La cuma départementale du Gard s’engage pour réparer les dégâts climatiques

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La cuma départementale du Gard s’engage pour réparer les dégâts climatiques

La cuma départementale du Gard va mettre ces matériels à disposition des agriculteurs sinistrés qui pourront reconstruire les parcelles en terrasses déavstées par les oranges de septembre 2020. Ici, sur les parcelle de Gaëtan Reilhan, aux commande de la mini-pelle.

La cuma départementale du Gard a mis en route le 18 février une mini-pelle, un tracteur, une benne et un chargeur frontal pour pouvoir remettre en production des parcelles en terrasses sinistrées par les violents orages du 19 septembre dernier. 

Dans cette zone de l’AOP « oignon doux des Cévennes », les précipitations ont atteint 750mm en quelques heures, le double des traditionnels épisodes cévenols.

En arrivant dans le petit village gardois de Mandagout, on voit encore les remblais et les traces des dégâts qui témoignent de la violence de l’orage du 19 septembre 2020.

 

La zone de production de ‘l’AOP « oignon doux des Cévennes » a été touchée de plein fouet puisque sur les 52ha de cultures en terrasses (appelées « faïsses »), environ 10ha ont été détruites.

 » Les parcelles en terrasses ont beaucoup souffert, » confirment les représentants de l’AOP.

« De nombreux  murs en pierres sèches n’ont pas résisté et la terre arable est partie avec l’eau. Les systèmes d’irrigation sont à reconstruire, et certains producteurs ont perdu plus du tiers de leurs surfaces de production, » précise l’organisation sur sa page internet dédiée.

Une cuma « dégâts climatiques »

La cuma départementale du Gard, créée en 2002 notamment pour reconstruire et réparer les dégâts suite aux inondations catastrophiques dans le secteur de Nîmes, a été réactivée pour investir dans les matériels nécessaires à une reconstruction rapide des terrasses.

Renaud Cavalier, chef du service agroéquipement de la Chambre d’agriculture du Gard, explique l’ampleur des dégâts et quelle va être l’action de la cuma départementale dans la séquence audio ci-dessous.

 

La mobilisation accélérée des collectivités et des dons, suivie de près par le président de la cuma départementale 30 Jean-Louis Portal, a permis à la structure de bénéficier de soutien financiers très importants: les investissements mis en route lors de cette journée ont bénéficié d’une subvention à hauteur de 80% par la Région Occitanie, les 20% restants par l’association des agriculteurs gardois sinistrés, représentée par sa présidente Magali Saumade, mais aussi de nombreux donateurs.

Martin Delord, vice-président du Conseil départemental du Gard, et Aurélie Genolher, de la Région Occitanie, ont tenu à souligner la réactivité dont ont fait preuve leurs collectivités respectives, malgré les obstacles administratifs et juridiques qui n’ont pas manqué.

Néanmoins les avances financières ont pu être versées et la cuma départementale a reçu, moins de 5 mois après le sinistre, une mini-pelle de 6 tonnes équipée de plusieurs godets adaptés, un tracteur de 90cv, une benne et un chargeur frontal.

La suite?

Raymond Llorens, président de la fédération des cuma Gard-Hérault, souligne que la cuma départementale sera complétée par l’action d’une cuma locale en cours de création, la cuma des Petits producteurs.

Les gros matériels reçus en cette fin d’hiver  « resteront sur place jusqu’à la fin de la rénovation des terrasses » précise-t-il. Un travail qui devrait durer entre 2 et 3 ans.

Une fois cette rénovation terminée, il faudra que les agriculteurs remontent les murs des terrasses et remettent en place les systèmes d’irrigation. Là encore les collectivités et OPA s’activent pour que le fardeau financier puisse être allégé. Mais ce travail reste énorme.

Une agricultrice, sur ce point, indique que « ces murs sont le travail d’une ou de plusieurs vies, celles des générations précédentes. Cela paraît compliqué de tout reconstruire dans l’urgence. » D’autant plus que ces techniques de construction de murs de pierre sèches sont aujourd’hui moins maîtrisées.

Du côté de la cuma, une fois le « gros du travail » réalisé, les matériels pourront être mis à disposition des agriculteurs adhérents à la cuma départementale dans le reste du Gard, « en priorité ceux qui ont dû faire face à des sinistres d’ordre climatique », explique le président de la fédération des cuma Raymond Llorens.

Car, tous l’ont souligné: l’ensemble des acteurs économiques gardois sont particulièrement réactifs car ils sont désormais habitués à ces aléas, et redoutent qu’ils adviennent de plus en plus régulièrement, bien au-delà des traditionnels épisodes cévenols.