Pour mieux débattre des choix de la cuma, rien de mieux que des chiffres et des calculs. Lorsqu’un groupe tracteur se demande s’il faut renouveler le tracteur selon la stratégie prévue à l’origine, il peut être judicieux, avant d’effectuer quelques calculs, de se poser les bonnes questions. Et notamment mettre au clair les motivations d’un renouvellement, qu’elles soient économiques ou techniques. Retour sur la stratégie de renouvellement de tracteur en cuma à adopter.
Stratégie de renouvellement de tracteur en cuma : définir les besoins
Avant de solliciter les commerciaux, les animateurs de fédérations de cuma conseillent de bien connaître les besoins du groupe :
- le volume d’heures travaillées envisagées ;
- les périodes d’utilisation ;
- les tâches qui lui seront effectuées.
Cela permet d’établir un vrai cahier des charges et de ne pas se laisser tenter par des équipements inutiles. Ensuite, viennent les calculs. Décaler le renouvellement d’un tracteur déjà amorti n’est pas neutre. En effet, cela permet pendant quelques années supplémentaires de ne facturer le tracteur qu’à prix coûtant (charges et frais d’entretien prévus). Forcément, sur dix ans, le prix de revient est alors réduit (dans l’exemple, de 4 €/h).
Anticiper le renouvellement d’un tracteur : besoins, calculs et stratégie collective
Si c’est l’option retenue, il est conseillé de décider avec le groupe comment facturer ces années supplémentaires. Le groupe doit-il conserver tout de même le niveau de facturation ? Doit-il l’adapter ou le lisser sur les années à venir ? Toutes ces hypothèses doivent être soulevées.
Conserver le même rythme de renouvellement peut toutefois permettre aux adhérents de bénéficier d’un tracteur, certes un peu plus onéreux à l’usage, mais aussi plus récent. Mais aussi plus fiable. Selon les négociations menées avec le commercial, le groupe peut aussi bénéficier d’une garantie et de l’entretien moins cher que prévus. Cependant, la décote du tracteur et les frais financiers liés à un rythme rapide pénalisent tout de même le prix de revient.
Toutefois, les niveaux de prix d’achat des tracteurs en 2025 peuvent aussi rebattre les cartes sur l’utilisation du matériel. En effet, ce peut être l’occasion de faire vieillir son tracteur personnel et d’utiliser davantage celui de la cuma. Et ainsi, diminuer son coût d’utilisation. Des stratégies à étudier collectivement.
Hypothèse de calculs
Dans cet exemple, nous avons comparé différents rythmes de renouvellement sur une période de dix ans. Il y a, dans le premier cas, un rythme soutenu de rachat de tracteur de 180 chevaux tous les trois ans. Ici, on simule une création d’activité avec l’achat d’un tracteur à 145 000 euros, dont le volume d’utilisation est de 700 heures par an. L’investissement est financé en partie par l’appel de capitaux sociaux, l’équivalent de 10 % soit 14 500 euros. Et pour l’autre partie, un emprunt est souscrit. Il s’établit sur cinq ans à un taux de 3,70 % avec un capital restant dû rembourser au bout de trois ans. Pour ce qui est de l’entretien du tracteur, les coûts sont estimés à 4,3 €/h.
Pour réaliser l’exercice, nous avons imaginé un renouvellement décalé de deux ans, avec un tracteur changé au bout de cinq ans, mais déjà amorti. Le coût d’utilisation ne se résume donc plus qu’au paiement des charges et à l’entretien, un peu plus onéreux à 6,60 €/h. On imagine ensuite un changement de rythme avec un nouvel investissement tous les cinq ans.
Enfin, nous avons réalisé ce même décalage de renouvellement, mais avec à la suite un rythme maintenu de trois ans.
Planning d’achat et revente sur 10 ans d’un tracteur de 180 ch.
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