Gains de temps et de qualité à Elgarrekin

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Gains de temps et de qualité à Elgarrekin

Trois des 50 adhérents de la cuma Elgarrekin dans le séchoir en grange de la cuma.

Depuis une quinzaine d’années, les adhérents de la cuma basque Elgarrekin ont le choix. Ils peuvent utiliser le round baler attelé à leur tracteur, ou en service complet avec l’un des deux tracteurs de la cuma. Pour les presses à balles carrées en revanche, une seule possibilité, la prestation complète.

La cuma basque Elgarrekin regroupe 150 adhérents, dont, selon les mots de son président Ramuntxo Oteiza, un noyau dur d’une cinquantaine d’exploitations, qui n’investissent quasiment plus en individuel mais au travers de la cuma.

Trois salariés (pour 2,5 équivalents temps plein) officient à la conduite et à l’entretien de tous les matériels. «Ce sont également eux qui gèrent le planning, notamment pour les activités de fenaison en prestation complète», souligne le président, lui-même éleveur de brebis dans ce secteur de l’AOP Ossau-Iraty.

Ramuntxo Oteiza, président de la cuma Elgarrekin

Ramuntxo Oteiza, président de la cuma Elgarrekin.

Depuis une quinzaine d’années, les adhérents ont le choix. Ils peuvent utiliser le round baler attelé à leur tracteur, ou bien en service complet avec l’un des deux tracteurs de la cuma. Pour les presses à balles carrées en revanche, une seule possibilité, la prestation complète. La cuma dispose aussi de faucheuses conditionneuses, là encore mobilisables en mise à disposition ou en service complet.

Le service complet concerne 70 à 80% du service ‘presses’

Le service complet concerne 70 à 80% du service ‘presses’, souligne Ramuntxo Oteiza. Pour illustrer ce mouvement, il explique que l’activité presse à balles carrées est née du besoin pour les adhérents de se libérer du temps pour se consacrer à leurs élevages.

«La dynamique d’installation est bonne, mais les exploitations grandissent et la main-d’œuvre reste une préoccupation», analyse-t-il. Le conseil d’administration reflète d’ailleurs la situation de cette cuma, reconnue comme un outil d’aide à l’organisation du travail des éleveurs. «Sur 11, nous sommes trois quinquagénaires, et le reste a moins de 40 ans», se réjouit-il.

La récolte des fourrages reste un moment tendu, avec notamment le rétrécissement des fenêtres d’intervention pour la fenaison dans ce secteur du Piémont pyrénéen. «Sur les cinq dernières années, il a énormément plu les quatre premières et l’année dernière, il a fait sec à partir de juin.» À cela s’ajoutent des créneaux d’interventions dans la journée assez restreints, «sachant qu’en gros, le foin est sec de 14h à 18h chez nous.»

Au sein de la cuma s’est créée il y a quatre ans une activité de séchage en grange des fourrages (prairies et luzerne) en vrac. Quatre adhérents –dont Ramuntxo Oteiza– ont franchi le pas, deux autres devraient se joindre à eux d’ici peu. «La question du mélange des fourrages est celle qui revient le plus souvent lorsque nous présentons notre activité, note Ramuntxo Oteiza, et pourtant, la force de ce séchoir, c’est qu’il nous oblige individuellement à progresser pour homogénéiser la qualité.»

Objectif : ne pas dépasser les 120€/t séchée

Cette qualité est là. « Le fourrage est plus riche, plus appétent et a permis à certains de diminuer les concentrés et à d’autres d’augmenter la production laitière. Comme nous coupons plus tôt, à un meilleur stade, la production à l’hectare est plus importante chez tout le monde. Une technicienne passe en début de printemps et au 1er mars, nous savons à peu près quand auront lieu les premières coupes et nous pouvons les étaler sur un mois. Cette année, nous avons commencé au 10 avril. Travailler en groupe nous permet tout cela: diminuer les coûts, organiser le service complet et avoir des discussions sur nos manières de travailler, progresser ensemble.»

Économiquement, le groupe s’était donné comme objectif de ne pas dépasser les 120€/t séchée. Objectif atteint dès la troisième année, même si, souligne Ramuntxo Oteiza, ils «ne [comptent] pas la fauche.» Il estime qu’une tonne de bon foin se négocie autour de 160€/t (120€/t pour du foin grossier), et 225€ pour l’équivalent en luzerne. «Pour nous, le travail est différent.» Plus de pressage, mais les salariés ramassent à l’autochargeuse. Les adhérents chargent les cellules avec une griffe et surveillent le foin. Lequel est ensuite pressé via une presse fixe et classiquement transporté vers les exploitations via les plateaux de la cuma.

Outre la qualité, «nous gagnons en stabilité et en visibilité », résume le président de la cuma. «Nous savons d’où provient le foin, qu’il est de qualité et nous pouvons prévoir ce qu’il nous coûtera. » Tout l’inverse du marché.

À la cuma de Baraqueville, du volume, des prix, de la qualité

Gilles Aussibal, en charge des salariés à l’intercuma de Baraqueville (Aveyron), résume en trois mots le credo mis en œuvre par les responsables. «Du volume et des prix, sans oublier la qualité.»

Toutes les activités de la cuma de Baraqueville sont conçues en service complet, grâce à une équipe de cinq salariés (4,5 équivalents temps plein). Lesquels sont mis à disposition de trois autres cuma (d’où le nom d’intercuma de Baraqueville), les cuma du Ségala, de Castandet et de Colombiès.

Outre les activités de désilage (avec deux automotrices) et d’épandage de lisier, les adhérents peuvent bénéficier d’un service de pressage. Chaque année, ce sont 6.000bottes qui sont enrubannées par la presse enrubanneuse de la cuma. Les deux presses à balles carrées fournissent 5.000bottes chacune.