Les jeunes légumiers se façonnent un outil pertinent

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Les jeunes légumiers se façonnent un outil pertinent

(De gauche à droite) Nicolas Carriou (trésorier), Jérémie l’Anthoen (responsable matériel) et ses enfants et Johan Moreau (président), comptent parmi les fondateurs de la cuma de la Presqu’île.

Un groupe de jeunes producteurs de légumes crée sa cuma courant 2023. Sur son territoire légumier, la cuma de la Presqu’île concrétise une idée que la précédente génération de producteurs n’aura pas osé explorer.

Neuf jeunes légumiers, au retour de la livraison de leurs produits se retrouvent en début d’année 2023, pour une réunion d’information. La fédération des cuma de Bretagne intervient pour présenter les spécificités de cette structure peu connue sur le territoire. À proximité, il n’existe en effet qu’une seule cuma, dédiée à la production de mini-mottes. Pourtant, « ça fait 30 ans qu’on entend dire qu’une cuma pourrait être bien pratique », relève Nicolas Carriou. Ce dernier est installé depuis quatre ans à Pleumeur-Gautier. C’est lui qui est à l’origine du rendez-vous, conforté par un second constat : « Sur la presqu’île de Lézardrieux, nous nous connaissons bien. Nous nous voyons très régulièrement lors de nos livraisons à la coopérative. Les gens s’entendent bien. »

La nouvelle cuma de la Presqu’île fait des choix qui facilitent son quotidien

Début avril, à l’issue d’une deuxième réunion organisée sur le sujet, la cuma de la Presqu’île se crée. Sept exploitations y adhèrent. La motivation économique est importante. « Ces dernières années, le prix des matériels a beaucoup augmenté », notent ses représentants. Les exploitations s’étendent sur des surfaces de 25 ha à 70 ha environ. « Avec nos structures de taille moyenne, il est difficile de rentabiliser les matériels », ajoutent-ils.

Certes, les agriculteurs sont tous bien occupés, mais pour gérer la cuma, il y a besoin d’administrateurs. Pour démarrer, Johan Moreau installé depuis quatre ans également, est élu président tandis que le collectif porte Nicolas Carriou au poste de trésorier. Et pour simplifier son fonctionnement, la coopérative a opéré des choix. Tous les matériels sont munis d’un compteur. La facturation s’effectue en fonction d’une part fixe par exploitation et de l’activité enregistrée par le compteur. Enfin, les règlements seront réalisés par prélèvements automatiques.

« Au début, il y a certains matériels, comme la bineuse rotative ou la herse étrille de précision dans mon cas, que l’on pense ne pas utiliser », signale Johan Moreau. « Mais comme le matériel est à disposition, on l’essaye. Et finalement, on l’adopte. »

La toute jeune coopérative a également décidé d’utiliser l’application My cuma pour la réservation par les adhérents. « Elle est simple et facile. Heureusement qu’elle est là », souligne Jérémie l’Anthoen. Le responsable de matériel prend en exemple le cas du décompacteur, qui « n’a pas arrêté de l’été ».

Des correspondances émergent entre légumiers

Après la livraison des matériels, la cuma de la Presqu’île démarre véritablement ses activités avec 26 adhérents. Ce sont majoritairement des cultivateurs de choux-fleurs et d’artichauts. Quelques-uns produisent en plus du lait, du porc ou élèvent des vaches allaitantes. Sur une affiche mise à la coopérative de légumes, les producteurs avaient pu s’inscrire pour les matériels qu’ils souhaitaient. Ainsi, tous les participants n’avaient pas exprimé exactement les mêmes besoins. Néanmoins, une liste de priorités s’était dégagée avec, entre autres, une herse étrille de précision, une bineuse rotative, une remorque…

Les jeunes agriculteurs ont déjà acquis une bineuse animée

Parmi les premiers matériels de la cuma de la Presqu’île : une bineuse rotative Badalini.

Au cour de l’automne, les fondateurs de la cuma de la Presqu’île prévoient une réunion de bilan afin que chacun s’exprime sur le fonctionnement et identifie d’autres besoins. « Nous verrons pour d’autres activités. Peut-être un vibro-déchaumeur Kockerling », envisagent-ils, avec en tête un objectif principal bien ancré, celui de continuer à être vigilants sur l’utilisation des matériels.

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