Les bordures de champ ont changé depuis dix ans

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Les bordures de champ ont changé depuis dix ans

Depuis dix ans, la biodiversité des bordures de champ à évolué. Elle serait plus fragiles face aux pratiques agricoles.

Une étude menée par l’Inrae et l’Anses depuis une dizaine d’années montre une évolution des conditions pédo climatiques des bordures de champs. Ce qui impacte la faune et la flore qui s’y trouvent. Explications.

Ça ne se distingue pas à l’œil nu, ni en parcourant la campagne. Pourtant, en dix ans, l’évolution de la biodiversité de bordure de champ aurait été élevée. Impact non visible du changement climatique, mais aussi des pratiques agricoles. C’est le résultat d’une étude menée par l’Inrae et l’Anses sur plus de 500 parcelles agricoles françaises.

Évolution de la biodiversité de bordure de champ

Les scientifiques ont fait le constat qu’en dix ans, la température moyenne des bordures de parcelles a augmenté de 1,2 degré et que l’humidité qui s’y trouvait s’est réduite de 14%. Par conséquence, la faune et la flore qui s’y trouvait a également évolué. Ainsi, il y aurait « davantage d’espèces dotées de stratégies de tolérance à la chaleur et à l’aridité, peut-on lire dans le communiqué. Au détriment d’espèces capables de résister aux perturbations liées aux pratiques agricoles. »

Les plantes ont ainsi réagi différemment. Certaines se sont adaptées aux manques de ressources. Stratégie la plus fréquente. D’autres sont entrées en compétition. Enfin, certaines espèces sont devenues résistantes aux agressions venant de l’homme, mais pas des aléas naturels. En parallèle, les pratiques agricoles ont peu évolué malgré une légère baisse de la fréquence des fauchages.

Une zone à préserver

L’objectif de cette étude était de déterminer les impacts non volontaires des pratiques agricoles, mais aussi du changement climatique. Entre 2013 et 2021, les scientifiques ont analysé les données botaniques, météorologiques et des pratiques agricoles. Elles incluent l’utilisation de fertilisants et d’herbicides ainsi que la gestion de la végétation dans la bordure par fauchage.

Étudier la biodiversité via le prisme des bordures de champ permet de mieux connaitre les milieux intermédiaires, entre les parcelles cultivées et les milieux naturels.

« Ces bordures abritent aussi bien des espèces adventices (gaillet gratteron, cirse des champs) plus ou moins adaptées aux perturbations agricoles, que des espèces prairiales (oseille des prés, gesse des prés) qui sont importantes à conserver », annonce les scientifiques.

En plus du réservoir floristique, les bordures de champ jouent un rôle de refuge de nombreuses espèces, y compris des auxiliaires de culture, des espèces qui repoussent ou régulent les ravageurs. À préserver donc.

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