Faucheuse : quand faut-il passer au modèle supérieur ?

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Faucheuse : quand faut-il passer au modèle supérieur ?

Pour passer à un groupe de fauche, il faut estimer le volume nécessaire ainsi que prévoir l'organisation pour obtenir un coût d'utilisation compétitif.

Pour avoir une faucheuse avec un gros débit, la largeur de coupe est le principal levier. La rédaction d’Entraid a comparé les outils d’un point de vue organisationnel mais aussi économique. Sortez vos calculatrices.

Outil indispensable dans les élevages, le groupe de fauche est un outil qui peut parfois être difficile à partager. La météo changeante rend parfois les chantiers compliqués. Il peut alors être difficile de tout récolter à temps. De plus, l’entretien et l’utilisation peuvent devenir très coûteux si le chauffeur n’est pas assez expérimenté. Toutefois, c’est aussi le matériel le plus représenté dans les cuma d’éleveurs.

Les coûts de traction varient

Leurs utilisations sont à bien rationaliser. En effet, si on se penche uniquement sur le coût d’utilisation des faucheuses, simples ou en combiné, ce dernier se joue dans un mouchoir de poche (entre 11,80 et 13,37 €/ha).

Mais l’écart se creuse lorsqu’on aborde le sujet du coût du chantier complet. En ajoutant la traction et un débit de chantier plus ou moins élevé et des puissances de tracteur plus importantes, les coûts de traction varient alors de 4 €/ha à 13,68 (hors carburant).

À cela s’ajoute la main-d’œuvre qui, elle, diminue selon que le débit de chantier augmente. En effet, même si on estime dans le coût horaire les tâches incompressibles (entretien, attelage et lavage de l’outil), le débit de 7,5 ha/h fait évoluer le prix de revient à la baisse. En revanche, il faut avoir en tête que la largeur de l’outil doit être dimensionnée au type de parcelle. Là où on peut s’attendre à un gain de temps, cela peut être moins perceptible lorsqu’il y a un parcellaire éloigné ou morcelé.

Estimer le coût d’utilisation du groupe de fauche

Dans cet exemple, nous avons utilisé l’outil de calcul Cumacalc qui permet de simuler les coûts d’utilisation de certains matériels. Nous nous sommes focalisés sur l’approche gestion du raisonnement. Ici, nous nous sommes basés sur l’utilisation d’une faucheuse conditionneuse, d’où le montant de la décote sûrement biaisé. Nous avons voulu comparer l’utilisation d’une faucheuse de 3 m avec deux groupes de fauche, l’un de 6 m et l’autre de 9 m.

Comparaison de l’utilisation d’une faucheuse de 3 m avec deux groupes de fauche, l’un de 6 m et l’autre de 9 m.

Organisation de chantier

Enfin, si on imagine une utilisation du matériel en chantier complet, on remarque que le débit de chantier influence fortement le coût d’utilisation. Si on pousse le raisonnement plus loin, pour obtenir le même tarif d’un combiné de 9 m avec celui de 6 m et le même débit en chantier complet, il faudrait faucher 869 ha chaque année.

Cela semble un peu ambitieux, sans endommager le matériel ou faire exploser les coûts d’entretien. Cela demande également une bonne organisation de chantier afin qu’il soit le plus rentable possible. Et sans compter que les fenêtres météo ne permettent pas toujours de réaliser autant de surfaces. Dans certaines situations et régions, cela peut s’envisager. Notamment lorsque le parcellaire est regroupé, avec de grandes surfaces à faucher et un chauffeur et tracteur attitrés. Les agriculteurs doivent également réaliser plusieurs coupes par an.

Création d’activité

Le financement des achats de ces outils est réalisé dans le cadre d’une création d’activité. Pour cela, 10 % du montant de l’achat est autofinancé par le capital social versé par les adhérents. Le reste étant payé par un emprunt sur sept ans (même durée que l’amortissement) à un taux de 3 %.

Quant à la traction, nous avons distingué les heures travaillées de celles en transport. Ainsi, on estime qu’une heure au champ équivaut à une heure et demie tractée. Nous avons suivi le même raisonnement avec l’utilisation de la main-d’œuvre, avec un ratio correspondant à une heure travaillée qui équivaut à deux heures de main-d’œuvre. Ainsi, le coût de la main-d’œuvre pour ce chantier est doublé.

Du travail supplémentaire

Avec ce raisonnement, on espère ainsi être davantage en adéquation avec la réalité du terrain. En effet, une heure de fauche dans la parcelle engendre une demi-heure supplémentaire sur le trajet. À laquelle vient s’ajouter une demi-heure d’entretien, lavage, graissage, réparation et attelage de l’outil. Nous avons pris en compte le coût de la main-d’œuvre en 2024, estimé à 24 €/h.

Par ailleurs, nous avons estimé qu’un combiné de fauche de 9 m était beaucoup plus onéreux que trois faucheuses réunies. En revanche, pour celui de 6 m, nous avons estimé un prix d’achat qui équivaut à deux faucheuses. Nous nous sommes basés sur le guide prix de revient du nord-est de la France édité fin 2023.

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