Agricultrices et accessibilité au matériel agricole : des avancées utiles pour tous
« Des matériels adaptés aux personnes ayant moins de force, cela serait pourtant utile pour les femmes, les personnes un peu plus âgées… Mais aussi pour la santé de tous, » observe Cécile Tardieu.
Si l’agricultrice s’attend aussi à ce que son corps s’adapte, son homologue en Bretagne, Manon Ruffy, rassure : « La première année est différente de la suite sur ce plan. » Elle observe que c’est encore plus une question de savoir-faire que de force physique.
Tracto-école ?
« Quand on sait conduire un tracteur, on peut tout faire ! » juge par ailleurs l’éleveuse bretonne en proposant l’idée de sessions collectives pour se familiariser avec l’outil magique. « Quitte à le faire sur un temps 100 % féminin, si c’est nécessaire pour que chacune se sente à l’aise. »
Dans le département voisin de la Loire-Atlantique, ce format a récemment été proposé dans le cadre d’un nouveau groupe d’échanges. « L’objectif était de rendre les participantes parfaitement à l’aise pour aller chercher et déposer des outils à la cuma », explique Bénédicte Rousvoal, animatrice de l’Union des cuma des Pays-de-la-Loire qui accompagne ce groupe, de huit agricultrices pour le moment.
En présentiel et en distanciel, des “safe places” de partage
En Isère, une trentaine d’agricultrices composent actuellement un groupe WhatsApp ‘Entr’elles’. « Depuis fin 2024, toute agricultrice qui souhaite en faire partie peut être ajoutée », détaille Jay Jivan Kessaodjee, animateur du réseau cuma sur ce territoire. « Il permet à des agricultrices du département, en cuma ou non, de s’identifier et de partager du vécu, ou des bons tuyaux. Par exemple, une agricultrice y a partagé son courrier de réponse à une prof qui avait dit à sa fille qu’agricultrice n’est pas un vrai métier. Une autre y postait le lien vers un site où elle avait trouvé des gants à sa taille… »
Le jeune groupe féminin des cuma en Loire-Atlantique aussi dispose aussi de sa conversation WhatsApp, au service du « codéveloppement sur l’usage du matériel et de leur place dans les cuma », précise Bénédicte Rousvoal. Car l’enjeu est aussi de faciliter « la participation des femmes dans les instances administratives des cuma, soulignant l’importance de la diversité et de l’inclusion pour une gouvernance équilibrée et représentative », comme le soutient la Frcuma ouest sur son site internet.
Or, la représentativité n’est pas au niveau. « Par rapport au nombre d’agricultrices aujourd’hui, les cuma ne sont pas du tout alignées », confirme notamment Julie Azéma, directrice d’une fédération ayant déjà agi sur le thème de la lutte contre le sexisme et le harcèlement sexuel. Un préalable, car « tant qu’elles se retrouveront face à des calendriers dégradants, ou qu’elles ne pourront pas aller aux toilettes… les femmes pourront difficilement se sentir accueillies. »
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