avons pas pour autant changé les installations d’incorporation », précise l’associé de la SARL Castelmétha.
« Nous devons apporter la ration deux fois par jour. » Une contrainte qu’allège leur nouvel automate chargé de la tâche. La production de 225 m3, annualisé, se fait à base de fumier, lisier, de cive et de déchets organique. « Nous introduisons 80 t/j dont environ la moitié de produits solides. »
À très court terme, « le Loadix devrait aussi déplacer le digestat à la sortie du séparateur de phases, soit 15 t/j supplémentaires. »
Le robot change son équipement de manière autonome (© Entraid).
En termes de capacité de cette innovation lauréate du concours Innov’Space 2025, Franck Mailleux situe le compromis optimal d’utilisation autour d’un besoin de 120 t/j, pour amortir l’investissement sans s’exposer à un risque de coût de maintenance trop élevé.
« Cela fait atterrir à un coût autour de 2 à 2,5 €/t, qui est un niveau cohérent par rapport à d’autres alternatives de manutention », juge-t-il.
Le robot s’intègre facilement dans l’existant, promet ManuRob. Outre la signalétique, l’identification des différentes zones de travail, l’installation d’une antenne RTK, les exploitants ont eu peu de travaux à réaliser (© Entraid).
Le Loadix devrait rapidement aller voir aussi du côté des animaux
« Nous comptons aussi qu’il puisse prochainement alimenter la cuisine du robot d’alimentation », explique encore l’engraisseur de taurillons.
En effet, le site offre l’avantage de grouper les digesteurs, les silos et les 600 places d’engraissement. Ce serait là une seconde heure d’astreinte quotidienne évitée aux associés qui estiment possibles ces évolutions avant la fin 2026.
D’ici là, leur robot Loadix de ManuRob devrait avoir acquis la capacité de communiquer avec le système de gestion de la méthanisation, ou encore, celle de désiler lui-même.
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