Il n’y a pas encore de reprise de l’activité ! Le Sedima, syndicat de la distribution des matériels, indique encore un recul dans les prises de commande ce premier semestre 2025 par rapport à celui de 2024 : -7 % sur le neuf et -9 % sur l’occasion. Retour sur le marché des ventes de matériels agricoles en 2025.
Ventes de matériels agricoles en 2025 : l’inquiétude s’installe pour le second semestre
Ce sont les marchés sur les grandes cultures et la viticulture qui tirent l’activité vers le bas. Et cette situation risque de continuer. « Il n’y a pas non plus de reprise des ventes de matériels agricoles annoncées pour second semestre 2025, communique Sylvie Domenech, responsable des études économiques. 43 % des distributeurs déclarent une baisse des commandes à un an ».
Seul le secteur de la polyculture élevage maintien un certain niveau d’activité de la distribution de matériel. Parmi les motifs évoqués de freins à la commande, les distributeurs identifient à 49 % la conjoncture économique des marchés clients. Et les prix des matériels pour 39 % des adhérents.
Baisse des ventes de matériels agricoles en 2025 : « Pas de distributeur en difficulté »
Les mauvaises performances d’activité se traduisent dans le chiffre d’affaires global des distributeurs. Il s’oriente largement à la baisse ce 1er semestre par rapport à 2024, d’après le Sedima. Mais le CA pièces magasin augmente lui de 1 à 3 %. Et le CA atelier grimpe de 3 à 5 %. Une compensation qui permet d’éviter la casse et la rupture de service.
Stéphane Leblond, nouveau président du syndicat, répond ne pas avoir connaissance d’entreprise de distribution adhérente du Sedima et entrée en procédure collective, sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire. Mais pour certaines filières, comme en viticulture, « on est au milieu du gué », confie Etienne Webre, DG du Sédima. « Nous n’avons pas d’information ni de statistique sur les procédures éventuelles ».
Le service au client continue
Avisés, les distributeurs ont en fait changé d’attitude. « Il y a une corrélation des commandes avec les marchés. Les distributeurs sont prudents dans leurs commandes auprès des constructeurs. Il y a un ajustement pour trouver la bonne dose d’affaire ».
Le Sedima précise aussi qu’il y a moins de stock en neuf, qui pèse donc moins en trésorerie. La distribution reste donc relativement solide. Elle continue même ses embauches. « La majorité des distributeurs a poursuivi ses recrutements sur les six premiers mois de l’année. On estime à 1800 le nombre de recrutements, y compris dans les espaces verts ».
La distribution des matériels reste sur ses bases
Des recrutements qui permettent aux distributeurs d’assurer les services sur les ouvertures ou reprises de bases. « Ce premier semestre, il y a d’ailleurs un ralentissement des rachats de bases de distribution et de concentration des acteurs, indique Etienne Webre. Et à ma connaissance, je n’ai pas entendu de diminution du nombre de bases ».
Et à Stéphane Leblond d’insister. « Il faut qu’on soit à proximité du parc client qui a grossi et qui a besoin de plus de pièces. On n’a pas le même service à 70 km. Faire une heure aller-retour en voiture, ce n’est pas tenable. Comme je dis toujours, loin des yeux, loin du cœur. C’est important la proximité ».
Ventes de matériels agricoles 2025 : sur le terrain, des prises de risque par les producteurs
Dans l’enquête organisée par le Sedima ce mois de juin, les distributeurs relaient leurs inquiétudes auprès de leur syndicat. Ce sondage dévoilé le 3 juillet 2025 montre que 20 % d’entre eux signalent comme première difficulté la mauvaise évolution des marchés de leurs clients, agriculteurs ou viticulteurs. Or ce motif ne regroupait que 7 % des distributeurs enquêtés en juin 2024 !
« On est surtout préoccupés par tout le secteur vitivinicole, partage Stéphane Leblond. La situation va devenir critique chez tout le monde. J’ai même appris que des révisions de machines à vendanger ne se faisaient pas à cause de l’impossibilité de la payer ».
Pour la distribution des matériels, l’occasion récente reste sur le parc
La conséquence directe de cet écho sur les marchés clients difficiles est une inquiétude sur l’évolution des prises de commandes, pour 18 % des distributeurs, et sur la gestion des stocks pour 18 % d’entre eux aussi. Une gestion des stocks d’ailleurs compliquée par le renchérissement des matériels, notamment les reprises avec de fortes valeurs. « On travaille autour de machines plus chères, dans une dynamique de baisse des ventes de matériels agricoles, donc ça reste sur le parc », indique Stéphane Leblond.
L’enquête réalisée par le Sedima datant de juin, avant la canicule et les moissons, le Sedima ne se prononce pas sur d’éventuels changements de tendance. « Et les prix des grains sur les marchés ne sont pas fous, détaille Stéphane Leblond. Heureusement, dans plusieurs secteurs, les moissons 2025 démarrent bien. On va croiser les doigts ».
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