Réagir aux changements sur les exploitations

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Réagir aux changements sur les exploitations

En groupe, comment faire face aux changements de stratégies des exploitations ? Une question cruciale auxquelles des éleveurs ont apporté des réponses, en février lors de l'Assemblée Générale de la fédération des cuma des Hautes Pyrénées.

Malgré la neige, une soixantaine de participants ont longuement échangé sur ce thème. Un premier constat : le nombre d’animaux diminue sur le département, du fait de l’arrêt de petits élevages ; de plus, la moyenne d’âge des éleveurs est relativement élevée, ce qui est peu rassurant pour l’avenir. L’élevage laitier a fortement diminué puisqu’en 30 ans, il est passé de 1600 à 160 élevages. Pour les cuma, on constate une réelle difficulté pour les activités liées aux « bovins lait» comme les dessileuses et les ensileuses. Par contre, globalement les autres activités liées à l’élevage, telles la récolte fourragère ou l’épandage d’effluents, restent stables, voire augmentent (voir l’étude publiée dans le numéro spécial d’Entraid dédié aux cuma des Hautes-Pyrénées, à lire ici).

Changements brutaux
En cuma, on fait également le constat, que parfois très brutalement, les exploitants changent de stratégie et les groupes doivent alors faire face à ces changements brutaux. Quatre témoins sont venus raconter leurs différents parcours (voir ci-dessous). Les échanges avec la salle ont été nombreux, ce qui tend à prouver que beaucoup de groupes ont été ou vont être confrontés à cette question. Par la voix de son Président Christian Duprat, l’Etablissement départemental de l’Elevage souligne que l’élevage dans le département a encore sa place. Pour cela, il va falloir travailler sur la technicité des élevages, sur le renouvellement des éleveurs et sur la maîtrise des coûts de revient, en particulier des charges de mécanisation. Vous avez dit « cuma » ?
Mireille Fraysse,

cuma lecaya A la Cuma du Lécaya, ceux qui n’ont plus l’usage de la dessileuse jouent la solidarité et acceptent de prendre en charge les frais fixes ; le règlement et l’application des statuts ont également joué leur rôle.
michel chanut Michel Chanut (Gers) a expliqué comment un groupe « ouvert » capable d’accepter de nombreux adhérents, a davantage de facilité pour absorber les changements. Il a également mis en avant l’importance du partage des responsabilités afin de « souder » le groupe pour mieux appréhender les difficultés.
michel lagleyze Michel Lagleyze de la cuma de Sentous Lahitte (et président de la fdcuma65) a démontré, que, plus l’implication des adhérents est importante, plus le groupe, fait face à ces changements. La diminution de l’activité sur un matériel (par exemple sur le matériel d’épandage lors de l’arrêt d’un élevage) entraine une augmentation du travail sur les outils de travail du sol. Si les adhérents sont impliqués sur toutes les activités (cuma intégrale), la facture globale reste stable pour tous les adhérents.
 a menvielle  Enfin, Albert Menvielle a raconté comment, suite à l’arrêt brutal d’un gros élevage laitier dans sa commune, la cuma du Plateau de Ger a repensé son organisation. Le groupe tracteur a modifié ses équipements et a proposé des services « clefs en main » avec chauffeur. Cela a permis de conforter l’emploi du salarié du GE auquel adhéraient la Cuma et le Gaec laitier en reportant ses heures sur la conduite du matériel. Cette nouvelle organisation a également répondu à une attente de certains adhérents du groupe tracteur et le coût supplémentaire du chauffeur a été en grande partie absorbé par l’augmentation des surfaces travaillées.