[Moissons 2025] En Occitanie, « des taux de protéines assez bas »

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[Moissons 2025] En Occitanie, « des taux de protéines assez bas »

Moisson à la cuma du Travet dans le tarn en 2023. crédit: Sébastien Jalby

Les moissons 2025 en Occitanie donnent des rendements moyens, mais qui "limitent la casse" au vu des difficiles conditions d'implantation, notent les responsables de cuma interrogés. Tout se passe plutôt bien à une exception près : des taux de protéines globalement bas.

 La moisson 2025 en Occitanie sera-t-elle marquée par le manque de protéines ? C’est en tout cas une observation récurrente parmi les responsables de cuma interrogés. À la cuma de battage à Saint-Créac, dans le Gers (à proximité du Tarn-et-Garonne), le président, Grégory Lagarde, fait le point à mi-parcours des moissons. « On a fait une centaine d’hectares sur les 200 de cultures d’été. Au total, la machine fait chaque année 650 hectares, » détaille-t-il. La moissonneuse-batteuse, une Massey Ferguson 7360 PLI adaptée aux coteaux, en est à sa 3ᵉ campagne en 2025. La douzaine d’adhérents sur cette activité a fait le choix d’investir dans des coupes, dont une semi-flex de 7,80 m qui permet de « tout peler » en récoltant les pois, le soja, la féverole. 

Moisson 2025 en Occitanie : des rendements plutôt bons

« Un vrai bijou » jusqu’à présent, note Grégory Lagarde. La coupe peut être rigidifiée pour récolter les céréales. « Reste à voir comment elle tient dans le temps, mais jusqu’à présent, nous en sommes très satisfaits, » précise Grégory Lagarde. « Cela permet aussi d’épargner la machine, qui « avale » moins de terre. »

Lors de cette première moitié de moissons, l’équipe, menée par des adhérents chauffeurs salariés en Tesa, a récolté la totalité des orges, sur une grosse cinquantaine d’hectares. « Les rendements se situent dans une fourchette de 45 à 55 quintaux par hectare, avec des poids spécifiques à plus de 65. Au vu des conditions, chaudes et sèches, ça s’est très bien ramassé. »

« Aujourd’hui, ils sont dans les blés », note le président, « et ils vont également attaquer les féveroles. Dans les blés, nous sommes parmi les derniers à ramasser. On est dans la norme localement, avec des rendements de l’ordre de 50 à 60 tonnes par hectare, des poids spécifiques excellents, une bonne humidité, » relate le président de la cuma de Battage de Saint-Créac.

Des taux de protéines assez bas pour la moisson 2025 en Occitanie

« Par contre, les taux de protéines sont faibles, » poursuit-il. « On ne sait pas encore l’expliquer. Au départ, les premiers à récolter ont vu des grains secs et des pailles encore vertes, on a supposé que c’était ça. Mais les taux n’ont pas remonté depuis. On récolte de la paille sèche, et les taux sont toujours aussi bas. »

Pour Didier Villemur, de la cuma de la Lieuze, près de Samatan dans le Gers, « Cette année, c’est impressionnant comment la moisson se déroule rapidement, alors qu’à priori, les cumuls de chaleurs n’étaient pas si élevés.’.

« Pour nous, les rendements sont moyens, pas trop mal. Par contre, ça manque de protéine. En blé conventionnel, j’entends parler de rendements de 55 à 70 quintaux par hectare. À noter également que les conditions de récolte sont impeccables. »

Pas très loin, à Saint-Araille en Haute-Garonne, les deux machines intégrales (une New Holland, type Côteaux, et Massey Ferguson), qui peuvent « avaler » jusqu’à 20% de pente, ont quasiment terminé 500 ha de récolte, en 15 jours.

« Se souvenir des conditions d’implantation »

Sur orges, colza et blés (dur, meunier et améliorant), les rendements sont dans la moyenne, « pas exceptionnels, mais il faut se souvenir des conditions d’implantation », souligne le président de la cuma local, Didier Dufrechou.

Sur les orges, les rendements sont moyens à corrects, estime-t-il autour de 55 à 58 quintaux par hectare. « J’étais un peu déçu, car cela semblait beau, mais on a semé cet automne, et les conditions étaient très compliquées, avec énormément de pluies. On limite quand même la casse avec des rendements pas trop mauvais », rappelle-t-il. Les poids spécifiques sont bons, « on a la qualité, ils atteignent 65 à 70. »

Les rendements des colzas se sont avérés très hétérogènes, avec une large fourchette de 20 à 35 quintaux par hectare. « Tout est fonction de l’exposition, et de la capacité à gérer l’eau », remarque Didier Dufrechou.

« Les blés durs ont été récoltés avant les autres blés, avec des rendements entre 49 et 65 quintaux par hectare, et des poids spécifiques à nouveau bons, voire très bons », détaille-t-il. « Ces poids spécifiques ont parfois dépassé les 80, en revanche, c’était limite sur la protéine. »

Moisson 2025 en Occitanie : limiter la casse

L’hétérogénéité des rendements, là encore, semble due aux précipitations : « les blés durs les plus tarifs ont pris l’eau sur les fleurs », explique-t-il, avant de rappeler le rôle de l’exposition : « les versants nord et les bas-fonds ont systématiquement donné moins. »

Même constat pour les blés améliorants, avec des rendements entre 50 et 65 quintaux par hectare, des poids spécifiques « qui cartonnent, entre 82 et 86, et très bas en protéines.

En 2018, sur ces blés améliorants, on avait atteint 78 quintaux, remarque Didier Dufrechou. « Depuis, on plafonne bien en dessous. Ça ne fonctionne plus avec le climat », analyse-t-il. « Sur les blés meuniers, les rendements atteignent de 45 à 65 quintaux par hectare, avec des poids spécifiques un peu plus bas que les autres blés, de 77 à 80 pour les adhérents de cuma, et toujours justes sur les protéines. Ceux qui ont mis de l’engrais s’en sortent mieux, » souligne-t-il.

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