Et si le secret de la réussite résidait dans l’alternance des cultures ? C’est ce que démontre une étude de l’Inrae menée conjointement avec d’autres instituts de recherche du monde entier. Si la rotation des cultures est une pratique largement menée en France et en Europe, ce n’est pas le cas dans d’autres continents. Comme en Asie du Sud, en Afrique ou même encore en Amérique du Sud. Mais connaît-on vraiment les bienfaits des rotations des cultures ?
Rotations des cultures, 20 % de rendement supplémentaires
Sur le vieux continent, les agriculteurs ont laissé tomber la monoculture, incités par la politique agricole commune européenne et pour des raisons sanitaires. « La rotation des cultures est largement adoptée pour réguler les maladies, ravageurs et adventices concurrentes des cultures », explique l’Inrae dans son communiqué. Un constat bien établi en Europe, mais moins connu dans le reste du monde. C’est pour cette raison que l’Inrae notamment avec Université agricole de Chine ont décidé d’étudier les avantages de l’alternance des cultures et de les quantifier.
Après étude, les chercheurs ont déterminé que, qu’elles que soient les cultures, les agriculteurs peuvent espérer une hausse de leurs rendements de 20% par rapport aux monocultures.
Ils constatent également une stabilité des récoltes sur plusieurs années. « Cette augmentation apparait un peu plus élevée lorsque la diversification des cultures implique une culture de légumineuse, précise l’Inrae. D’une hausse de 23 % contre 16 % une rotation sans. »
Des revenus en hausse
« Une des raisons de ces tels niveaux de différences réside dans le fait qu’il y a moins de maladies dans un système cultural diversifié, explique David Makowski, chercheur à l’Inrae et responsable de l’étude en France. L’autre raison concerne l’effet de la fourniture du sol en azote. Celle-ci est plus importante dans les systèmes où la culture précédente est une légumineuse. Néanmoins, cet effet tend à diminuer dans les systèmes ayant de forts apports d’engrais azoté. »
L’autre paramètre regardé de près est la valeur nutritionnelle des produits. » Les apports énergétiques et protéiques des produits sont plus élevés respectivement de 24 % et 14 % dans la situation avec rotation culturale, annonce le communiqué de presse. De plus, la rotation des cultures augmente les quantités fournies de micronutriments tels que le fer, le magnésium et le zinc. »
Enfin, les agriculteurs utilisant la stratégie des rotations peuvent espérer augmenter leurs revenus de 20 % par rapport aux systèmes de monoculture.
Certains pays du monde incités
Certains pays du monde auraient tout intérêt à abandonner les monocultures. » En Argentine et au Brésil, la rotation de cultures de soja et de maïs permet d’augmenter les rendements en calories de 118 %, la qualité nutritionnelle de 191 % et les revenus de 189 % par rapport à la monoculture continue de soja, explique l’inrae dans son communiqué. Quant à Afrique de l’Ouest et australe, ces gains atteignent respectivement 94 %, 91 % et 89 % avec une rotation de cultures de sorgho et de maïs, par rapport à une monoculture continue de maïs. »
En Asie, « l’utilisation de légumineuses avant du maïs ou du riz peut fortement augmenter les rendements des céréales suivantes, a constaté le chercheur. Par ailleurs, avec l’augmentation des températures, la mise en place de « double cultures » la même année devient de plus en plus intéressante. Surtout dans certaines régions en Chine, où il est possible de faire dorénavant deux récoltes la même année. »
Outre ces bénéfices listés ci-dessous, cette étude souligne également la nécessité d’avoir des filières, des marchés et des techniques. Ils permettent ainsi de favoriser l’adoption des stratégies de rotation des cultures dans le monde.
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