Combien coûte un chantier de moisson ?

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Combien coûte un chantier de moisson ?

Le coût de chantier peut varier fortement, dépassant les plus ou moins 20 €/ha.

Notre simulation du coût total d’un chantier de moisson conduit à une valeur pivot de 107 €/ha tout compris. Mais cette moyenne cache des différences entre technologies à rotor et à secoueur. Il apparaît aussi que pour ces machines, en fonction du débit de chantier, de la surface annuelle récoltée, de la durée de détention ou encore de l’équipement de récolte, les coûts de chantiers varient fortement, dépassant les plus ou moins 20 €/ha.

Les coûts de détention, c’est une chose. Intéressons-nous maintenant au coût de chantier de moisson. Ce dernier s’appuie sur une valeur moyenne de prix d’achat constatée sur le terrain, c’est-à-dire sur les achats récents en Cuma. Ce prix va servir à effectuer différentes simulations.

Comparatif coût de chantier moisson : machines 5/6 secoueurs et rotor

Nous partons sur deux cas. D’une part, une moissonneuse-batteuse de 5 ou 6 secoueurs de 337 ch de puissance moyenne. L’ensemble coûte 255 710 € et va tourner 180 heures batteur par an, sur environ 360 ha. Il en résulte un coût de détention de 197,10 €/h, pour une machine détenue 8 ans. C’est presque 20 €/h de plus que pour notre édition de 2023, qui s’intéressait à de la 6 secoueurs de 460 ch.

D’autre part, le second cas est une machine à rotor de 477 ch de puissance moyenne. Le coût s’élève à 373 321 € avec le même nombre d’heures batteur, mais avec une surface théorique plus élevée du fait de son débit de chantier accru. Il en résulte un coût de détention de 284 €/h.

Composition du coût de chantier d’une moisson

Le chantier d’une moissonneuse-batteuse à 5/6 secoueurs affiche un coût de 111 €/ha, carburant et main-d’œuvre compris. Avec 38 % du total, la décote constitue le premier poste, suivie du carburant, qui pèse 25 %. Les frais d’entretien arrivent juste derrière, 14 %, devant la main-d’œuvre et les frais financiers à quasi-égalité.

Pour qui n’intègre pas son temps de conduite, ni la consommation, le coût de détention de notre moissonneuse-batteuse étalon s’élève à 71 €/ha.

Quant au chantier de moissonneuse à rotor, le coût moyen arrive, lui, à 103 €/ha, carburant et main-d’œuvre compris. La répartition entre postes est décote 40 %, carburant 25 %, frais financiers 15 %. Puis entretien et salaire au même niveau.

Le coût d'un chantier de moisson.

Le coût d’un chantier de moisson. (© Entraid)

L’effet outil cueille le coût

Nombreux sont les groupes à opter également pour un cueilleur à maïs. Cela peut permettre de rentabiliser encore plus la moissonneuse. En plus de la coupe à céréales, ce second équipement allonge la saison de récolte. Inversement, dans le Sud-Ouest, une coupe peut compléter une machine à l’origine pensée pour seulement un cueilleur.

Pour ce qui est de la moissonneuse à 5/6 secoueurs, de puissance moyenne 337 ch, l’ensemble à coupe et cueilleur est acquis à un prix de 335 710 € et va tourner 40 ou 60 heures batteur de plus par an par rapport à 180 heures/an de base, à un débit de 2 ha/h. Soit 440 et 480 ha par an. Nous restons sur les mêmes bases horaires de frais d’entretien ou de consommation de carburant.

Le coût de détention de la moissonneuse 5/6 secoueurs avec sa coupe et son cueilleur, sur 8 ans et hors carburant, s’élève alors respectivement à 197 €/h et 188 €/h pour 40 ou 60 heures batteur de plus. Et quand on pousse le raisonnement jusqu’au coût de chantier, carburant et main-d’œuvre compris, celui-ci atteint 111 €/ha avec 40 heures rotor de plus par an, et il atteint 106 €/ha pour 60 heures de plus.

L'effet cueilleur

L’effet cueilleur influe sur le coût de chantier. (© Entraid)

Coût de chantier des moissonneuses à rotor : impact de la coupe et cueilleur

Même simulation, mais avec une moissonneuse non conventionnelle (à rotor ou hybride) de 477 ch. Le prix d’achat avec coupe et cueilleur grimpe à 453 321 €. À 220 heures rotor par an, le coût de détention grimpe à 275 €/h sur 8 ans. Il s’affaisse à 263 €/h pour 20 heures de plus par an. Mais à raison d’un débit de chantier de 3 ha/h, en bout de chaîne, quand on tient compte de la dépense en carburant et de la main-d’œuvre, le coût de chantier atterrit à respectivement 100 et 96 €/ha pour 40 ou 60 heures/rotor de plus, c’est-à-dire pour 540 ha de céréales et 120 ha ou 180 ha de maïs récoltés.

Pour 40 ou 60 heures/an rotor de plus, on obtient donc le même différentiel en coût de chantier entre les deux technologies : 10 €/ha, au bénéfice de l’hybride. Mais surtout, on est en mesure de donner une indication sur l’amortissement réalisé avec le surcoût dans l’investissement supplémentaire d’un organe de coupe. Par exemple, sur 40 ou 60 heures rotor de plus par an, la différence de coût de chantier atteint 17 à 23 €/ha sur une machine à rotor quand on a acheté une seconde coupe.

Effet surface sur le coût d’un chantier de moisson

Vu les élévations de coût de détention, on serait tenté d’augmenter les surfaces. À l’inverse, que se passe-t-il en cas de désengagement de surface dans le groupe ? Regardons ce qui se passe si la moissonneuse fait plus ou moins que les 180 heures batteur prévues.

Pour chaque technologie de séparation du grain, nous faisons varier le volume annuel de récolte de 40 heures en plus ou en moins. Soit 22 % d’écart dans les deux sens. Dans le cas à 220 heures dans l’année, il peut s’agir d’une région au climat plus favorable, avec des cultures diverses, mais accessibles à la coupe à céréales, ou bien des parcelles de précocité différente. Dans tous les cas avec des dates de récolte plus étalées.

L'effet volume de travail

L’effet volume de travail influe sur le coût de chantier. (© Entraid)

À ce rythme de 220 heures, avec une moissonneuse-batteuse de 5/6 secoueurs, le coût de détention baisse à 176 €/h sur 8 ans, au lieu de 197 €/h pour 180 heures. Mais le coût total du chantier avec GNR et main-d’œuvre n’est que de 100 €/ha, au lieu de 111 €/ha pour 180 heures.

Même rythme de 220 heures, mais avec une hybride. Le coût de détention baisse à 253 €/h au lieu de 284 €/h sur 180 heures. Mais le coût de chantier se retrouve à 92 €/ha au lieu de 103 €/ha à 180 heures. L’effet débit de chantier joue pleinement sa carte.

Dans l’autre sens, à cause d’un climat moins fiable ou de fenêtres de tir plus courtes pour battre des céréales, le battage n’arrive qu’à un total annuel de 140 heures. Aïe. La facture s’alourdit forcément en coût de détention. On dépasse largement les 197 €/h en 5/6 secoueurs, à 230 €/h, carburant inclus et sur 8 ans. Et on dépasse les 300 €/h en techno rotor avec 332,60 €/h.

Cela se traduit dans des coûts de chantier plus élevés. On passe à 127 €/ha, coût en carburant et main-d’œuvre compris en secoueurs. Et à 119 €/ha en non conventionnelle. Une différence de 8 €/ha en faveur des machines à rotor. Mais quelle que soit la technologie, ces coûts commencent à être très élevés. Attention donc à l’organisation des chantiers et aux engagements pour la saison de récolte.

Effet débit de chantier sur le coût d’un chantier de moisson

Jusqu’à maintenant, nos calculs se basent sur des débits de chantier de 2 ha/h en technologie secoueurs et 3 ha/h en rotor. Mais comment ce critère peut influencer le résultat, dans le cas où les déplacements entre adhérents/parcelles augmentent ou diminuent ? Nous faisons donc varier le débit de chantier de 0,5 ha/h en plus ou en moins.

L'effet débit

L’effet débit influe sur le coût de chantier. (© Entraid)

Dans le premier cas, sur des parcelles peut-être plus grandes, moins biscornues et rapprochées, 2,5 ha/h en moissonneuse à secoueur font baisser le coût de chantier à 85 €/ha contre 106 €/ha à un débit de 2 ha/h. Ce sont 21 €/ha de gagnés ! Une belle performance, mais pour un gain de productivité extrême, de + 25 %.

En non conventionnelle, le gain dans le coût de chantier est moins marqué, car le gain de productivité est mécaniquement moins fort : 3,5 au lieu de 3 ha/h : + 17 %. Ainsi, le coût de chantier baisse à 84 €/ha contre 98 €/ha à 3 ha/h. Ces 84 €/ha sont toutefois la valeur mini de coût de chantier que nous donnons dans cette édition.

À l’inverse, en multipliant les chantiers de parcelles à la géométrie et au relief plus « compliqués », les coûts de chantiers, en perdant 0,5 ha/h, grimpent rapidement. Sur 8 ans, carburant et main-d’œuvre inclus, compter 147 €/ha en moissonneuse à 5/6 secoueurs. Et compter 123 €/ha en hybride.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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