Les résultats de la moisson 2025 dans le Sud-Ouest semblent surtout corrélés à la réaction des parcelles au trop-plein d’eau. Découvrez les réactions en direct du terrain.
Trois moissonneuses à l’œuvre pour la cuma de Montjoi
À la cuma de Montjoi, au nord-ouest du Tarn-et-Garonne, « l’équipe de la cuma regroupe l’équivalent de quatre temps plein en salariés », explique Gérard Marchesi, le président. L’activité moisson compte une cinquantaine d’adhérents, pour une cuma qui en compte plus de 300. « En termes d’ordre de grandeur, nous récoltons autour de 600 ha de blé tendre », détaille M. Marchesi.
Gérard Marchesi évoque aussi les trois machines que fait travailler la cuma, une New Holland CX 8.70, une autre CX 5090 et une Claas Montana Lexion 630. « Nous avons commencé à récolter les orges autour du 15 juin, et 10 jours après, nous n’avons pas encore fini », relate-t-il.
« Nous avons aussi ramassé du colza semence, et nous venons d’attaquer le blé tendre. » La moisson s’effectue pour le moment dans de bonnes conditions, avec des températures relativement élevées, « autour de 33 ou 34 °C. Heureusement les cabines sont climatisées ! »
Moisson 2025 dans le Sud-Ouest : rendements plutôt favorables
Et une particularité cette année : « nous commençons vers 10h ou 10 h 30 le matin en raison de la rosée, sinon paille et grains sont mouillés », explique Gérard Marchesi.
Les rendements des orges atteignent de « bonnes moyennes » pour le secteur, selon M. Marchesi, avec 50 à 55 qx/ha en moyenne. « Il y a eu un peu trop d’eau cette année, explique-t-il, jusqu’à des inondations dans les secteurs de vallée. Du coup, sur les coteaux et les plateaux, les rendements sont meilleurs que dans les fonds de vallée ».
Diagnostic similaire pour les premières surfaces récoltées en blé tendre : « ça varie de 50 à 70 quintaux par hectare. En plateau et coteau, on est davantage à 70-75 qx/ha, et en fonds de vallée à 50. Les poids spécifiques relevés sont plutôt bons, de 77 à 85. Par contre, ça manque un peu de protéine, sans doute à cause de l’eau. Cela dit, il y a deux ans, pour nous, c’était la catastrophe. L’année dernière, c’était moyen. Cette année, c’est plutôt bon, en comparaison. »
Diagnostic similairement positif pour le colza semence, qui présente des rendements « plutôt bons », sans plus de précision.
« On prévoit des orages pour ce milieu de semaine, mais globalement, si ça ne reste pas trop humide, on devrait avoir terminé lors de la première semaine de juillet », prédit M. Marchesi.
Jean-Pierre Bernat, président de la cuma du Fousseret, dans le centre du département de la Haute-Garonne, est plus mitigé : « Le chauffeur a commencé à moissonner les orges le 17 juin. Ils étaient aux trois quarts couchés, du coup les conditions de récolte étaient plutôt mauvaises. Pour ma part, sur environ 30 ha, les rendements ont atteint 61 quiantaux par hectare. »
Moisson 2025 dans le Sud-Ouest : « ce qui n’était pas couché » était très bon
Le résultat, selon lui, des fortes précipitations du début du mois de mai. « Certains de nous ont même eu de la grêle », témoigne-t-il. Des conditions qui ont certainement affecté le rendement final car « ce qui n’était pas couché tournait autour de 70 quintaux par hectare », détaille Jean-Pierre Bernat.
La moissonneuse-batteuse Case IH 6150, qui moissonne avec une coupe repliable Tort, s’est ensuite attaquée au colza, notamment les 27 ha de M. Bernat. « Je suis très déçu ! J’ai fait 30 quintaux, l’année dernière, c’était 43. »
Là encore, il pressent le rôle joué par les précipitations : « c’est général ». Aujourd’hui, on va attaquer des blés grêlés. C’est quand même, dans notre secteur, une année très particulière : il y a des colzas qui ont refleuri, des blés qui tallent, avec encore du vert… c’est un peu du « jamais vu ».
Côté Méditerranée, l’eau bienvenue, la chaleur un peu moins
Dans une cuma du secteur méditerranée, au 25 juin 2025, les 150 ha de colza, soit 100% de la sole dédiée à cette culture, étaient récoltés. Avec un rendement moyen de 31 qx/ha, sans comparatif possible : pas de moisson de colza ces dernières années. La prochaine culture sur la liste, ce sont les blés durs. Dans l’ensemble, le gros du travail reste à faire malgré tout pour cette très grosse cuma.
La moisson, jusqu’à présent (avant les gros orages de ces derniers jours), s’est déroulée de jour, dans des conditions sèches, de chaleur et avec un risque d’incendie.
« Les chauffeurs prennent les précautions habituelles », indique le coordinateur de cette grosse équipe dotée de salariés très expérimentés. « Vigilance renforcée en raison « des alertes météorologiques extrêmes, les températures prévues allant jusqu’à 42°C », explique-t-il. Avec les risques associés : alerte pour santé salariés, risque d’incendies, mais aussi risques pour les cultures et les matériels.
« Il se pourrait que le coup de chaleur du mois dernier affecte le rendement. Il a fait trop chaud trop tôt, ce qui est mauvais pour la croissance du grain. Pourtant, les blés étaient très beaux et avaient eu suffisamment d’eau cette année », conclut-il.
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