La cuma des Trois Villages, en Deux-Sèvres, a augmenté son débit de chantier pendant cette moisson estivale. Cet été, elle a économisé deux jours de travail. De précieuses heures gagnées grâce… à une benne et un tableau. On vous explique ! « Cet été, notre moissonneuse doit battre 750 ha, et 450 cet automne, soit 250 ha de plus qu’en 2024. Et elle devra probablement récolter 100 ha de plus en été 2026, compte Thierry Géant, président de la cuma des Trois Villages. Il nous fallait améliorer notre logistique pour livrer le grain durant les heures d’ouverture aux silos sans ralentir le chantier de récolte. »
Une benne plus volumineuse pour gagner en débit de chantier à la moisson
La plupart des vidanges de trémie se font en roulant. Trois bennes suivent le débit de la moissonneuse. (Crédit Entraid Médias)
Dans un parcellaire alternant petits champs bocager, terres de marais et grandes plaines, la moissonneuse New Holland CR8.90 n’est pas le facteur limitant. Les capacités attendues de sa barre de coupe de 10,7 m et de son système de battage à double rotor permettent d’envisager les 40 ha/j. « Mais nos bennes de 16 et 14 tonnes ne suffisaient pas, témoigne Thierry. Notre cuma a donc décidé d’acquérir une nouvelle benne de 17 tonnes, 20 avec rehausses. » Autrement dit, de quoi recevoir deux vidanges de la moissonneuse.
La benne de 14 tonnes est reléguée au rang de suppléante. Elle sert si le chantier est loin de la collecte, ou si ça bouchonne au silo.
Un planning de chantier simple et concerté
Parallèlement à cet achat, la cuma a défini un plan pour huiler la logistique. « Nous avons dressé un système d’entraide, comme ceux mis en œuvre pour les ensilages », raconte Thierry Géant. Le planning est punaisé chez chaque adhérent. Chacun sait chez qui il doit assurer la logistique, en tant que titulaire ou suppléant.
Simple et efficace. Les membres de la cuma suivent le planning commun, établit dans la concertation. (Crédit Entraid Médias)
Le tableau donne une organisation globale pour 5 jours, flexible à la marge. Deux à trois réunions hebdomadaires en moisson contribuent à l’organisation des jours suivants. Une organisation qui tient compte du fait que trois des quinze adhérents de la cuma sont assignés à la conduite de la moissonneuse.
Chauffeurs spécialisés
La conduite de la grande jaune : un autre aspect important dans l’efficience de l’activité moisson de la cuma des Trois Villages. « Avoir des chauffeurs attitrés fait gagner du temps et de l’argent, assure Thierry. D’abord ils ont plus l’habitude de la conduite, du gabarit de la coupe et de la machine. Ils ont le coup de main pour atteler et dételer la coupe. Ensuite, ils connaissent mieux les réglages. »
D’autant plus que les trois pilotes se forment régulièrement à la conduite de leur moissonneuse auprès de New Holland et du concessionnaire Gonin-Duris. « Je suis persuadé qu’on gagne du temps et qu’on évite de la casse et des pannes, » affirme Thierry. En contrepartie, la cuma doit compenser ces trois adhérents très sollicités : « nous notons la surface et le temps travaillés de chaque chauffeur, poursuit le président de la cuma. Une compensation, encore à l’étude, sera attribuée à chacun. »
Avoir des chauffeurs attitrés améliore l’efficience de la conduite. Par exemple, cela se manifeste par un gain de temps pour atteler la coupe. (Crédit Entraid Médias)
Le premier bilan estimatif est positif pour le président : « si on considère 180 heures de conduite de la moissonneuse, à 20 €/h de main d’œuvre, la charge « chauffeur » s’élève à 3600 €. Ce qui ne pèse pas lourd comparé aux pannes évitées, aux réglages bien réalisés et au temps gagné. »
Débit de chantier à la moisson : 300 tonnes par jour du champ au silo
Acquisition d’une benne, planification des chantiers, spécialisation de la conduite de la moiss batt. La combinaison de ces améliorations augmente le débit de chantier de la moisson de 33 %, soit une économie de deux jours de travail durant les moissons d’été, selon les estimations de Thierry Géant. « Nous avons testé notre nouvelle logistique pendant la dizaine de jours de moisson estivale, relate-t-il. Nous avons atteint nos objectifs de débit de chantier, soient 40 ha/j (contre 30 auparavant), ou 300 tonnes de blé par jour, avec des céréales donnant 75 q/ha. » Les deux à trois tracteurs avec benne suivent le rythme de la moissonneuse. Elle vide ses 40 trémies quotidiennes en roulant, ce qui concourt au gain de temps.
La cuma possède une moissonneuse New Holland CR 8.90 depuis 2019. Avec son double rotor et sa coupe de 10,7 m, elle n’est pas le facteur limitant pour le débit de chantier. (Crédit Entraid Médias)
Meilleures réactivité et flexibilité
Cet été, les conditions de moisson deux-sévriennes furent clémentes. Toutefois, gagner en débit de chantier à la moisson, c’est gagner en réactivité. Un vrai avantage pour la cuma des Trois Villages, qui doit récolter une grande diversité de cultures (légumineuses de tous calibres, chia, céréales, colza, tournesol, maïs, lin…), parfois dans des conditions particulières (cultures bio, terres de marais…).
Dans le cas d’une météo capricieuse, la cuma appréciera l’augmentation du débit de chantier, en été comme en automne.
Chiffres clés
- 8 exploitations adhérentes à la cuma
- Tarif de la prestation moisson : 75 €/ha, avec carburant, sans chauffeur
- Surface à récolter : 1200 ha
- Matériel de récolte :
– 1 moissonneuse New Holland CR 8.90, avec barre de coupe Varifeed de 10,7 m
– Cueilleur à maïs Capello 9 rangs à 60 cm
– Pick-up Idass de 3 m
– 3 bennes, de 14, 16 et 17 t - Débit de chantier : 40 ha/j – 300 t/j (en blé)
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