Expliquer le modèle cuma aux jeunes
Attirer des jeunes vers les cuma. C’est l’un des objectifs que s’est fixé Fabien Doudon, président de la cuma depuis une vingtaine d’années. Muni de son bâton de pèlerin, il a rencontré des jeunes dans les établissements d’enseignement agricoles. Il a aussi cherché à sensibiliser ceux de la circonscription de la cuma, avec des résultats.
« De nouvelles technologies arrivent sur les matériels. Particulièrement sur les machines à vendanger, explique le président. Les systèmes de tri embarqués se sont vulgarisés, la pesée dynamique, l’autoguidage… Bien qu’attirés par cette technologie, les jeunes se rendent compte rapidement qu’il est difficile, économiquement, d’investir en individuel dans ce genre de matériel. Le but des rencontres est donc d’expliquer qu’avec la cuma, il est possible d’avoir cette technologie. Le coût d’utilisation est même moins important qu’en investissant seul dans des matériels plutôt basiques. »
Un discours qui a porté ses fruits puisque plusieurs jeunes ont rejoint la cuma. « Maintenant dans notre secteur, lors des installations les jeunes connaissent la cuma. Ils voient le prix des matériels et les économies possibles en cuma et ils viennent nous voir. »
La qualité, la réponse à la crise viticole
« La cuma offre des atouts pour passer les périodes de crise », affirme le président. Or en viticulture, ces dernières reviennent périodiquement. « Mais celle-ci est différente. Avant, c’était quand le vin se vendait mal, en raison surtout d’une mauvaise qualité. Nous avons beaucoup travaillé sur la qualité et en Provence, on peut dire que nous sommes numéro un concernant le rosé. »
« Mais aujourd’hui, la crise est causée par une diminution de la consommation. On ne peut pas lutter contre cette baisse comme on a lutté pour augmenter la qualité. La solution passe par la conquête de nouveaux marchés. Pour cela, il faut continuer à être au top. C’est-à-dire, entre autres, ramasser une vendange de qualité en utilisant toute la technologie à notre disposition. Ceux qui n’ont pas réalisé les investissements permettant de sortir des produits de qualité en font les frais. Car vu la concurrence, si on n’a pas la qualité, on ne vend pas. Heureusement, à la cuma, nous avons réalisé ces investissements. »
La cuma : aussi un groupe pour avancer en période de crise viticole
Une cuma où des jeunes s’investissent, c’est une cuma qui avance. « C’est aussi du lien qui se crée entre les adhérents. Ils échangent sur leurs résultats. Cela permet aussi d’expérimenter ensemble. Nous avons par exemple beaucoup travaillé sur les couverts végétaux », explique Fabien Doudon. Nous participons aussi à des démonstrations organisées avec l’association des vignerons de la Sainte Victoire. Cela permet de se tenir au courant des nouveautés. »
Le président avait aussi d’autres projets. Un salarié qui aurait pu être partagé. Un bâtiment pour regrouper le matériel et assurer l’entretien. « Deux projets qui sont tombés à l’eau, regrette-t-il. Fédérer pour réaliser des économies sur les charges de mécanisation, ça fonctionne, mais aller plus loin, c’est encore compliqué. »
Chiffres clés de la cuma des Maîtres verriers
- 22 adhérents, âge moyen 40 ans
- 5 machines à vendanger, 3 tracteurs, 2 écimeuses, 2 interceps, 1 épareuse…
- CA : 100 000 €
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