Manque d’eau : déjà des inquiétudes pour l’été 2023

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Manque d’eau : déjà des inquiétudes pour l’été 2023

Dans certaines régions, le manque d'eau se fait déjà sentir. Une problématique qui inquiète les éleveurs.

Des cours d’eau avec des niveaux faibles, des nappes phréatiques insuffisamment rechargées, une pluviométrie déficitaire dans certaines régions. Après la sécheresse exceptionnelle de 2022, les prévisions pour l’été prochain commencent à être alarmantes.

L’eau manque déjà. Le niveau moyen des nappes reste globalement inférieur aux valeurs habituellement observées à la même période. Depuis le début de l’automne, les pluies sont souvent insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022. Le remplissage des nappes demeure peu satisfaisant et est critique dans certains secteurs. Un manque d’eau qui commence à se faire sentir.

Durant l'hiver, les nappes phréatiques n'ont pas bénéficié de pluies suffisantes pour une bonne recharge.

En rouge, les départements avec des nappes phréatiques avec un niveau qualifié de très bas. Seuls quelques départements sont en vert avec des niveaux proches de la moyenne ou en bleu pour des niveaux modérément haut.

Des doutes sur la disponibilité en eau pour les cultures…

Dans le Puy-de-Dôme, l’incertitude demeure pour l’implantation des cultures de printemps. Pour Dominique Deplat, agriculteur irriguant à Joze, « la question est : quelles sont les cultures que je vais pouvoir implanter ? » Si l’irrigation doit être stoppée par manque d’eau durant l’été, impossible de faire du maïs semence comme habituellement. « Le risque financier est trop important », ajoute l’exploitant.

Et les animaux

En Haute-Loire, la crainte de manquer d’eau cet été pour le troupeau persiste. Au Boucher-Saint-Nicolas, Jérôme Gazanion élève 130 vaches laitières. Durant l’été 2022, plus d’eau sur le réseau de la commune. « Il a fallu aller pomper dans un lac à plusieurs kilomètres. Une perte de temps de deux heures par jour et un coût estimé à 3 000 €. » Pour l’été prochain, c’est l’inquiétude. Pourtant, des travaux  démarrent pour le raccordement à une autre commune. « Cela risque de faire fortement grimper le prix de l’eau. »
À Beurrières, dans le Puy-de-Dôme, même constat. Le débit des forages alimentant la commune baisse fortement depuis cet automne. Des camions citernes ravitaillent le château d’eau. Cela revient à 7 €/m3 pour la commune. « Avec de l’eau à ce prix, ce n’est pas tenable », indique Olivier Compte, éleveur. Sur l’exploitation, une réserve souple de 60 m3 permet de récupérer l’eau des toitures. Une solution qui pourrait être étendue mais qui coûte cher.

Des prévisions peu encourageantes

Le retour des températures clémentes favorisent la reprise de la végétation. Cette dernière captera les futures pluies devant normalement s’infiltrer dans les nappes. Pour les services de Météo France et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), des pluies particulièrement abondantes seront nécessaires avant le printemps pour une recharge active des nappes. Pourtant un record vient d’être battu. La France entame sa quatrième semaine sans pluies efficaces. Une situation qui devrait encore perdurer.

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