Arboriculture: le sol se travaille aussi

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Arboriculture: le sol se travaille aussi

Les Fédérations des cuma Occitanie et des Pyrénées-Orientales, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture des P.O. ont organisé, le 11 mars, une journée de démonstration à Rivesaltes.

En arboriculture aussi, on peut recourir à des solutions mécaniques pour entretenir le sol sur le rang de vergers. Démonstration dans les Pyrénées orientales.

En arboriculture aussi, il existe une gamme de solutions mécaniques de travail du sol sur le rang en arboriculture, en alternative à l’usage des produits phytosanitaires.

Pour les présenter, les Fédérations des cuma Occitanie et des Pyrénées-Orientales, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture des P.O. ont organisé, le 11 mars, une journée de démonstration à Rivesaltes. Objectif: présenter ces matériels d’entretien mécanique du sol sur le rang des vergers.

Démo arboriculture: 7 matériels

Les arboriculteurs qui conduisent leurs vergers en agriculture biologique, où ceux qui s’interrogent sur l’intérêt des outils alternatifs permettant de désherber sur le rang des arbres, ont répondu présent.

Leur but : remplacer le désherbage chimique par un entretien mécanique des sols. Les bénéfices sont multiples : réduire les produits phytosanitaires, améliorer la structure du sol entre les arbres et améliorer la biodiversité.

Sept matériels étaient présents sur cette démonstration.

Pas de nouveaux outils présentés cette année par les constructeurs. Mais de nombreuses améliorations techniques mise au point dans les centres de recherche.

Retour terrain pour adapter les matériels

En effet, les constructeurs prennent en compte le retour d’expérience des utilisateurs. Ils réalisent des adaptations en permanence dans les ateliers. D’où l’intérêt de présenter ces nouvelles fonctions et options sur le terrain.

Les organisateurs ont installé les matériels dans les vergers de la famille Pratx. Ils sont membre du réseau ferme Dephy Abricot 66, en culture biologique.

Pour la famille, « la bonne maîtrise des adventices est essentielle pour éviter la concurrence hydro-minérale. Ce afin d’assurer la bonne croissance des arbres et des rendements corrects ».

Mais cela nécessite un investissement important. « Il faut compter une personne à plein temps pendant 6 mois sur 60 ha de vergers, avec l’investissement dans deux outils complémentaires pour l’entretien. »

« Nous sommes à la recherche de matériels simples d’utilisation. Les outils arrimés à l’avant paraissent intéressants car cela évite au chauffeur de se retourner en permanence. D’où un gain de confort et moins de fatigue. Et nous investissons en cuma pour limiter les frais de mécanisation».

Baisse des IFT… et bilan carbone?

Marc Fratantuono, ingénieur réseau des  2 groupes fermes arbo Dephy à la chambre d’agriculture, constate que des efforts importants sont faits par les producteurs du groupe. « Nous mesurons des IFT (Indicateurs de Fréquence de Traitements Phytosanitaires) sur les exploitations suivies. Nous constatons que la baisse des IFT liés au désherbage demande un effort conséquent pour le producteur. Comme l’investissement en matériels (au moins deux outils) et en main d’œuvre ».

Dans les Pyrénées-Orientales, environ 30% des vergers d’abricotiers sont conduit en AB. Par ailleurs, les arboriculteurs sont à la recherche de solutions alternative au désherbage chimique au vu du contexte réglementaire. Avec notamment de forte restriction d’utilisation sur le glyphosate.

Cependant, comme l’indique Eric Hostalnou, responsable du service arboriculture à la chambre d’agriculture, « le bilan carbone peut être élevé. A ce jour, nous sommes dans l’attente de la mise au point d’un diagnostic carbone élaboré par le CTIFL pour mesurer ce bilan carbone. Ce calcul prendra en compte le carburant consommé pour les 7 à 8 passages nécessaires pour l’entretien mécanique. Mais également le coût en carbone de la production des désherbants ».

Pour Emmanuel Colin, le technicien machinisme des cuma, « le coût de l’entretien mécanique déjà très élevé, va encore augmenter avec la flambée du prix du GNR. Ce qui peut décourager les producteurs si les prix de vente ne sont pas en adéquation avec les coûts».

Conduite économique en arboriculture

Emmanuel Colin rappelle les consignes à suivre pour limiter sa consommation de carburant. Adopter une conduite économique en adaptant le régime moteur au type de travaux, limiter le nombre de passages en retardant au maximum par rapport à la poussée des adventices. On peut également réaliser deux travaux en un seul passage. Comme enfouir du compost, ou travail sur le rang et inter-rang (gyrobroyeur).

Les cuma, tout comme les exploitants individuels, peuvent bénéficier d’aide à l’investissement l’achat de matériel de travail du sol. Ce dans le cadre du « Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE).

Des aides PCAE jusqu’au 30 juin.

La gamme de prix des matériels présentés lors de cette démonstration va de 11000 à 15000 €HT.

Rappelons que des aides du Conseil Régional, de l’Europe et de l’Agence de l’Eau existent pour l’achat de ces matériels par des exploitants ou en cuma, dans le cadre du dispositif PCAE 413 : subvention de 40% sur le montant HT du matériel, bonifiés de 10% pour le Jeunes Agriculteurs et de 20% pour la mise en œuvre d’une MAEC ou si conduite en Agriculture Biologique.

La date limite de dépôts des dossiers est le 30 juin 2022 (attention : il faut déposer le dossier avant de commander et d’acheter le matériel). Plafonnement des dépenses éligibles à 30 000€ ou 100 000€ en cuma.

Pour plus d’informations, consulter le site internet du Conseil Régional. La Chambre d’Agriculture peut aussi vous accompagner pour monter le dossier d’aide : contacter le Service Entreprises de la Chambre d’Agriculture au 04 68 35 85 97.

Démonstration « désherbage mécanique de l’inter-rang » le 30 mars

La Frcuma Occitanie et la Fdcuma poursuivent le programme de démonstrations et vous invitent à participer à la journée désherbage mécanique de l’inter-rang » à chez Mathieu Mauran à Terrats le 30 mars.

Ces journées de démonstration bénéficient d’un financement de la Région Occitanie, de l’Europe et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

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