Emplois d’avenir en cuma : ça le fait !

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Emplois d’avenir en cuma : ça le fait !

Responsables et salariés au travail à la cuma de la Romieu-Berrac, dans le Gers. Photo de Laurent Dumont.

Dans le Gers, une cuma et son groupement d’employeurs ont embauché trois salariés grâce au dispositif des emplois d’avenir.

La cuma de la Romieu-Berrac, qui regroupe environ 90 adhérents dans le Gers, avait déjà franchi le pas du salariat. «Nous avions un chauffeur à la cuma, précise Jean-Michel Bonato, adhérent à la cuma et président de la fdcuma du Gers. Nous avons aussi un groupement d’employeurs et nous souhaitions y embaucher un deuxième chauffeur. On a sauté sur l’occasion.»

L’occasion ? La création des emplois d’avenir, un dispositif  qui permet de créer des emplois aidés par l’Etat (via les conseils départementaux) pour les jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés. L’idée, outre l’emploi: les faire accéder à une qualification. «Ces emplois sont principalement créés (…) pour des activités ayant une utilité sociale avérée», explique le gouvernement.

Les chauffeurs sont considérés comme inclus dans le secteur marchand : le montant de l’aide, qui court sur 3 ans dans le cas de la cuma de la Romieu-Berrac, atteint 35% du Smic. «Souvent, les adhérents voient la ‘charge financière’ que représente l’embauche d’un salarié. Cette aide très conséquente a permis de minimiser ce phénomène», analyse Jean-Michel Bonato.

«En contrepartie, nous devons former ce salarié», précise-t-il. Certiphyto, permis poids lourds, mais aussi tout ce qu’apprend le salarié tous les jours : ce volet est loin d’être négligé.

Une, puis deux embauches

Le poste de ce premier salarié, Mathieu, est aujourd’hui pérennisé, après avoir terminé la période de 3 ans mi-mai 2015. Mission accomplie, donc.  Mais au 15 janvier 2015, rebelote : deux autres salariés ont été embauchés en contrat d’avenir.

«Nous avions déjà l’équivalent de 8 mois de travaux : nous confiions auparavant le ramassage du maïs, la destruction des pollinisateurs sur betteraves ainsi que d’autres travaux, à un saisonnier qui est parti», résume Jean-Michel Bonato. Alexandre est donc embauché sur ces tâches, qu’il faudra consolider. L’aide pour ce poste, dans le secteur marchand, est toujours fixée à 35% du Smic sur 3 ans.

En revanche, le poste de Manon, qui officie aujourd’hui en tant que secrétaire, est classifié dans le secteur non-marchand et bénéficie d’une aide qui atteint 75% du Smic sur 3 ans. «Ce poste nous revient aujourd’hui à 5€ de l’heure.» Elle travaille pour la cuma, le groupement d’employeurs et la Société en participation (voir notre article à paraître en avril 2016 sur l’organisation de la cuma de la Romieu-Berrac).

Ce dispositif est, selon Jean-Michel Bonato,  extrêmement pertinent pour les cuma : «Il permet, en 3 ans, de créer, consolider et développer des activités.» Le gouvernement table sur 40 à 45% de pérennisation des emplois créés, précise le président de la fdcuma du Gers. «Franchement, chapeau à ce dispositif. J’espère qu’il va être reconduit. Bien sûr, cela crée des emplois. Nous avons trouvé des salariés en or. On va tout faire pour les garder et pérenniser leurs emplois.»