Être femme dans le domaine de l’agriculture demeure un défi. Pas parce que les agriculteurs sont réticents à avoir des collègues féminines : les témoignages soulignent au contraire la qualité des relations entre pairs et l’appui reçu de la part des collègues masculins, l’importance du groupe. Mais dans les environnements contraints, là où le foncier est recherché, dans les exploitations rentables, on ne trouvera pas d’autres femmes que celles déjà « issues du milieu » ou arrivées par mariage, entourées de leur famille. Les autres ne peuvent souvent s’installer que là où elles ne dérangent personne. Retour sur les obstacles à l’installation des agricultrices.
Des projets « hors normes » et des difficultés d’accès
Elles créent des projets dans les « interstices », parfois complètement « hors normes » car les OPA (et les agriculteurs qui y votent) ne leur délivrent pas toujours les moyens de produire dans la norme. Les groupes, dès que s’y exerce un pouvoir, n’échappent pas aux discriminations.
Obstacles à l’installation des agricultrices : le quotidien et la place des femmes
Dans l’exercice quotidien de leur métier, dès qu’un pouvoir s’exerce, cela peut être plus délicat pour les agricultrices si elles ne sont pas entourées d’hommes.
Qu’il s’agisse d’un rapport d’employeur a salarié, d’une négociation commerciale, de faire émerger de nouvelles idées, d’une demande administrative, d’une décision d’un agriculteur ou d’un élu. Car c’est bien le sujet : le pouvoir.
Des pionnières déterminées à faire bouger les lignes
C’est tout le paradoxe : à force de dresser des obstacles, le secteur agricole a produit une cohorte de pionnières bien armées, motivées et têtues. Elles ont, moins que leurs homologues masculins, de scrupules à s’exprimer, proposer, s’adapter, patienter, refuser, batailler, aller voir ailleurs, détourner les stratégies, bousculer les hiérarchies locales, formuler les problèmes et mettre en œuvre les solutions.
Au vu de la démographie agricole, qui aurait aujourd’hui intérêt à décourager des personnes volontaires et solides qui se battent pour produire, créer des entreprises et des filières durables, des emplois et de la valeur agricole ? Et qui ont aussi le potentiel superpouvoir de créer des familles en zone rurale.
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