Après la moisson : Semis, fissuration ou déchaumage ?

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Après la moisson : Semis, fissuration ou déchaumage ?

Notamment pour le déchaumage, les conseillers préconisent de travailler avec un angle par rapport à l’axe du semis (©Entraid)..

Une démonstration de déchaumage et fissuration, le 10 juillet 2025 en Bretagne, associe deux actions bien différentes. Pourtant, elles sont toutes deux de nature à succéder à la récolte de grains en vue de préparer un terrain favorable à la culture suivante.

Après la batteuse, après le pressage de la paille, place à la préparation qui commence par un choix à trancher. Entre couvrir le sol, intervenir sur sa structure ou gérer l’enherbement, où mettre la priorité ? Une démonstration le 10 juillet 2025 en Bretagne apporte des éléments de réponse. Avec des matériels de déchaumage et d’autres de fissuration, le thème du jour associe deux actions bien différentes. Pourtant, elles sont toutes deux de nature à succéder à la récolte de grains en vue de préparer un terrain favorable à la culture suivante.

L’interculture est le bon moment pour traiter la problématique des vivaces

« L’objectif est souvent de semer tôt le couvert d’interculture », rappelle David Bouvier, conseiller agronomie de la chambre d’agriculture de Bretagne. « Mais en présence de vivaces, il faut d’abord gérer cette pression. »

En effet, l’absence de culture et les conditions séchantes rendent le moment est propice à un chantier de désherbage, en plusieurs passages.

Vivaces : couper l’aérien du souterrain

Le désherbage mécanique en interculture est effectivement une action de répétition. Face au liseron ou au chardon par exemple, « l’erreur à ne pas faire serait de ne faire qu’un seul scalpage », explique l’agronome.

Plusieurs passages sont également nécessaires pour le liseron (rhizomes). L’enjeu est de couper les parties vertes de la plante pour stimuler leur nouveau développement à partir des réserves, afin d’épuiser ces dernières et ainsi venir à bout de l’infestation. « Il faut tabler sur 3 à 4 passages à 15 j d’intervalle. »

Action mécanique de répétition

David Bouvier met en avant la spécificité des outils, nécessaire pour réaliser un bon travail de désherbage.

Malo Letonturier, conseiller machinisme de la fédération des cuma conforte : « le temps qu’on passe au champ doit être utile. Cela passe par l’utilisation d’un outil adapté à la situation que l’on a observé au préalable. »

Raisonner selon la problématique principale de la parcelle

L’adage vaut de la même manière pour la fissuration qui remédierait à un éventuel lissage en profondeur.

« Dans une culture moissonnée comme ici, on peut avoir les passages de traitement, voire de tonne à lisier. Il y a eu le semis bien sûr, poursuit Malo Letonturier. Il y a peut-être eu une période où le sol s’est chargé d’eau… »

déchaumage ou fissuration

Non seulement le travail du scalpeur doit être homogène sur toute la surface, mais le contrôle de la profondeur de travail est primordial (© Entraid).

Déchaumage et fissuration : observer pour structurer son sol

L’observation détermine aussi les réglages ou encore la vitesse. « Avec un fissurateur en conditions estivales, il faut limiter le foisonnement », prévient encore l’animateur cuma.

« C’est le sol et le travail que l’on veut faire qui décident de la vitesse et de la profondeur. Si on veut du débit de chantier, ce sera par la largeur de l’outil qu’on l’obtient. »

Comment gagner du temps au travail du sol ?

La démonstration propose néanmoins une idée pour gagner du temps : l’action combinée.

Un fissurateur Demblon Interplo (4 dents en 3 m) ici attelé avec un préparateur de sol Kockerling l’illustre. « L’intérêt, c’est bien sûr de réaliser les deux actions en un seul passage », argumente le conseiller machinisme. « Et là où il n’y a pas besoin de l’un ou l’autre des outils, on peut dételer. »

déchaumage ou fissuration

Dans une parcelle de chaumes d’orge à Tréfumel (22), la chambre d’agriculture et la fédération des cuma présentaient notamment la solution d’un déchaumage combiné à une fissuration (©Entraid).

« Nous sommes ici sur l’aire d’alimentation bassin de captage de la Ville Bezie. Les leviers mis en avant aujourd’hui répondent aux enjeux, sur le territoire, de gestion de l’azote, couverture du sol et réduction des phytosanitaires », présente Mélanie Soler, conseillère en agronomie et bassins versants (Chambre d’agriculture Bretagne).

Déchaumage et fissuration : un outil pour plusieurs utilisations

Face au besoin d’outils spécifiques qui permettront d’apporter la bonne réponse à chaque situation, les organisateurs présentent un dernier ensemble. « En cuma, il vaut mieux avoir un large spectre d’outils, qu’un seul outil qui fait un peu tout », résume Malo Letonturier.

Mais le matériel de la cuma de Plouasne apporte une nuance.

 

Karat Lemken de la cuma de Plouasne

La cuma de Plouasne apprécie la polyvalence de son Karat: Avec un changement de socs, différents usages sont possibles (© Entraid).

« Nous avons 3 jeux de socs que nous pouvons mettre sur les dents : Une pièce à aileron, une pointe fine de cultivateur ou une pointe très fine pour un effet fissurateur sur 5 à 15 cm », présente Benoît Bernard, exploitant de la parcelle de démonstration et utilisateur du matériel.

« En quinze à vingt minutes, on change l’ensemble des socs. » Grâce à cette polyvalence, l’activité du Karat (Lemken) de la cuma de Plouasne réalise a minima 600 ha/an.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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