Malmenés, les distributeurs de matériel résistent, mais jusqu’à quand ? (Sedima)

Partager sur

Malmenés, les distributeurs de matériel résistent, mais jusqu’à quand ? (Sedima)

Le Sedima communique sur des difficultés pour les ventes de matériels dans les secteurs de grandes culture et viticulture. Photo Entraid/VG

En cette fin d’année 2025, l’ambiance est morose chez les distributeurs de matériel. Si les ventes sont toujours dans le rouge, notamment en grandes cultures et viticulture, l’atelier et le magasin se portent bien, dit le Sedima. L’emploi perdure. Le service continue.

La distribution fait face à la crise en grandes cultures et en viticultures. Mais les secteurs de polyculture élevage portent l’activité. En effet, le Sedima, syndicat des distributeurs, communique en conférence de presse le 11 décembre 2025 à Paris une évolution atone de l’activité générale. Elle estime l’évolution du chiffre d’affaires des ventes de matériels neufs et occasion à + 1 à + 2 % sur les 9 premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2024. Mais cette moyenne cache de grosses disparités. Ainsi, 51 % des adhérents répondant à l’enquête du Sedima déclarent un recul de ce CA. Dans le détail, 39 % déclarent même que ce recul de CA est à deux chiffres. À l’opposé, 14 % d’adhérents déclarent une augmentation de chiffre d’affaires supérieure à 25 %. Retour sur le marché du matériel agricole en 2025.

Jusqu’à -14 % de ventes de tracteurs standards neufs

Sur le marché du matériel agricole en 2025, les situations sont très variées. En fonction des filières principalement travaillées, la chute de CA est plus marquée. Ainsi, quand les ventes de tracteurs standards neufs baissent en nombre de 4 à 5 % en moyenne sur les 9 premiers mois de 2025, chez les distributeurs implantés sur les secteurs de grandes cultures, cette baisse passe à -13 à -14 %, contre -2 à -3 % en secteurs de polyculture élevage. En tracteurs standards d’occasion, la baisse en bassins céréaliers atteint en nombre -6 à -7 %.

On observe la même tendance pour les outils que pour les tracteurs neufs : -7 à -8 % de ventes sur les neuf premiers mois dans les bassins de grandes cultures. Mais aussi, et c’est plus surprenant, -6 à -7 % dans les secteurs de polyculture élevage. La raison avancée serait l’inquiétude provoquée par les épizooties notamment, ainsi que le contexte politique et économique du pays.

Le secteur de l’élevage soutient le marché du matériel agricole

Ces difficultés dans les ventes de neuf se traduisent dans les premières immatriculations. Le Sedima en communique 15 809 sur les 11 mois de 2025. Ce sont -17 % comparé aux 11 premiers mois de 2024, et -21 % comparé à la moyenne 11 mois 2020-2024. Aucune région n’est épargnée.

À l’inverse, l’évolution des commandes en matériel d’élevage est positive. La valeur totale commandée est en hausse de +5 à +7 % sur les 9 premiers mois de 2025 / 9 premiers de 2024. Les perspectives sont également évaluées plutôt de façon favorable pour le soutien de ce marché.

Forte chute du marché du matériel viticole : les chiffres 2025

Conjoncture oblige, les ventes de tracteurs viticoles neufs sont en chute libre, estimées en nombre à -21 à -22 % sur les neuf premiers mois. Par contre, l’occasion tient bon à 0 à + 1%. Le Sedima comptabilise 1667 premières immatriculations sur 11 mois. C’est -20 % sur un an. Mais c’est surtout -43 % par rapport à la moyenne sur 11 mois 2020-2024. Une baisse continue de l’activité, répercussion des grandes difficultés que traverse la filière. En effet, c’est la Nouvelle Aquitaine qui voit la baisse la plus forte cette année, à -43 %, et -66 % par rapport à la période 2020-2024.

Les premières immatriculations d’enjambeurs reculent aussi de -4 % sur un an. Cette contre-performance est là aussi tirée par la Nouvelle Aquitaine (-42 %). Alors que les vignobles étroits du nord commandent en nombre encore des enjambeurs.

Finalement, 494 de ces automoteurs, hors MAV, ont été immatriculés sur les neuf premiers mois de l’année.

Le Sedima note des perspectives moroses

Les entreprises de distribution adhérentes au Sedima et répondant à son questionnaire ne sont pas optimistes. En effet, plus de la moitié jugent que l’évolution de leurs ventes devraient se terminer en baisse ou forte baisse pour ce 4ᵉ semestre 2025. Neuf ou occasion montre la même tendance. Mais les activités magasin et SAV sont notées et attendues en hausse, sur les 9 premiers mois de l’année comme pour le 4ᵉ trimestre. Malgré tout, ces activités magasin et SAV ne participant en général qu’à hauteur du tiers du CA de l’entreprise de distribution, elles ne peuvent compenser totalement les pertes de CA sur les ventes de matériels en neuf et occasion, tracteurs et matériels d’accompagnement confondus.

Conséquence, 50 % des distributeurs déclarent au Sedima une dégradation de leur trésorerie depuis le début de l’année, contre 17 % seulement une amélioration. Nombre de distributeurs « tapent » donc dans leurs économies. Car ils doivent toujours répondre présent. À ce titre, l’emploi reste en forme. Les effectifs salariés comme alternants sont en hausse ou stables.

Mais si les distributeurs arrivent à faire face, ils signalent quand même un voyant rouge. En effet, 54 % des distributeurs notent une dégradation de leur crédit client. C’est même 63 % pour ceux qui sont spécialisés sur les secteurs de grandes cultures et de viticulture. Ce qui n’augure rien de bon pour 2026. Pour le 1er semestre 2026, les prises de commande en valeur en grandes cultures chutent de 88 %.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

CADEAU PREMIUM DE BIENVENUE

Profitez-en !
Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer