La moisson 2025 en Occitanie sera-t-elle marquée par le manque de protéines ? C’est en tout cas une observation récurrente parmi les responsables de cuma interrogés. À la cuma de battage à Saint-Créac, dans le Gers (à proximité du Tarn-et-Garonne), le président, Grégory Lagarde, fait le point à mi-parcours des moissons. « On a fait une centaine d’hectares sur les 200 de cultures d’été. Au total, la machine fait chaque année 650 hectares, » détaille-t-il. La moissonneuse-batteuse, une Massey Ferguson 7360 PLI adaptée aux coteaux, en est à sa 3ᵉ campagne en 2025. La douzaine d’adhérents sur cette activité a fait le choix d’investir dans des coupes, dont une semi-flex de 7,80 m qui permet de « tout peler » en récoltant les pois, le soja, la féverole.
Moisson 2025 en Occitanie : des rendements plutôt bons
« Un vrai bijou » jusqu’à présent, note Grégory Lagarde. La coupe peut être rigidifiée pour récolter les céréales. « Reste à voir comment elle tient dans le temps, mais jusqu’à présent, nous en sommes très satisfaits, » précise Grégory Lagarde. « Cela permet aussi d’épargner la machine, qui « avale » moins de terre. »
Lors de cette première moitié de moissons, l’équipe, menée par des adhérents chauffeurs salariés en Tesa, a récolté la totalité des orges, sur une grosse cinquantaine d’hectares. « Les rendements se situent dans une fourchette de 45 à 55 quintaux par hectare, avec des poids spécifiques à plus de 65. Au vu des conditions, chaudes et sèches, ça s’est très bien ramassé. »
« Aujourd’hui, ils sont dans les blés », note le président, « et ils vont également attaquer les féveroles. Dans les blés, nous sommes parmi les derniers à ramasser. On est dans la norme localement, avec des rendements de l’ordre de 50 à 60 tonnes par hectare, des poids spécifiques excellents, une bonne humidité, » relate le président de la cuma de Battage de Saint-Créac.
Des taux de protéines assez bas pour la moisson 2025 en Occitanie
« Par contre, les taux de protéines sont faibles, » poursuit-il. « On ne sait pas encore l’expliquer. Au départ, les premiers à récolter ont vu des grains secs et des pailles encore vertes, on a supposé que c’était ça. Mais les taux n’ont pas remonté depuis. On récolte de la paille sèche, et les taux sont toujours aussi bas. »
Pour Didier Villemur, de la cuma de la Lieuze, près de Samatan dans le Gers, « Cette année, c’est impressionnant comment la moisson se déroule rapidement, alors qu’à priori, les cumuls de chaleurs n’étaient pas si élevés.’.
« Pour nous, les rendements sont moyens, pas trop mal. Par contre, ça manque de protéine. En blé conventionnel, j’entends parler de rendements de 55 à 70 quintaux par hectare. À noter également que les conditions de récolte sont impeccables. »
Pas très loin, à Saint-Araille en Haute-Garonne, les deux machines intégrales (une New Holland, type Côteaux, et Massey Ferguson), qui peuvent « avaler » jusqu’à 20% de pente, ont quasiment terminé 500 ha de récolte, en 15 jours.
« Se souvenir des conditions d’implantation »
Sur orges, colza et blés (dur, meunier et améliorant), les rendements sont dans la moyenne, « pas exceptionnels, mais il faut se souvenir des conditions d’implantation », souligne le président de la cuma local, Didier Dufrechou.
Sur les orges, les rendements sont moyens à corrects, estime-t-il autour de 55 à 58 quintaux par hectare. « J’étais un peu déçu, car cela semblait beau, mais on a semé cet automne, et les conditions étaient très compliquées, avec énormément de pluies. On limite quand même la casse avec des rendements pas trop mauvais », rappelle-t-il. Les poids spécifiques sont bons, « on a la qualité, ils atteignent 65 à 70. »
Les rendements des colzas se sont avérés très hétérogènes, avec une large fourchette de 20 à 35 quintaux par hectare. « Tout est fonction de l’exposition, et de la capacité à gérer l’eau », remarque Didier Dufrechou.
« Les blés durs ont été récoltés avant les autres blés, avec des rendements entre 49 et 65 quintaux par hectare, et des poids spécifiques à nouveau bons, voire très bons », détaille-t-il. « Ces poids spécifiques ont parfois dépassé les 80, en revanche, c’était limite sur la protéine. »
Moisson 2025 en Occitanie : limiter la casse
L’hétérogénéité des rendements, là encore, semble due aux précipitations : « les blés durs les plus tarifs ont pris l’eau sur les fleurs », explique-t-il, avant de rappeler le rôle de l’exposition : « les versants nord et les bas-fonds ont systématiquement donné moins. »
Même constat pour les blés améliorants, avec des rendements entre 50 et 65 quintaux par hectare, des poids spécifiques « qui cartonnent, entre 82 et 86, et très bas en protéines.
En 2018, sur ces blés améliorants, on avait atteint 78 quintaux, remarque Didier Dufrechou. « Depuis, on plafonne bien en dessous. Ça ne fonctionne plus avec le climat », analyse-t-il. « Sur les blés meuniers, les rendements atteignent de 45 à 65 quintaux par hectare, avec des poids spécifiques un peu plus bas que les autres blés, de 77 à 80 pour les adhérents de cuma, et toujours justes sur les protéines. Ceux qui ont mis de l’engrais s’en sortent mieux, » souligne-t-il.
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