Choisir le tracteur le moins gourmand

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Choisir le tracteur le moins gourmand

Vous êtes en phase de renouvellement de votre tracteur, en neuf ou en occasion ? Vous pouvez désormais prendre en compte son efficience énergétique, grâce à une nouvelle classification. Dans le cadre du Plan de Performance Énergétique, l'objectif ambitieux et nécessaire d'atteindre à l'horizon 2013, 30% des exploitations agricoles à faible dépendance énergétique a été fixé.

Deux solutions complémentaires s’offrent aux agriculteurs : réaliser des économies d’énergies directes et indirectes ou produire et utiliser des énergies renouvelables. Toutefois, l’énergie la plus renouvelable et pérenne est celle que l’on ne dépense pas ! La consommation en carburant des exploitations agricoles française s’élèvent à 2 millions de tonnes équivalent pétrole, soit en moyenne 17 400 litres par exploitation. Ce poste de dépense demeure l’un des plus importants pour les exploitations dans leurs charges de mécanisation. Avec en moyenne 4 tracteurs par exploitation, 50 % en moyenne des consommations directes d’énergie de l’agriculture, la traction constitue un point important à prendre en considération pour travailler sur les économies d’énergie, et donc l’allégement des charges d’exploitations.

Un parc tracteur en évolution
Si le nombre de tracteurs a diminué depuis vingt ans d’environ 1 % par an, leur puissance à l’achat en neuf a, en revanche, sensiblement augmenté, sur une base d’un cheval par an en moyenne. Ainsi, le nombre de tracteurs de plus de 80 chevaux a plus que doublé entre 1988 et 2005, alors que les tracteurs de moins de 80 chevaux ont vu leur nombre baisser de près de moitié sur cette même période. L’augmentation de la puissance moyenne du parc, du nombre de tracteurs par exploitation, et l’augmentation constante du prix du carburant, amènent à repenser les schémas de conseil en mécanisation. La consommation en carburant des tracteurs est en train de devenir un critère de choix pour les agriculteurs.En 2005, le marché de l’occasion était deux fois plus important en nombre d’unités que celui du neuf, avec 94 000 immatriculations, contre 43 000 (source : Agreste 2005).
Afin de mieux faire prendre en compte le facteur énergétique dans les futurs choix d’investissement, une démarche collective associant différents partenaires a travaillé à la mise en place d’une classification énergétique des tracteurs d’occasion.

Pourquoi produire une classification énergétique des tracteurs ?
De plus en plus les agriculteurs intégreront la consommation de carburant dans le choix d’un tracteur. La classification énergétique des tracteurs d’occasion doit leur permettre de situer leurs tracteurs, de pouvoir les valoriser lors de la revente, mais aussi d’appréhender les consommations à venir d’un tracteur qu’ils envisagent d’acquérir. Elle doit permettre également d’améliorer la phase d’accompagnement à l’investissement par les conseillers.

Sur quoi repose la méthodologie de classification ?
La classification a été produite en s’appuyant sur les résultats de l’ensemble des passages au banc d’essais réalisés par les partenaires du projet (plus de 3000 par an). Le CIBEM (Classification Indice Banc d’Essai Moteur ), est un indice calculé caractérisant l’efficience énergétique du moteur du tracteur. Il est calculé en comparant l’efficacité énergétique du tracteur par rapport à une référence variant selon la puissance du tracteur. Il aboutit à l’obtention d’une note (de A à G), et d’un référentiel se basant sur les mêmes principes que les classifications utilisées pour l’électroménager ou les voitures particulières.

Où trouver la classification ?
La méthodologie de classification va être utilisée dès le mois de novembre 2012 par tous les opérateurs banc d’essai tracteurs ayant participé à ce projet. Pour chaque tracteur passé au banc, une note énergétique sera donnée, retranscrite sur le compte-rendu de diagnostic, et expliquée par l’opérateur.

Catherine Gaubert et Charles Guillot

tracteur occasion

 

 

 

 

 

 

 

  

Le parc de tracteurs en quelques chiffres
– 1176 000 tracteurs en 2005
– Prévision d’un million de tracteurs pour 2013
– Puissance moyenne par hectare : 3.7 Ch/ha (source :Sciences Eaux et Territoires,2012 Irstea – Vigier, Lacour )
– Puissance moyenne des tracteurs neufs vendus : 135 Ch

Les partenaires du projet
Ce projet de classification porté par la FNCUMA, a été conduit dans le cadre de l’appel à projets du développement agricole (CAS DAR) 2008, et avec le soutien de l’ADEME. Nombre de partenaires ayant une réelle expertise dans le domaine de la maîtrise de l’énergie ont été partie prenante de ce projet :
– Les opérateurs banc d’essai tracteurs : l’association AILE, la Chambre régionale d’agriculture de Poitou-Charentes, la FRCuma de Bourgogne, la FRCuma Rhône Alpes / Association Top Moteur Sud Est, la FDCuma des Landes / Top Machine Aquitaine, la FRCuma Languedoc Roussillon / Pôle Régional Agroéquipement,
– Des organismes de développement reconnus pour leurs expertises : Union des Cuma Pays de Loire Section Vendée, Chambre régionale d’agriculture de Bretagne, la Chambres d’agriculture des Deux-Sèvres, TRAME / BCMA,
– L’enseignement supérieur spécialisé sur les Agroéquipements : AgroSup Dijon,
– La recherche : IRSTEA – Unité TSAN.