Les rayons X d'avril 2020 sont consacrés à l'analyse économique du coût des presses à balle ronde à chambre variable. Dans ce reportage à la Cuma des Dunes (Manche), la réalisation des chantiers de fenaison se déroule en mode individuel. La presse affiche un tarif de 2,25 €/balle.
Les presses à balles rondes à chambre variable Kuhn de la cuma des Dunes sont facturées 2,25 €/balle. De g. à d; : Nicolas Onfroy, responsable, et Pascal Sourdin, président.
Publié le 27 avril 2020
/ Mis à jour le 24 avril 2020 à 12:15
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Auteur : Pascal Bordeau
A la Cuma des Dunes (Manche), les presses tournent beaucoup grâce à un planning réglé finement, un matériel régulièrement renouvelé et des adhérents soudés. Le secteur est marqué par les « Marais du Cotentin et du Bessin », un territoire de bocage et de polders propice à la pousse de l’herbe, et par des productions laitières également basées sur l’herbe. Les 12 adhérents de la Cuma des Dunes ont donc de quoi occuper des presses à balles rondes. « Il y a deux ans, nous étions arrivés à plus de 10000 balles par an avec deux presses, explique Pascal Sourdin, le président. L’arrivée d’un adhérent supplémentaire nous a poussés à investir dans une troisième machine ».
1 responsable pour les chantiers des 3 presses
Les trois ont produit 12650 balles en 2019, sous la responsabilité de Nicolas Onfroy, l’adhérent en charge de l’activité. « Je les loge chez moi, sous abri. Cela permet de surveiller leur état, de vérifier que le graissage et le nettoyage ont bien été fait au retour des presses, et d’avoir quelques pièces de rechange sous la main ». Il répartit les machines au fil des demandes reçues par téléphone. « Une bonne partie du foin se fait sur deux semaines, il faut être très réactif. Quand un adhérent appelle, je note la localisation et le volume de travail, et je regarde ce qui est prévu ou prévisible les jours suivants. En fonction de la personnalité et des habitudes de travail de ce collègue, j’optimise. Parfois, je sais que je peux me permettre de prévoir un second chantier dans la même journée parce que l’adhérent aura fini de bonne heure ».
Pascal Sourdin et lui l’ont constaté : « Certains éleveurs partent presser avant midi alors que d’autres attendent toujours plus tard dans la journée, parfois jusqu’à 16 heures, il faut en tenir compte ». Le planning des faucheuses et andaineurs de la Cuma est également pris en compte : « Si à un moment je trouve étonnant de ne pas avoir reçu de demande pour une presse, j’appelle les collègues qui gèrent une faucheuse ou un andaineur pour vérifier qu’il n’y a pas de chantiers en cours ». Cette organisation fonctionne avec les tracteurs des adhérents, même si la Cuma peut en mettre un à disposition. En cas de période très tendue il serait toujours envisageable de laisser un tracteur attelé pour réduire les pertes de temps, mais cela n’a pas été nécessaire à ce jour. Ce pilotage très fin des chantiers en période de pointe a sa part de psychologie et repose sur le téléphone et les contacts fréquents entre collègues, ce qui soulève une remarque de la part de Pascal Sourdin : « Autant nous sommes de grands utilisateurs de l’informatique et des nouvelles technologies, autant j’ai des doutes sur ce que donnerait une réservation en ligne pour notre activité presse. Je pense que le système serait trop rigide ».
A la Cuma des Dunes, les matériels tournent assez rapidement, comme le précise Pascal Sourdin : « Nous l’avons observé au départ sur les faucheuses conditionneuses : avec le prix élevé des pièces et de la main d’œuvre, l’entretien devient vite coûteux. Sur les matériels qui tournent beaucoup, comme les presses, nous demandons des devis après deux campagnes pour envisager un renouvellement, et souvent le jeu en vaut la chandelle. En plus, nous bénéficions à chaque fois de petites améliorations de confort ou de sécurité, toujours appréciables, et le matériel reste fiable. Certaines parcelles sont éloignées, il est important de prendre la route l’esprit tranquille, sans craindre de tomber en panne ». Il ajoute un autre argument moins souvent entendu et tout autant convainquant : « Je me rends compte que de nous réunir régulièrement pour discuter des changements de matériels contribue à souder le groupe ».
Pour la campagne 2020, deux presses neuves arrivent, des Kuhn VB 3160 avec hacheur à 14 couteaux (autant pour couper la paille destinée aux logettes, que l’herbe afin de faciliter sa distribution).
L’activité presses de la Cuma des Dunes
– 3 presses Kuhn à chambre variable de 1,60 m (2 renouvelées pour 2020, valeur 39450 € chacune),
– 2 avec hacheur,
– 12 adhérents,
– 4200 balles/an par machine, foin, paille et enrubannage,
– prix de revient : 2 à 2,60 €/balle selon les années, filet compris, 2,25 €/balle en 2019.
Retrouvez également toutes les informations nécessaires pour acheter au juste prix ou pour définir le coût de détention de chaque machine en cliquant sur : Rayons X Presse à balle ronde.
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